Le gouvernement allemand n'anticipe plus qu'une hausse de 0,2% du produit intérieur brut (PIB), contre 1,3% anticipé précédemment, a-t-il annoncé mercredi.
Après avoir connu un recul de 0,3% du PIB l'an dernier, l'ancienne locomotive européenne risque de se retrouver cette année en queue de peloton des pays de la zone euro.
Pire, le pays s'expose à un tunnel de croissance anémique, avec un "potentiel" autour de 0,5% par an jusqu'en 2028, selon un rapport ministériel publié mercredi, en raison de faiblesses structurelles liées notamment au manque de main d'oeuvre.
Cette situation délicate provoque de vifs débats entre les trois partis du gouvernement de coalition d'Olaf Scholz.
Cette situation "est un défi, un défi extrême", a déclaré mercredi le ministre de l'Économie Robert Habeck en conférence de presse, appelant à "accélérer les réformes" pour "défendre la compétitivité industrielle de l'Allemagne".
Cette crise est causée par une multitude de facteurs qui s'accumulent et jouent contre le secteur manufacturier allemand. Pilier de l'économie représentant environ 20% du PIB, l'industrie n'a même pas encore retrouvé ses niveaux de production d'avant la pandémie de Covid-19.
Elle souffre depuis la guerre en Ukraine des coûts de l'énergie trop élevés avec la fin des livraisons de gaz russe et des taux d'intérêts établis à un haut niveau par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui freine la demande et les investissements.
Le commerce international, plombé notamment par une Chine au ralenti, ne permet pas de compenser la faible demande domestique ni de maintenir le haut niveau d'exportation qui faisait la force de l'économie allemande.
A cela s'ajoutent une handicapante pénurie de main d'oeuvre, avec des milliers de postes vacants et une transition climatique difficile pour de nombreuses branches, qui estiment qu'elles n'ont pas autant de subventions que leurs concurrents, notamment américains.
Une soixantaine de groupes industriels européens a publié lundi un appel aux dirigeants de l'UE demandant une "politique industrielle ciblée" pour soutenir le secteur. Parmi eux, les géants allemands de la chimie BASF, Bayer et Covestro, dont la branche, très énergivore, a enregistré l'an dernier une chute de 8% de sa production.
L'industrie automobile, autre pilier, souffre du ralentissement des ventes de véhicules d'électriques après l'arrêt d'aides publiques à l'achat, alors qu'elle mobilise des milliards d'euros pour mener cette difficile transition.
Seules bonnes nouvelles: un faible taux de chômage (actuellement sous les 6%) et des salaires qui "augmenteront plus que les prix" cette année, sur fond de mobilisations sociales croissantes, grâce à un fort ralentissement de l'inflation "domptée" à 2,8%, ce qui pourrait soutenir la demande intérieure, selon M. Habeck.
Dans cette situation, les partis de la coalition au pouvoir, qui allie sociaux-démocrates, écologistes et libéraux, se déchirent sur les réponses à apporter.
Un texte prévoyant des mesures fiscales pour les entreprises est l'objet d'âpres négociations depuis des mois. Dans la dernière version, la somme des allégements proposés, initialement de sept milliards d'euros, a été réduite de moitié face à l'opposition des régions, qui craignent pour leurs budgets.
"Il est minuit moins une. Ce qui se joue, ce n'est pas moins que la survie du +Mittelstand+ allemand", ont alerté dix-huit organisations représentant les PME, colonne vertébrale de l'économie allemande.
Le chef de file des libéraux du FDP, le ministre des Finances Christian Lindner, veut présenter à ses partenaires un plan orienté sur l'offre, en misant sur de nouvelles suppressions de taxes et moins de "bureaucratie".
L'économie allemande "a progressivement reculé depuis une décennie dans toutes les comparaisons internationales", a-t-il déploré mercredi devant le Bundestag.
Il refuse en revanche la réforme plébiscitée par Robert Habeck, écologiste, qui appelle à aménager les règles budgétaires constitutionnelles pour investir et soutenir l'industrie.
Ces tensions internes mettent en péril l'avenir de la coalition, alors que les trois partis sont en chute libre dans les sondages.
