Célébrée le 11 décembre de chaque année, la Journée internationale de la Montagne est une occasion pour mettre en relief les richesses et les vulnérabilités des territoires en haute altitude. Notre pays, qui compte plusieurs chaînes montagneuses qui ont façonné son Histoire et son identité, se retrouve donc particulièrement concerné par cette thématique qui, en plus d’être complexe, se décline différemment selon les pays.
À l’instar des autres zones montagneuses du monde entier, les chaînes de l’Atlas et du Rif sont des territoires riches en termes de patrimoine culturel et naturel. Elles jouent un rôle prépondérant dans le cycle de l’eau et hébergent des trésors de biodiversité.
Au-delà du défi lié au changement climatique et à la détérioration des habitats naturels, les zones montagneuses au Maroc continuent de souffrir de divers degrés d’enclavement des populations qui y vivent. Fournir les infrastructures de vie et les services de santé et d’éducation aux habitants des montagnes marocaines s’avère comme un véritable défi, surtout dans les régions les plus reculées ou difficiles d’accès.
Le tourisme de montagne
Si la situation et les acquis ne se présentent pas de la même manière dans les zones montagneuses marocaines, l’enjeu de création d’emplois est cependant un dénominateur commun aux villes, villages et douars, haut perchés. Pour les Nations Unies, il existe une filière qui peut jouer un rôle salutaire pour un développement durable et inclusif des zones de montagne : le tourisme.
« Le tourisme durable en montagne peut favoriser la création de moyens de subsistance supplémentaires et nouveaux : la promotion de l’inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté, la conservation des paysages et de la diversité biologique. C’est un moyen de préserver le patrimoine naturel, culturel et spirituel, de promouvoir l’artisanat local et les produits à haute valeur ajoutée, et de célébrer de nombreuses pratiques traditionnelles comme les festivals locaux », souligne un communiqué de la FAO qui précise que le tourisme de montagne « représente 15 à 20% du tourisme mondial ». Cette filière qui peine encore à atteindre son plein potentiel au Maroc est également en souffrance à cause de la pandémie de Covid-19.
Développer une offre complète
« Le tourisme de montagne se construit sur la base des atouts et spécificités de chaque territoire. Au Maroc, ces atouts existent et le potentiel est énorme. Il est donc possible de développer une offre touristique aussi bien pour le marché local que pour le marché international en puisant dans ce que la montagne marocaine a de mieux à offrir », explique Brahim Bakass, naturaliste et guide de nature.
« Je pense qu’il y a moyen de trouver le bon équilibre entre respect de l’environnement et de l’authenticité de ces zones et création de produits touristiques complets qui peuvent bénéficier aux populations et générer des emplois. Pour cela, il est, à mon sens, nécessaire de diversifier les activités et les produits pour que tous les types de touristes puissent y trouver leurs comptes », poursuit notre interlocuteur qui évoque les hébergements, la restauration, les sports et activités de plein air et l’artisanat. « Investir pour créer des produits de tourisme de montagne est une nécessité, mais il est également important d’aider les populations locales à structurer et créer leurs propres offres et produits pour que ce tourisme puisse d’abord leur bénéficier à eux », précise le naturaliste.
Miser sur le marché local
Durant ces dernières années, sont apparues plusieurs nouvelles activités proposées aux touristes dans les zones montagneuses. Le Département des Eaux et Forêts, dont la nouvelle stratégie « Forêts du Maroc » ambitionne entre autres de créer une véritable filière inclusive de tourisme dans les aires protégées, a accompagné le développement de plusieurs produits de tourisme de nature avec de nouveaux circuits de randonnées, des sites dédiés à la pratique du canyoning ou encore pour la pêche sportive.
« Il y a des expériences-pilotes qui ont démontré qu’il était possible d’offrir des produits touristiques de qualité et surtout qui bénéficient aux populations locales. Mais malheureusement, avec l’avènement de la pandémie, le secteur et les acteurs du tourisme ont été fortement touchés. Un nombre considérable de gîtes et d’auberges de montagne ont dû fermer. C’est pour cette raison qu’il est absolument nécessaire de continuer à étoffer les produits de tourisme de montagne, tout en assistant les acteurs de cette filière pour qu’ils puissent survivre à cette crise. Pour cela, il faudra miser sur le marché local et, surtout, faire une promotion adaptée », conclut Brahim Bakass.
