En 2020, rapporte la Direction Régionale de l’Agriculture (DRA), la filière laitière comptait un effectif total de 724 000 têtes de bétail, avec une production annuelle de 510 millions de litres de lait. Cependant, a-t-elle poursuivi, ces chiffres ont connu une baisse significative en 2024, avec un effectif réduit à 521 000 têtes et une production de 382 millions de litres à la fin de 2023. La réduction d’environ 27 % du nombre de bovins laitiers et de près de 25 % de la production laitière témoigne de la gravité des défis auxquels la filière est confrontée, a-t-on appris des mêmes sources
Dans une déclaration à notre support, M. Hssaïn Rahaoui, directeur régional, a indiqué que Le secteur regroupe environ 46 000 éleveurs, soutenus par 716 coopératives laitières et un réseau de 830 centres de collecte de lait, ajoutant que les principales entreprises collectrices, jouent un rôle clé dans la transformation et la commercialisation du lait. Cependant a-t-il enchaîné, le centre d’Ain Jmaa reste la principale unité d’insémination artificielle, alors que plqus de 11 importateurs se chargent de fournir des génisses pleines pour renouveler le cheptel.
Causes de la baisse de la production laitière
Intervenant sur les causes de la baisse de la production, Abdelkader Kandil, président de l’Association des Producteurs de Lait, a précisé dans une déclaration similaire, que la baisse des effectifs et de la production dans la filière laitière s'explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, a-t-il mentionné, la succession de six années de sécheresse a eu un impact dévastateur sur la disponibilité des ressources en eau et des pâturages, notamment dans le périmètre irrigué du Doukkala, l'une des principales zones de production laitière. La pandémie de Covid-19 a-t-il dit, a également contribué à la perturbation des chaînes de production et de distribution.
« Par ailleurs, la hausse des prix des intrants agricoles, tels que les engrais phosphatés et azotés, les semences, et le carburant, a impacte négativement les coûts de production. Les éleveurs sont confrontés à des prix élevés pour les aliments concentrés, les aliments composés et les fourrages, ce qui réduit la rentabilité de leurs exploitations, a-t-il conclu »
Les mesures de soutien de l'État
Face à cette situation critique, a rebondi Hssaïn Rahaoui, l'État a mis en place plusieurs mesures pour soutenir la filière laitière et tenter de relancer la production. Parmi les principales actions, on note l’augmentation des prix de vente du lait pour compenser la hausse des coûts de production, ainsi que le contrôle de l’abattage des génisses pour préserver le cheptel laitier.
Et d’ajouter : L'État encourage également la production de génisses améliorées locales en offrant une subvention de 4000 dirhams par génisse. De plus, une subvention de 6000 dirhams est allouée pour chaque génisse importée. D’autres mesures incluent l’organisation et le contrôle des circuits d’insémination artificielle, ainsi que la promotion de l’agrégation des filières lait et viande, afin de consolider les acteurs et optimiser les ressources disponibles.
« Mieux encore a-t-il fait savoir, l’installation de petites unités de valorisation du lait est également encouragée, permettant aux producteurs de diversifier leurs revenus et d’ajouter de la valeur à leur production »
Distribution des aliments composés
Pour soutenir les éleveurs dans l’alimentation du bétail, l'État a distribué un total de 1 105 300 quintaux d’aliments composés subventionnés, répartis sur plusieurs tranches.
Les deux premières tranches ont permis de distribuer 816 188 quintaux d’aliments à 79 470 bénéficiaires. Une troisième tranche est en cours, avec 552 500 quintaux prévus, dont 180 000 quintaux ont déjà été distribués, a-t-on appris jeudi du département de tutelle à El Jafida.
Conclusion
La filière laitière traverse une période difficile, marquée par une réduction importante des effectifs et de la production. Toutefois, les efforts conjoints des autorités et des acteurs du secteur laissent espérer une relance progressive de la production. Grâce aux mesures incitatives mises en place et à la mobilisation des éleveurs, la filière pourrait retrouver une dynamique positive et continuer à jouer son rôle dans l’économie nationale.
Mohamed LOKHNATI