L’artiste, disparu le 29 mars à 80 ans, fait jaillir des couleurs sombres qu’il chérie tant une intensité absolue, celle émanant d’une âme cabossée. Et ce rouge rebelle qui agit souvent avec violence, secouant les déflagrations d’une palette déjà assez mouvementée… Mohamed Bennani, devenu Moa sur le tard, crée en essayant en vain d’étouffer l’ouragan qui sommeille en lui. Son univers plastique est en perpétuel ébullition.
Les œuvres qui en découlent déchirent le silence enveloppant soigneusement des fracas qui finissent par exploser, par laisser s’échapper des formes sonores. Des créations rythmées de cris broient la douceur d’une façade, cette généreuse expression que l’artiste arbore en quasi trompe l’œil. L’homme est affable, son œuvre tend à contredire cette assertion. Je le fréquente dans les années 1980, me rendant souventefois chez lui à Rabat à la casbah des Oudayas.
Dans cette maison construite en hauteur, tout est bien agencé, même au rez-de-chaussée qui fait office d’atelier. Jeune journaliste, j’y passe des heures à le voir travailler, à l’observer gratter et caresser, s’éloigner et se pencher sur une toile qui change de statut à mesure que Moa lui assène un monologue tressé dans le non-dit. La force de ses gestes, l’entrain de ses mouvements distillent une prose où une sorte d’amour inassouvi ou son inverse claque dans les entrailles d’un Bennani méticuleux. Et fascinant. Ce cérémonial dure plusieurs mois avant de nous perdre de vue. On se retrouve en 1990-1991.
A Paris cette fois-ci où il séjourne à la Cité Internationale des Arts. Une heureuse coïncidence contenue au restaurant Le Select Montparnasse, lieu où je m’attable antérieurement avec Edmond Amran El Maleh et Mohammed Kacimi. Mohamed Bennani vit et respire Paris, ce qui ne nous empêche pas de remonter le temps, d’évoquer des souvenirs de vernissages de ses propres expositions, notamment à la défunte galerie L’Atelier de Rabat chez Pauline de Mazières et Sylvia Belhassan. Repose en paix, toi l’écorché apaisant.
Les œuvres qui en découlent déchirent le silence enveloppant soigneusement des fracas qui finissent par exploser, par laisser s’échapper des formes sonores. Des créations rythmées de cris broient la douceur d’une façade, cette généreuse expression que l’artiste arbore en quasi trompe l’œil. L’homme est affable, son œuvre tend à contredire cette assertion. Je le fréquente dans les années 1980, me rendant souventefois chez lui à Rabat à la casbah des Oudayas.
Dans cette maison construite en hauteur, tout est bien agencé, même au rez-de-chaussée qui fait office d’atelier. Jeune journaliste, j’y passe des heures à le voir travailler, à l’observer gratter et caresser, s’éloigner et se pencher sur une toile qui change de statut à mesure que Moa lui assène un monologue tressé dans le non-dit. La force de ses gestes, l’entrain de ses mouvements distillent une prose où une sorte d’amour inassouvi ou son inverse claque dans les entrailles d’un Bennani méticuleux. Et fascinant. Ce cérémonial dure plusieurs mois avant de nous perdre de vue. On se retrouve en 1990-1991.
A Paris cette fois-ci où il séjourne à la Cité Internationale des Arts. Une heureuse coïncidence contenue au restaurant Le Select Montparnasse, lieu où je m’attable antérieurement avec Edmond Amran El Maleh et Mohammed Kacimi. Mohamed Bennani vit et respire Paris, ce qui ne nous empêche pas de remonter le temps, d’évoquer des souvenirs de vernissages de ses propres expositions, notamment à la défunte galerie L’Atelier de Rabat chez Pauline de Mazières et Sylvia Belhassan. Repose en paix, toi l’écorché apaisant.