À l’instar des autres zones montagneuses du monde entier, les chaînes de l’Atlas et du Rif sont des territoires riches en termes de patrimoine culturel et naturel. Elles jouent un rôle prépondérant dans le cycle de l’eau et hébergent des trésors de biodiversité.
Au-delà du défi lié au changement climatique et à la détérioration des habitats naturels, les zones montagneuses au Maroc continuent de souffrir de divers degrés d’enclavement des populations qui y vivent. Fournir les infrastructures de vie et les services de santé et d’éducation aux habitants des montagnes marocaines s’avère comme un véritable défi, surtout dans les régions les plus reculées ou difficiles d’accès.
Le tourisme de montagne
Si la situation et les acquis ne se présentent pas de la même manière dans les zones montagneuses marocaines, l’enjeu de création d’emplois est cependant un dénominateur commun aux villes, villages et douars, haut perchés. Pour les Nations Unies, il existe une filière qui peut jouer un rôle salutaire pour un développement durable et inclusif des zones de montagne : le tourisme.
« Le tourisme durable en montagne peut favoriser la création de moyens de subsistance supplémentaires et nouveaux : la promotion de l’inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté, la conservation des paysages et de la diversité biologique. C’est un moyen de préserver le patrimoine naturel, culturel et spirituel, de promouvoir l’artisanat local et les produits à haute valeur ajoutée, et de célébrer de nombreuses pratiques traditionnelles comme les festivals locaux », souligne un communiqué de la FAO qui précise que le tourisme de montagne « représente 15 à 20% du tourisme mondial ». Cette filière qui peine encore à atteindre son plein potentiel au Maroc est également en souffrance à cause de la pandémie de Covid-19.
Développer une offre complète
« Le tourisme de montagne se construit sur la base des atouts et spécificités de chaque territoire. Au Maroc, ces atouts existent et le potentiel est énorme. Il est donc possible de développer une offre touristique aussi bien pour le marché local que pour le marché international en puisant dans ce que la montagne marocaine a de mieux à offrir », explique Brahim Bakass, naturaliste et guide de nature.
« Je pense qu’il y a moyen de trouver le bon équilibre entre respect de l’environnement et de l’authenticité de ces zones et création de produits touristiques complets qui peuvent bénéficier aux populations et générer des emplois. Pour cela, il est, à mon sens, nécessaire de diversifier les activités et les produits pour que tous les types de touristes puissent y trouver leurs comptes », poursuit notre interlocuteur qui évoque les hébergements, la restauration, les sports et activités de plein air et l’artisanat. « Investir pour créer des produits de tourisme de montagne est une nécessité, mais il est également important d’aider les populations locales à structurer et créer leurs propres offres et produits pour que ce tourisme puisse d’abord leur bénéficier à eux », précise le naturaliste.
Miser sur le marché local
Durant ces dernières années, sont apparues plusieurs nouvelles activités proposées aux touristes dans les zones montagneuses. Le Département des Eaux et Forêts, dont la nouvelle stratégie « Forêts du Maroc » ambitionne entre autres de créer une véritable filière inclusive de tourisme dans les aires protégées, a accompagné le développement de plusieurs produits de tourisme de nature avec de nouveaux circuits de randonnées, des sites dédiés à la pratique du canyoning ou encore pour la pêche sportive.
« Il y a des expériences-pilotes qui ont démontré qu’il était possible d’offrir des produits touristiques de qualité et surtout qui bénéficient aux populations locales. Mais malheureusement, avec l’avènement de la pandémie, le secteur et les acteurs du tourisme ont été fortement touchés. Un nombre considérable de gîtes et d’auberges de montagne ont dû fermer. C’est pour cette raison qu’il est absolument nécessaire de continuer à étoffer les produits de tourisme de montagne, tout en assistant les acteurs de cette filière pour qu’ils puissent survivre à cette crise. Pour cela, il faudra miser sur le marché local et, surtout, faire une promotion adaptée », conclut Brahim Bakass.
