Le diplomate marocain entame cette tribune en présentant trois constats. D’abord, le Covid-19 a dévoilé les lacunes du multilatéralisme de la mondialisation, comme communauté de valeurs et solidarité d'action.
M. Amrani constate, ensuite, que « le monde est attaqué dans sa cohérence, aussi bien de fonctionnement que de configuration » et que « la pandémie du Coronavirus est une opportunité de revoir les schémas d'imbrication d'une "société monde" en phase avec son temps ».
Compte tenu des circonstances actuelles, l'adaptation demeure le maître mot d'une diplomatie capable d'interagir avec les nouvelles réalités, note-t-il, avant d’ajouter que le diplomate est désormais appelé à s'inscrire dans l'initiation, la réflexion et la concrétisation pour conceptualiser un nouvel ordre mondial.
Pour ce faire, Youssef Amrani invite les acteurs politiques à réadapter leur rôle dans ce "nouveau système d'interaction" sous le spectre de la responsabilité et du devoir, à repenser "l'nteraction internationale" et à revisiter les notions de risque, de durabilité et de justesse, afin d’évaluer les pertinences d'un certain nombre de démarches et pratiques qui ont atteint leurs limites face aux défis
actuels.
Le nouveau rôle du diplomate
Le nouveau rôle du diplomate
S’interrogeant sur l’actuel timing et la redéfinition du rôle du diplomate dans le monde de l'après- corona, M. Amrani pense que rien n'est certain, mais tout laisse à penser que nous entrons dans une nouvelle ère.
Face à ces incertitudes, M. Amrani invite les diplomates à s'adapter aux exigences d'une grille de lecture renouvelée des relations internationales.
Il souligne également que le rôle du diplomate qui est d’influer de façon efficiente sur son environnement, devient aujourd'hui le baromètre de la résilience de notre système international, en tablant sur les réseaux sociaux et les nouvelles technologies de communication, qui seront les attributs obligatoires des futurs diplomates.
L'enjeu africain
Selon M. Amrani, « l'Afrique est le continent où l'on observera de la façon la plus éloquente ce changement de paradigme dans l'exercice de l'action diplomatique ».
Il relève également que « le défi pour les pays africains est bien réel et la capacité du continent à prendre en charge sa destinée est aujourd'hui scrutée minutieusement. L'Afrique post-corona sera substantiellement différente ».
L’Afrique n’a d’autre choix que la modernisation, la démocratisation et l'ouverture. « Le renforcement des instruments de l'Union Africaine est en toute conséquence un effort nécessaire.
Cet effort devra se faire dans le sens des priorités et besoins aujourd'hui clairement définis : relancer les économies, lutter contre les inégalités et les disparités sociales, et promouvoir des croissances inclusives tout en bâtissant un avenir de prospérité, de paix et de sécurité pour le continent », conclut-il sa tribune.
S. K.