L’originalité de la ville d’Essaouira est que son développement n’a pas été pensé à partir d’une réindustrialisation ou de la création de services tertiaires, mais à partir de la création et du renforcement d’une image fondée sur un héritage culturel riche et varié. C’est cette configuration de la ville que les artistes souiris véhiculent à travers leur création afin de forger un attribut identitaire atypique dans une société en crise ; et où l’institution éducative est fragilisée et cloisonnée. D’ailleurs l’art à Essaouira a fleuri toujours aux lisières des savoirs non encore contrôlés.
C’est dans ce contexte, entre autodidaxie et formation académique, que Miloudi, diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Casablanca et boursier du gouvernement français à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, fait son apparition comme l’une des figures qui a marqué la scène artistique marocaine contemporaine. Il avait ainsi mis en place plusieurs manifestations culturelles et artistiques.
En tant qu’artiste, il avait fourni diverses créations pour l’architecture et avait réalisé des travaux graphiques. Son travail raffiné et réfléchi réhabilite le patrimoine qu’il soit amazigh, arabe ou africain. On sait que Miloudi n’a jamais cherché à être sous les feux de la rampe. L’homme préférait rester renfermé sur lui-même, même si ses productions sillonnent le monde. Cet enfermement semblait inquiétant pour certains mais l’artiste a constitué pour lui-même son propre univers fait de signes, de symboles afin de former une sémiotique de l’immémorial. Il y avait toujours chez lui une poursuite et un oubli.
Un art conceptuel et gestuel
Dans sa sculpture-assemblage Approche lumineuse (1999-2008-2014) exposée dans le cadre de l’exposition le Maroc contemporain à Paris, Miloudi exprimait entre autre cette inquiétude en concrétisant en volume le passage de la vie à la mort des matériaux anciens, des débris enchâssés puis dans le mouvement des traces d’écriture.
Personnellement, Miloudi n’était pas un peintre au sens technique du terme, sa production des signes et des symboles témoigne d’un art doublement conceptuel et gestuel. Comme dans une incantation, les divers motifs qu’il utilisait sont indéfiniment répétés dans un ordre symbolique qui est censé reproduire l’ordre cosmique.
L’espace visuel de Miloudi semble toujours s’enfoncer sur le fond parce qu’il peint un tableau comme il tisse un tapis, ou comme on tatoue la peau. Le remplissage de la surface se moule parfois dans une géométrie rigoureuse et parfois il se perd dans un dédale d’entrelacs. Cet assemblage ainsi conçu fait penser aux foules grouillantes de la média magique d’Essaouira. Il se pose comme une énigme dont le contenu est une parole. Une parole qui se fait image. Ce sont les sons intérieurs qui travaillent parce que c’est une peinture en profondeur et non en surface. Houssein Miloudi faisait partie de cette génération qui a voulu occuper cet espace d’intersection entre l’abstraction pure et une certaine figuration allusive et allégorique. Dans les travaux les plus informels apparaissent des traces dont la graphie reste inachevée. Le recours à des figurines exprime les vestiges effacés par le temps et appuyé par les lettres d’une écriture parfois indéchiffrable.
Son travail joue malgré ce chaos, sur l’équilibre de la composition fondée sur la symétrie des formes, la dissymétrie de leur contenu. Dès lors, cette résurgence des signes rythme ses oeuvres et plonge l’oeil dans une atmosphère du silence au lendemain d’une explosion volcanique. Il insuffle à ses oeuvres une énergie où résonne une polyphonie intraitable ; un cri des formes et des couleurs, un sens ouvert sur l’infini. Sa création se veut le reflet d’abord de sa terre natale, de son histoire, de ses coutumes, de son architecture et de ses hommes, qui tous forment une continuité harmonieuse, imperturbable.
