- Quelle est l’importance du forum « Journées de la Résilience au Maroc » dans le contexte actuel des changements climatiques et quelles recommandations ont été formulées et validées lors des sessions pour assurer la durabilité environnementale et la gestion des ressources en eau dans la région ?
En outre, des efforts concertés sont déployés pour approfondir la compréhension des mécanismes des eaux souterraines, qui contribuent tous à un système eau-agroalimentaire-terre plus résilient.
La mise en œuvre de l’outil Water Accounting Plus sur le bassin Souss-Massa, pilotée par l’Institut International de Gestion de l’Eau (IWMI) en collaboration avec l’Agence du Bassin Hydraulique de Souss-Massa (ABHSM) et l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de SoussMassa (ORMVASM), constitue une évolution notable.
Cet outil fournit des informations sur la répartition de la productivité de l’eau, contribuant ainsi à une planification résiliente des ressources en eau. Le tableau de bord des comptes de l’eau développé soutient la gouvernance participative de l’eau en visualisant les paramètres clés de l’eau dans un format accessible, favorisant ainsi le dialogue entre les parties prenantes régionales.
Dans la région de Tadla, l’analyse polycentrique multi-échelle de l’IWMI a identifié plusieurs mesures efficaces de renforcement de la résilience, telles que la conversion à l’irrigation goutte à goutte, la transition vers la culture d’arbres fruitiers et l’agriculture contractuelle.
De plus, il existe des opportunités dans le secteur de la réutilisation des eaux usées, qui soulignent la nécessité de modèles économiques innovants pour les projets de réutilisation qui prennent en compte les aspects non financiers pendant le processus de conception.
Le secteur de la réutilisation peut tirer de précieuses leçons du secteur du dessalement au Maroc, notamment en ce qui concerne la mise en place de projets et la coopération institutionnelle. Puis en collaboration avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’importance de la recherche et de l’innovation sous diverses perspectives a été soulignée pour lutter efficacement contre la fragilité climatique au sein de ces systèmes.
Grâce à l’IWMI et aux ministères marocains de l’Agriculture et de l’Eau, l’expérience du Royaume en matière de gestion de la pénurie d’eau et de développement du secteur agricole sera partagée avec d’autres régions du Sud confrontées à des défis similaires.
- En tant que représentant de l’IWMI dans la région MENA, quels projets ont été mis en place actuellement pour traiter le problème de la gestion des ressources en eau et quels résultats ont-ils apporté jusqu’à présent ?
Le programme de recherche ClimBeR (Building Systemic Resilience Against Climate Variability and Extremes) se concentre sur le renforcement de la résilience systémique contre la variabilité et les extrêmes climatiques dans les pays en développement, dont le Maroc. L’IWMI est responsable de la mise en œuvre d’une analyse des leçons et de l’expérience des politiques et interventions publiques dans les secteurs de l’eau, l’agriculture et le changement climatique pour l’adaptation transformatrice.
Cette analyse a permis le développement d’un inventaire des Options d’Adaptation et la cartographie des institutions impliquées dans quelques Options d’Adaptation sélectionnés. MENA Drought est un projet de recherche appliquée et de soutien technique axé sur la demande dont l’objectif est d’aider les pays du projet à renforcer leur autonomie dans la gestion des impacts de la sécheresse sur l’eau et la sécurité alimentaire afin de limiter les pertes sociales et économiques.
Il applique le cadre des trois piliers du Programme de gestion intégrée de la sécheresse de l’OMM qui englobent des systèmes de surveillance et d’alerte précoce, une évaluation d’impact et une planification pour mettre en œuvre la réduction des risques de sécheresse et la gestion de la réponse aux crises.
IWMI a également eu la chance de collaborer auparavant avec des partenaires marocains sur d’autres aspects tels que la durabilité des eaux souterraines, le lien eau-climat-migration, le traitement et la réutilisation des eaux usées… etc.
- Comment évaluez-vous l’efficacité de la réutilisation des eaux usées traitées dans le secteur agricole, et quels défis restent à relever ?
La réutilisation des eaux usées traitées dans l’agriculture au Maroc est globalement encore en phase pilote. Cependant, plusieurs défis s’opposent à une adoption plus large du traitement et de la réutilisation des eaux usées dans le pays. L’IWMI, à l’instar d’autres institutions et organisations, travaille avec les parties prenantes gouvernementales et d’autres acteurs pour surmonter ces défis grâce à la science et à l’innovation.
- Dans ce contexte, comment le mémorandum d’entente conclu entre le ministère de l’Agriculture et l’IWMI prévoit-il d’optimiser la réutilisation des eaux usées traitées dans le secteur agricole ?
Les principaux piliers de collaboration en matière de réutilisation sont le développement d’une méthode scientifique d’analyse coûts-bénéfices (ACB) des investissements liés à la réutilisation des eaux usées en agriculture adaptée au contexte marocain, et la contribution au développement des normes de la réutilisation en agriculture adaptées à différents scénarios et conditions des projets de réutilisation et de disponibilité des ressources en eau et de leur qualité.
Pour travailler sur ces piliers, les deux partenaires impliqueront d’autres acteurs majeurs nationaux et locaux de ce secteur pour un développement inclusif de réutilisation au Maroc. L’IWMI a également signé un protocole d’accord avec l’ANAFIDE pour soutenir ces efforts en développant des interfaces de dialogue science-politique et des programmes de renforcement des capacités sur les eaux usées traitées et leur réutilisation dans le contexte du Maroc.