Oussama ABAOUSS
Repères
Une Journée pour les Montagnards
L’Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré le 11 décembre Journée internationale de la Montagne. Cette journée est observée chaque année depuis 2003 pour faire connaître l’importance des montagnes pour la vie, mais également pour mettre en évidence les opportunités et les contraintes du développement des régions montagneuses et construire des alliances qui apporteront des changements positifs pour les peuples et les patrimoines hébergés par les zones montagneuses, dans le monde entier
« Reconsidérer le tourisme de montagne »
Dans un communiqué à l’occasion de la Journée internationale de la Montagne, les Nations Unies précisent que « les restrictions liées à la pandémie ont aggravé les vulnérabilités des communautés montagnardes ». La même source estime cependant que « cette crise offre l’occasion de reconsidérer le tourisme de montagne ainsi que ses répercussions sur les ressources naturelles et les moyens de subsistance, afin de mieux le gérer et de le mettre au service d’un avenir plus résilient, vert et inclusif ».
L'info...graphie
Monde
Les zones montagneuses sont menacées par le changement climatique
Les montagnes constituent l’habitat de 15% de la population mondiale. Elles abritent environ la moitié des foyers de la biodiversité du monde et plus de 30% de toutes les zones-clé pour la biodiversité. Sur les 20 espèces végétales qui fournissent 80% de la nourriture mondiale, six sont originaires et se sont diversifiées dans les montagnes : maïs, pommes de terre, orge, sorgho, tomates et pommes. Les zones montagneuses fournissent par ailleurs de l’eau douce à la moitié de l’humanité et leur conservation est donc un facteur-clé du développement durable.
Malheureusement, les montagnes sont menacées par les changements climatiques et la surexploitation. Alors que le climat mondial continue de se réchauffer, les habitants des montagnes - qui sont parmi les plus pauvres du monde - doivent lutter encore plus pour survivre. La hausse des températures signifie également que les glaciers de montagne fondent à un rythme sans précédent, affectant l’approvisionnement en eau douce en aval de millions de personnes.
Malheureusement, les montagnes sont menacées par les changements climatiques et la surexploitation. Alors que le climat mondial continue de se réchauffer, les habitants des montagnes - qui sont parmi les plus pauvres du monde - doivent lutter encore plus pour survivre. La hausse des températures signifie également que les glaciers de montagne fondent à un rythme sans précédent, affectant l’approvisionnement en eau douce en aval de millions de personnes.
Béni Mellal-Khénifra
Trois conventions pour promouvoir le tourisme dans la région
Il y a quelques jours, trois conventions de partenariat ont été signées à Azilal, entre le Conseil Régional du Tourisme (CRT) de la région Béni Mellal-Khénifra et plusieurs institutions touristiques en vue de revitaliser le tourisme dans la région. Dans ce sens, une convention de partenariat a été conclue entre le Conseil Régional du Tourisme et l’Institut Supérieur International de Tourisme de Tanger (ISITT) dans le but de former des compétences locales dans le domaine de l’hôtellerie.
Une autre convention de partenariat visant à revigorer le tourisme durable dans la région a été signée entre le Conseil Régional du Tourisme de la région Béni Mellal-Khénifra et la Fondation suisse pour la coopération technique. Cette convention s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme «Tourisme durable Suisse-Maroc» visant à aider les provinces d’Azilal et de Béni Mellal à développer un tourisme durable avec des secteurs intégrés afin de réduire la pauvreté, générer des revenus, créer de l’emploi et améliorer les emplois existants, en particulier pour les jeunes et les femmes.
La troisième convention de partenariat ambitionne de valoriser les atouts touristiques du Géoparc de M’Goun classé géoparc mondial par l’UNESCO. Elle a été paraphée par le président du Conseil Régional du Tourisme de Béni Mellal-Khénifra et la directrice du Géoparc M’goun. Ces conventions ont été signées en marge de l’assemblée générale ordinaire du CRT en présence de plusieurs opérateurs touristiques de la région.
Une autre convention de partenariat visant à revigorer le tourisme durable dans la région a été signée entre le Conseil Régional du Tourisme de la région Béni Mellal-Khénifra et la Fondation suisse pour la coopération technique. Cette convention s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme «Tourisme durable Suisse-Maroc» visant à aider les provinces d’Azilal et de Béni Mellal à développer un tourisme durable avec des secteurs intégrés afin de réduire la pauvreté, générer des revenus, créer de l’emploi et améliorer les emplois existants, en particulier pour les jeunes et les femmes.
