Une initiation « ludique » au tabac. Des goûts sucrés, un packaging coloré, le tout prêt à l’emploi. Les puffs ont tout pour plaire et attirer une jeune clientèle. Mais de quoi s’agit-il ? Le principe est exactement le même que celui d’une cigarette électronique, à la différence que la Puff est jetable et renferme environ 600 à 300 bouffées au goût sucré. Cousine de la Juul, la Puff est née en 2019, aux Etats-Unis, à l’initiative de deux Californiens.
« Ces cigarettes électroniques jetables fonctionnent sur le même modèle que les cigarettes électroniques classiques, au détail près qu’elles ne sont pas rechargeables. Elles contiennent en moyenne 600 à 700 bouffées », explique Dr Fatima-zohra Skalli, pneumologue. Vendues entre 80 et 160 dirhams, elles se déclinent en effet dans une ribambelle de saveurs : bonbon, fruits rouges, menthe, noix de coco… et se présentent sous forme de sticks funs et colorés, qui séduisent les adolescents.
Les adolescents pour cible
Les adolescents n’ont pas l’impression de fumer une cigarette avec la puff, mais juste d’inhaler une vapeur fruitée. Et c’est là que le bât blesse. « Le drame est que l’on s’adresse à des enfants très jeunes, notamment des collégiens, par le biais d’un produit ludique », constate Dr Skalli. Contrairement à ce qu’affirment les fabricants, la cible ce sont bien les plus jeunes. « La variété des parfums proposés, comme marshmallow ou banane givrée, la publicité sur les réseaux sociaux, montrent clairement qu’on ne vise pas des cinquantenaires », souligne la spécialiste. « Ça occupe, il ne faut pas que j’en rachète une autre pour ne pas être accro, mais voilà, il y a des risques je pense », explique Imane, une jeune lycéenne, tandis qu’une seconde assure avoir essayé car « elle l’a connue sur Tik Tok ».
Inquiétude des médecins
Packaging coloré et goût sucré, « le produit ne se destine pas à des quinquagénaires. Le coeur de cible, ce sont les jeunes », tranche Dr Rim Fagouri, cardiologue. Elle assure : « Plusieurs professionnels partagent la même inquiétude. Le goût addictif des puffs et le taux de nicotine présent dedans (entre 0% et 1.7%, NDLR) induisent une addiction rapide. Plus tard, les jeunes pourraient aller chercher cette sensation dans le tabac et d’autres dérivés ». Dr Fatimazohra Skalli tance une industrie du tabac « très ingénieuse pour multiplier les produits et les offres ». Les effets à long terme de la puff restent méconnus. La pneumologue admet « ne même pas savoir ce qu’il y a dedans ».
Risque élevé d’addiction à la nicotine
Dans les boutiques de cigarettes électroniques, la puff est plutôt abordable. Un produit simple d’utilisation et jetable. Mais derrière ce produit fruité se cache un produit qui renferme parfois entre 0,9% et 2% de nicotine. « Ce ne sont pas des taux monstrueux, mais on peut déjà parler de dépendance », affirme Dr Skalli. « Le principal danger, c’est l’addiction à la nicotine que ça va déclencher. Sur les jeunes, cette addiction va se développer très rapidement », alerte-t-elle.
Selon la pneumologue, « une habitude au geste et une situation de manque peuvent très vite arriver. La puff peut donc conduire les jeunes vers une consommation de cigarettes à terme ». Les packagings colorés et les goûts fruités ne sont donc qu’une « incitation à fumer en toute bonne conscience » et permettent d’attirer un public bien plus jeune. Bien que la vente de cigarettes électroniques soit normalement interdite aux mineurs, il semble plutôt facile de se procurer des puffs : celles-ci sont vendues sur Internet ou dans des magasins spécialisés dans le vapotage.
Un vrai piège
Comme il s’agit de quelque chose de relativement nouveau, on ne bénéficie pas encore d’assez de recul pour en avoir la certitude, mais les spécialistes estiment que les e-liquides peuvent présenter un danger pour l’organisme : « C’est un vrai piège. Ce n’est pas tant la teneur en nicotine qui est dangereuse, mais la façon dont on va l’absorber », indique Dr Skalli. « Les jeunes vont ainsi se shooter à la nicotine, qui met une seconde à passer du réservoir au cerveau. Cette ivresse peut déboucher sur une dépendance, et ensuite sur la consommation de tabac. Sans compter que ce produit présente un risque de conduire à une ‘inflammation de l’arbre respiratoire’», poursuit la pneumologue.
