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John Belzaire : « La reconnaissance par les Etats-Unis d’Amérique de la marocanité du Sahara impactera notre projet de manière très positive »

Entretien avec M. John Belzaire, PDG de “Soluna Technologies”


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 15 Décembre 2020

La création d’un parc éolien de 900 MW à Dakhla est un projet ambitieux, mais déjà controversé.
Le PDG de la société américaine “Soluna Technologies”, initiatrice de ce projet, nous éclaire sur certains détails méconnus d’un chantier titanesque.



John Belzaire
John Belzaire
- Lors du webinaire, vous avez, M. John Belzaire, déclaré être “directement attaqué par le Polisario dans les médias”. Dans ce sillage, à quel point la reconnaissance par les EtatsUnis d’Amérique de la marocanité du Sahara impacte votre projet de ferme éolienne pour serveurs blockchain à Dakhla ? 
- Les attaques du Polisario à l’encontre du projet ont commencé en 2018. Elles ont pris plusieurs formes : envoi de courriers menaçants à la société, envoi de courriers de même nature à nos partenaires et investisseurs, manifestation devant nos locaux à New York, perturbation de conférences auxquelles nous avons pris part. Nous avons jusqu’alors choisi d’ignorer ces attaques. Très récemment, elles se sont amplifiées. Par exemple, les activistes du front Polisario établis en Norvège ont exercé des pressions sur notre partenaire technique en Norvège. A la suite de ces pressions, notre partenaire a décidé de ne plus s’engager dans de nouveaux projets dans la région. La reconnaissance par les Etats-Unis d’Amérique de la marocanité du Sahara impactera notre projet de manière très positive. Ceci permettra à notre projet de continuer à se développer et facilitera grandement le financement du projet, notamment via la levée de fonds auprès d’institutions financières américaines.

- Comment expliquez-vous que la convention d’investissement, dont la signature était prévue pour 2018, n’a toujours pas été actée ?
- Fin 2018, notre équipe a entamé les discussions en vue de la signature de la convention d’investissement avec le Royaume du Maroc. La complexité du projet qui réside dans sa dimension innovante a imposé un approfondissement des études afin de répondre adéquatement aux exigences économiques, techniques et administratives. Nous poursuivons nos discussions avec les différentes administrations afin d’aboutir à la conclusion de ladite convention.

- Après une action pénale non concluante, une procédure d’arbitrage est en vue dans le cadre de la bataille judiciaire opposant Michael Toporek, actionnaire américain de Brookstone Partners Morocco, qui est à l’origine de cette initiative, et Omar Belmamoun qui en est le PDG. En quoi ce conflit a entaché votre projet ?
- La justice marocaine a, à deux reprises, rejeté la demande de Omar Belmamoun, qui cherche vainement à nuire au projet sans aucun droit et qui fait face aujourd’hui à des poursuites pour dénonciations calomnieuses et abus de droit devant le tribunal de première instance à Rabat. Nous n’avons connaissance d’aucune action introduite en arbitrage. Quoiqu’il en soit, nous ne voulons pas rentrer dans cette polémique qui n’a pour but que de nuire à notre projet, à l’instar des vaines tentatives du Polisario. Nous nous concentrons sur notre projet et prouvons notre sérieux par notre travail et nos réalisations.

- Certains prétendent que votre projet n’est pas faisable sur le plan technique et financier. Quel commentaire en faites-vous ?
- Notre projet est parfaitement réalisable, aussi bien sur le volet technique que sur le volet financier. L’innovation introduite par notre projet génère des incompréhensions, celles-ci sont légitimes et méritent certaines clarifications. Sur le volet technique, notre projet sera similaire à d’autres projets de même nature existant dans le monde et ayant déjà fait leurs preuves, par exemple au Canada, en Chine ou aux Etats-Unis. Notre société a également développé un projet pilote aux Etats-Unis dont les résultats sont très encourageants et confirment la faisabilité technique du projet et sa rentabilité. Sur le volet financier, la phase de développement a été financée à 100% par des fonds propres pour un engagement total de près de 10 millions de dollars. La phase de construction sera financée par une combinaison de capitaux propres et de dette en utilisant des structures de financement traditionnelles.

Recueillis par Safaa KSAANI

Sécurité informatique

Blockchain, la plus grande opportunité de la prochaine décennie
Le projet éolien-blockchain à Dakhla porté par la société américaine “Soluna Technologies” vise à créer une infrastructure de location de capacités de calcul qui seront utilisées généralement par les réseaux de blockchain.

L’usage de la cryptomonnaie, qui repose sur la technologie blockchain, est souvent associé à des activités criminelles. “Cette analogie est trompeuse. L’innovation qu’apporte la technologie Blockchain aujourd’hui correspond à celle apportée par Internet dans les années 90. Aujourd’hui, Internet est utilisé pour des activités très diverses, dont l’infinie majorité est légale. Il en est de même avec la Blockchain”, nous assure M. John Belzaire, PDG de “Soluna Technologies”. Et d’ajouter que la technologie blockchain est adoptée par certaines des plus grandes institutions financières du monde, notamment JP Morgan Chase, PayPal, Goldman Sachs, Square, Inc, CME, Intercontinental Exchange.

Le business plan de la société américaine est de créer au Maroc une infrastructure de location de serveurs alimentés par l’énergie renouvelable qui sera mise à disposition des réseaux de Blockchain. “Le projet n’a jamais été structuré de manière à commercialiser une quelconque cryptomonnaie au Maroc, et nous n’avons pas besoin de le faire pour le financement du projet. Notre activité sera en tout temps conforme à la réglementation en vigueur au Maroc”, tient-il à préciser.
 
S. K. 

Repères

Un premier investissement de 15 milliards de dirham
Les deux opérateurs “Soluna Technologies” et “AM WIND” envisagent de construire un parc éolien de 900 MW à Dakhla sur une superficie de 11.313 Ha, pour alimenter des serveurs dédiés aux technologies blockchain, avec un premier investissement de 15 milliards de dirhams. Ce projet a été élaboré pendant près de trois ans dans le cadre du programme HARMATTAN de Soluna Technologies et AM WIND. Cette première phase d’étude et de développement a porté sur l’exploitation des mesures du vent, selon les standards de l’Energy Union Choices (EUC), les relevés topographiques, des études de faisabilité, l’étude d’impact environnemental, en plus d’une ingénierie détaillée du projet. Ces différentes étapes ont nécessité un investissement global de 10 millions de dollars, selon le PDG de “Soluna Technologies”.

400 emplois directs seront générés
Ce projet, qui va produire des capacités de calcul destinées à alimenter le réseau international de blockchain, a le potentiel de générer plus de 400 emplois directs hautement qualifiés. “Soluna Technologies” prévoit de « mettre en place un centre d’excellence local développant une expertise, en matière de technologie des blockchains, accessible à un marché mondial en pleine croissance ». « Des concertations ont été menées avec la Banque Centrale et l’Office des Changes autour de notre organisation financière et notre système de gestion hiérarchique, pour clarifier qu’il est conforme aux législations en vigueur au Maroc et à la législation internationale », souligne John Belizaire.








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