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L’Humeur : Sans titre, 14 février, 2022


Rédigé par Anis HAJJAM le Dimanche 20 Février 2022



L’Humeur : Sans titre, 14 février, 2022
Maintenant que la St-Valentin s’est retirée sur la pointe de pieds aux ongles amoureusement vernis, maintenant qu’elle a pris vicieusement congé pour une année ferme en claquant le pas sur des talons d’au moins 12 centimètres, maintenant que Merendina jouit d’une célébrité inespérée…, que reste-t-il d’une fête qui toque aux portes de marchands du bonheur (fleuristes, parfumeurs, chocolatiers, vendeurs d’effets féminins de l’intime) plus qu’à celles de suiveurs nus de compréhension et soulagés de sous à l’arrivée ?

Que reste-t-il de cette célébration née au XIVe siècle ? Des coeurs, des roses rouges, des baisers langoureux comme si on s’en privait le restant de l’année. Imaginons un couple qui s’aime à mourir attendant le 14-Février pour exprimer sa flamme, taisant ses ardeurs dès le lendemain. Pire : comment supporte-t-il cette journée sachant qu’elle est suivie de 364 jours d’abstinence ?

Si ce n’est pas de la torture ! Avant, au moins, on pratiquait le «valentinage», une coutume médiévale. La philosophe française Olivia Gazalé nous éclaire : «Une fois l’an, les épouses pouvaient avoir des relations sexuelles hors mariage. Pour autant, malgré les sermons des prêtres, les pratiques sexuelles du Moyen Age demeurent très libres (…) les coutumes folkloriques, comme celle du ‘valentinage’ qui accorde aux épouses un jour de liberté érotique avec un ‘valentin’ tiré au sort.» Cette distraction organisée se tient au vu et au su des maris qui regardent les chanceux célibataires taquiner leurs moitiés. Hors sujet pour un non sujet.
 


Anis HAJJAM







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