« Ces cigarettes électroniques jetables fonctionnent sur le même modèle que les cigarettes électroniques classiques, au détail près qu’elles ne sont pas rechargeables. Elles contiennent en moyenne 600 à 700 bouffées », explique Dr Fatima-zohra Skalli, pneumologue. Vendues entre 80 et 160 dirhams, elles se déclinent en effet dans une ribambelle de saveurs : bonbon, fruits rouges, menthe, noix de coco… et se présentent sous forme de sticks funs et colorés, qui séduisent les adolescents.
Les adolescents pour cible
Les adolescents n’ont pas l’impression de fumer une cigarette avec la puff, mais juste d’inhaler une vapeur fruitée. Et c’est là que le bât blesse. « Le drame est que l’on s’adresse à des enfants très jeunes, notamment des collégiens, par le biais d’un produit ludique », constate Dr Skalli. Contrairement à ce qu’affirment les fabricants, la cible ce sont bien les plus jeunes. « La variété des parfums proposés, comme marshmallow ou banane givrée, la publicité sur les réseaux sociaux, montrent clairement qu’on ne vise pas des cinquantenaires », souligne la spécialiste. « Ça occupe, il ne faut pas que j’en rachète une autre pour ne pas être accro, mais voilà, il y a des risques je pense », explique Imane, une jeune lycéenne, tandis qu’une seconde assure avoir essayé car « elle l’a connue sur Tik Tok ».
Inquiétude des médecins
Packaging coloré et goût sucré, « le produit ne se destine pas à des quinquagénaires. Le coeur de cible, ce sont les jeunes », tranche Dr Rim Fagouri, cardiologue. Elle assure : « Plusieurs professionnels partagent la même inquiétude. Le goût addictif des puffs et le taux de nicotine présent dedans (entre 0% et 1.7%, NDLR) induisent une addiction rapide. Plus tard, les jeunes pourraient aller chercher cette sensation dans le tabac et d’autres dérivés ». Dr Fatimazohra Skalli tance une industrie du tabac « très ingénieuse pour multiplier les produits et les offres ». Les effets à long terme de la puff restent méconnus. La pneumologue admet « ne même pas savoir ce qu’il y a dedans ».
Risque élevé d’addiction à la nicotine
Dans les boutiques de cigarettes électroniques, la puff est plutôt abordable. Un produit simple d’utilisation et jetable. Mais derrière ce produit fruité se cache un produit qui renferme parfois entre 0,9% et 2% de nicotine. « Ce ne sont pas des taux monstrueux, mais on peut déjà parler de dépendance », affirme Dr Skalli. « Le principal danger, c’est l’addiction à la nicotine que ça va déclencher. Sur les jeunes, cette addiction va se développer très rapidement », alerte-t-elle.
Selon la pneumologue, « une habitude au geste et une situation de manque peuvent très vite arriver. La puff peut donc conduire les jeunes vers une consommation de cigarettes à terme ». Les packagings colorés et les goûts fruités ne sont donc qu’une « incitation à fumer en toute bonne conscience » et permettent d’attirer un public bien plus jeune. Bien que la vente de cigarettes électroniques soit normalement interdite aux mineurs, il semble plutôt facile de se procurer des puffs : celles-ci sont vendues sur Internet ou dans des magasins spécialisés dans le vapotage.
Un vrai piège
Comme il s’agit de quelque chose de relativement nouveau, on ne bénéficie pas encore d’assez de recul pour en avoir la certitude, mais les spécialistes estiment que les e-liquides peuvent présenter un danger pour l’organisme : « C’est un vrai piège. Ce n’est pas tant la teneur en nicotine qui est dangereuse, mais la façon dont on va l’absorber », indique Dr Skalli. « Les jeunes vont ainsi se shooter à la nicotine, qui met une seconde à passer du réservoir au cerveau. Cette ivresse peut déboucher sur une dépendance, et ensuite sur la consommation de tabac. Sans compter que ce produit présente un risque de conduire à une ‘inflammation de l’arbre respiratoire’», poursuit la pneumologue.
Meryem EL BARHRASSI
Une catastrophe écologique
Autre point noir, la puff est un déchet néfaste à l’environnement. Après utilisation, elle est considérée comme un déchet d’équipements électriques et électroniques, et donc doit faire l’objet d’une collecte spécifique, mais peu de consommateurs ont le réflexe de suivre ces consignes. « Ce produit est constitué de plastique, contient une pile au lithium à usage unique, possède un dispositif de chauffage et un réservoir d’e-liquide », énumère la pneumologue.
« D’un point de vue environnemental, c’est déplorable. Le premier déchet dans la mer, c’est le mégot. Demain, cela pourrait être la puff. On va bientôt en voir traîner dans la nature, c’est inévitable », réprimande la spécialiste. Autant de mauvais points pour l›aspect écologique de ces cigarettes électroniques. Les puffs sont donc à éviter, et leur consommation à surveiller.