En demandant un jour à Houssein Miloudi de s’exprimer sur sa création, il m’a répondu avec simplicité ceci : « j’ai un rapport très étroit avec ma ville, Essaouira, à tel point que je ne peux pas m’en détacher, je la considère comme ma source d’inspiration. De temps en temps, je vis dans ce que j’appelle Essaouira souterraine, Essaouira invisible et j’ai trouvé les issues pour y pénétrer. C’est ma Essaouira magique ».
C’est dans ce contexte, entre autodidaxie et formation académique, que Miloudi, diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Casablanca et boursier du gouvernement français à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, fait son apparition comme l’une des figures qui a marqué la scène artistique marocaine contemporaine. Il avait ainsi mis en place plusieurs manifestations culturelles et artistiques.
En tant qu’artiste, il avait fourni diverses créations pour l’architecture et avait réalisé des travaux graphiques. Son travail raffiné et réfléchi réhabilite le patrimoine qu’il soit amazigh, arabe ou africain. On sait que Miloudi n’a jamais cherché à être sous les feux de la rampe. L’homme préférait rester renfermé sur lui-même, même si ses productions sillonnent le monde. Cet enfermement semblait inquiétant pour certains mais l’artiste a constitué pour lui-même son propre univers fait de signes, de symboles afin de former une sémiotique de l’immémorial. Il y avait toujours chez lui une poursuite et un oubli.
Un art conceptuel et gestuel
Dans sa sculpture-assemblage Approche lumineuse (1999-2008-2014) exposée dans le cadre de l’exposition le Maroc contemporain à Paris, Miloudi exprimait entre autre cette inquiétude en concrétisant en volume le passage de la vie à la mort des matériaux anciens, des débris enchâssés puis dans le mouvement des traces d’écriture.
Personnellement, Miloudi n’était pas un peintre au sens technique du terme, sa production des signes et des symboles témoigne d’un art doublement conceptuel et gestuel. Comme dans une incantation, les divers motifs qu’il utilisait sont indéfiniment répétés dans un ordre symbolique qui est censé reproduire l’ordre cosmique.
L’espace visuel de Miloudi semble toujours s’enfoncer sur le fond parce qu’il peint un tableau comme il tisse un tapis, ou comme on tatoue la peau. Le remplissage de la surface se moule parfois dans une géométrie rigoureuse et parfois il se perd dans un dédale d’entrelacs. Cet assemblage ainsi conçu fait penser aux foules grouillantes de la média magique d’Essaouira. Il se pose comme une énigme dont le contenu est une parole. Une parole qui se fait image. Ce sont les sons intérieurs qui travaillent parce que c’est une peinture en profondeur et non en surface. Houssein Miloudi faisait partie de cette génération qui a voulu occuper cet espace d’intersection entre l’abstraction pure et une certaine figuration allusive et allégorique. Dans les travaux les plus informels apparaissent des traces dont la graphie reste inachevée. Le recours à des figurines exprime les vestiges effacés par le temps et appuyé par les lettres d’une écriture parfois indéchiffrable.
Son travail joue malgré ce chaos, sur l’équilibre de la composition fondée sur la symétrie des formes, la dissymétrie de leur contenu. Dès lors, cette résurgence des signes rythme ses oeuvres et plonge l’oeil dans une atmosphère du silence au lendemain d’une explosion volcanique. Il insuffle à ses oeuvres une énergie où résonne une polyphonie intraitable ; un cri des formes et des couleurs, un sens ouvert sur l’infini. Sa création se veut le reflet d’abord de sa terre natale, de son histoire, de ses coutumes, de son architecture et de ses hommes, qui tous forment une continuité harmonieuse, imperturbable.
En demandant un jour à Houssein Miloudi de s’exprimer sur sa création, il m’a répondu avec simplicité ceci : « j’ai un rapport très étroit avec ma ville, Essaouira, à tel point que je ne peux pas m’en détacher, je la considère comme ma source d’inspiration. De temps en temps, je vis dans ce que j’appelle Essaouira souterraine, Essaouira invisible et j’ai trouvé les issues pour y pénétrer. C’est ma Essaouira magique ».
Hassan LAGHDACHE