La troisième convention de partenariat ambitionne de valoriser les atouts touristiques du Géoparc de M’Goun classé géoparc mondial par l’UNESCO. Elle a été paraphée par le président du Conseil Régional du Tourisme de Béni Mellal-Khénifra et la directrice du Géoparc M’goun. Ces conventions ont été signées en marge de l’assemblée générale ordinaire du CRT en présence de plusieurs opérateurs touristiques de la région.
3 questions à Brahim Bakass, guide des milieux naturels
Il existe actuellement une offre d’activités et d’événements culturels locaux qui font partie de l’identité touristique de plusieurs zones montagneuses
Guide des milieux naturels et président du Groupe ornithologique du Maroc (GOMAC), Brahim Bakass répond à nos questions sur le tourisme de montagne dans le Royaume.
- Les touristes étrangers qui viennent au Maroc sont-ils intéressés par le tourisme de montagne ?
- Un nombre considérable des touristes qui viennent au Maroc sont intéressés par le tourisme de montagne, surtout pour faire de la randonnée ou encore pour pouvoir pratiquer des sports de montagne comme l’escalade, le canyoning, etc. Souvent, le profil de ces touristes est un peu différent de celui de ceux qui viennent uniquement pour le tourisme balnéaire ou pour visiter les villes impériales. Ils ont tendance à chercher des expériences authentiques et donc veulent bien bivouaquer, passer des nuits chez l’habitant ou dans des auberges.
- Est-ce que le tourisme de montagne a évolué pour répondre à la demande et au potentiel qui existent ?
- Oui, il est indéniable qu’il y a eu une évolution durant ces dernières années. Il y a par exemple les possibilités d’hébergement chez l’habitant qui se sont développées. Grâce à l’engagement du ministère du Tourisme, nous avons aussi vu se multiplier les formations de guides de montagne. Il y a eu également plusieurs sports de montagne dont la pratique commence à s’organiser et qui attirent de plus en plus de touristes locaux. On peut dire qu’il existe actuellement une offre d’activités et d’événements culturels locaux qui font partie de l’identité touristique de plusieurs zones montagneuses. Mais il y a moyen de mieux valoriser et mieux promouvoir tout cela.
- Est-ce que le tourisme de montagne occupe la place qui devrait lui revenir dans la promotion touristique ?
- S’il y a des efforts institutionnels pour développer le tourisme de montagne au Maroc, force est de constater que la promotion qui se fait par l’Office National du Tourisme est majoritairement axée sur le tourisme balnéaire ou celui dédié aux villes impériales. Or, la destination Maroc ne se réduit pas à cela uniquement. Actuellement, le marketing et les efforts pour promouvoir le tourisme d’aventure (montagne et désert) se font principalement par les agences et les tours opérateurs. Je pense que nous gagnerons à donner une meilleure place à ces filières dans la promotion touristique, d’autant plus que le potentiel et les offres actuelles le justifient largement.
- Est-ce que le tourisme de montagne a évolué pour répondre à la demande et au potentiel qui existent ?
- Oui, il est indéniable qu’il y a eu une évolution durant ces dernières années. Il y a par exemple les possibilités d’hébergement chez l’habitant qui se sont développées. Grâce à l’engagement du ministère du Tourisme, nous avons aussi vu se multiplier les formations de guides de montagne. Il y a eu également plusieurs sports de montagne dont la pratique commence à s’organiser et qui attirent de plus en plus de touristes locaux. On peut dire qu’il existe actuellement une offre d’activités et d’événements culturels locaux qui font partie de l’identité touristique de plusieurs zones montagneuses. Mais il y a moyen de mieux valoriser et mieux promouvoir tout cela.
- Est-ce que le tourisme de montagne occupe la place qui devrait lui revenir dans la promotion touristique ?
- S’il y a des efforts institutionnels pour développer le tourisme de montagne au Maroc, force est de constater que la promotion qui se fait par l’Office National du Tourisme est majoritairement axée sur le tourisme balnéaire ou celui dédié aux villes impériales. Or, la destination Maroc ne se réduit pas à cela uniquement. Actuellement, le marketing et les efforts pour promouvoir le tourisme d’aventure (montagne et désert) se font principalement par les agences et les tours opérateurs. Je pense que nous gagnerons à donner une meilleure place à ces filières dans la promotion touristique, d’autant plus que le potentiel et les offres actuelles le justifient largement.
Recueillis par O. A.