Le parti libéral a même ouvertement évoqué l'hypothèse de claquer la porte, l'un de ses responsables se demandant dimanche "si cette coalition pourra bien amorcer un tel changement".
Après avoir connu un recul de 0,3% du PIB l'an dernier, l'ancienne locomotive européenne risque de se retrouver cette année en queue de peloton des pays de la zone euro.
Pire, le pays s'expose à un tunnel de croissance anémique, avec un "potentiel" autour de 0,5% par an jusqu'en 2028, selon un rapport ministériel publié mercredi, en raison de faiblesses structurelles liées notamment au manque de main d'oeuvre.
Cette situation délicate provoque de vifs débats entre les trois partis du gouvernement de coalition d'Olaf Scholz.
Cette situation "est un défi, un défi extrême", a déclaré mercredi le ministre de l'Économie Robert Habeck en conférence de presse, appelant à "accélérer les réformes" pour "défendre la compétitivité industrielle de l'Allemagne".
Cette crise est causée par une multitude de facteurs qui s'accumulent et jouent contre le secteur manufacturier allemand. Pilier de l'économie représentant environ 20% du PIB, l'industrie n'a même pas encore retrouvé ses niveaux de production d'avant la pandémie de Covid-19.
Elle souffre depuis la guerre en Ukraine des coûts de l'énergie trop élevés avec la fin des livraisons de gaz russe et des taux d'intérêts établis à un haut niveau par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui freine la demande et les investissements.
Le commerce international, plombé notamment par une Chine au ralenti, ne permet pas de compenser la faible demande domestique ni de maintenir le haut niveau d'exportation qui faisait la force de l'économie allemande.
A cela s'ajoutent une handicapante pénurie de main d'oeuvre, avec des milliers de postes vacants et une transition climatique difficile pour de nombreuses branches, qui estiment qu'elles n'ont pas autant de subventions que leurs concurrents, notamment américains.
Une soixantaine de groupes industriels européens a publié lundi un appel aux dirigeants de l'UE demandant une "politique industrielle ciblée" pour soutenir le secteur. Parmi eux, les géants allemands de la chimie BASF, Bayer et Covestro, dont la branche, très énergivore, a enregistré l'an dernier une chute de 8% de sa production.
L'industrie automobile, autre pilier, souffre du ralentissement des ventes de véhicules d'électriques après l'arrêt d'aides publiques à l'achat, alors qu'elle mobilise des milliards d'euros pour mener cette difficile transition.
Seules bonnes nouvelles: un faible taux de chômage (actuellement sous les 6%) et des salaires qui "augmenteront plus que les prix" cette année, sur fond de mobilisations sociales croissantes, grâce à un fort ralentissement de l'inflation "domptée" à 2,8%, ce qui pourrait soutenir la demande intérieure, selon M. Habeck.
Dans cette situation, les partis de la coalition au pouvoir, qui allie sociaux-démocrates, écologistes et libéraux, se déchirent sur les réponses à apporter.
Un texte prévoyant des mesures fiscales pour les entreprises est l'objet d'âpres négociations depuis des mois. Dans la dernière version, la somme des allégements proposés, initialement de sept milliards d'euros, a été réduite de moitié face à l'opposition des régions, qui craignent pour leurs budgets.
"Il est minuit moins une. Ce qui se joue, ce n'est pas moins que la survie du +Mittelstand+ allemand", ont alerté dix-huit organisations représentant les PME, colonne vertébrale de l'économie allemande.
Le chef de file des libéraux du FDP, le ministre des Finances Christian Lindner, veut présenter à ses partenaires un plan orienté sur l'offre, en misant sur de nouvelles suppressions de taxes et moins de "bureaucratie".
L'économie allemande "a progressivement reculé depuis une décennie dans toutes les comparaisons internationales", a-t-il déploré mercredi devant le Bundestag.
Il refuse en revanche la réforme plébiscitée par Robert Habeck, écologiste, qui appelle à aménager les règles budgétaires constitutionnelles pour investir et soutenir l'industrie.
Ces tensions internes mettent en péril l'avenir de la coalition, alors que les trois partis sont en chute libre dans les sondages.
Le parti libéral a même ouvertement évoqué l'hypothèse de claquer la porte, l'un de ses responsables se demandant dimanche "si cette coalition pourra bien amorcer un tel changement".