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Actu Maroc

La drogue dans les écoles atteint plus les filles


Samedi 9 Novembre 2019

Autrefois, on disait que le banc d’une classe préserve de bien des aléas. De nos jours, on ne peut plus se prononcer puisque tout dépend de l’établissement scolaire, du quartier, des enseignants, des parents, de l’influence des amis, du trajet vers l’école, de la sécurité des rues… Le système éducatif devrait accompagner cette génération de nouvelles technologies. Tout est question « d’Education », dit-on, ce qui est vrai, surtout quand le terrain montre que le phénomène a tendance à toucher les filles.



Le plus flagrant, c’est qu’elles  choisissent toutes sortes de drogues dures, en plus de barbituriques périmés, mélangés au maâjoun.

Et quand la responsabilité gouvernementale fait défaut, tout va mal. Depuis le temps qu’on parle de réforme du système scolaire, ce n’est certes pas ce qu’il faut seulement rétablir. Que peut-on dire de la violence, du conflit entre enseignants et élèves, de la drogue même au primaire qui va en s’accentuant ?

Le tissu associatif n’a cessé d’alerter sur ces aléas et a pris le devant de la scène, depuis plus d’une décennie pour s’y atteler. Heureusement d’ailleurs. Ce qui a permis de prévenir et d’éviter bien des dégâts. L’Association Marocaine pour l’Ecoute et le Dialogue (AMED) a été créée en 2004 à cet effet et bénéficie de partenariats avec les  ministères de l’Education Nationale et de la Santé, et de l’INDH.  La Fédération marocaine de lutte contre le tabagisme et la drogue a été créée en 2015. Elles sont toutes deux chapeautées par Mina Baji, professeur de philosophie, et qui côtoyait les élèves confrontés aux aléas de la vie. Il n’y a pas de mauvais élève mais de  malheurs : une famille dissociée, des conditions handicapantes...

Tout un travail a été fait, seulement, le phénomène de la drogue n’est pas en régression. Au contraire, d’après Mme Baji, 2017 a connu une hausse significative de violences au sein et au pourtour des écoles, entre enseignants et élèves, qu’elles soient verbales ou physiques, une conséquence directe aux addictions. Attestés par des vidéos lancées sur les réseaux sociaux, les tiraillements vont de plus belle. L’élève ne tolère plus de mauvais comportements, ce qui se traduit par de la vengeance et de la rébellion envers l’enseignant et l’école, mais aussi par des cas de suicide.

Difficultés cognitives et comportementales

Echec scolaire, drogue, cigarette précoce, retard mental, schizophrénie, nœuds émotionnels, timidité, hésitation, angoisse, phobie sociale et manque de confiance sont parmi les phénomènes qui alertent le corps enseignant et les centres d’écoute. Une fois ciblés, les acteurs associatifs s’attellent aux causes en cherchant dans l’environnement proche des élèves, pour la plupart non favorable. Autrement dit, l’analphabétisme et la pauvreté des parents influent sur la scolarisation. Certains élèves ont simplement besoin de séances d’orthophonie ou une  visite chez l’ophtalmologue.

Ce sont de petits « handicaps » retrouvés surtout au primaire et au collège et dont l’accompagnement médical, psychique et des activités parascolaires culturelles et sportives font des miracles. Comme insisté par Mme Baji, Présidente de l’AMED : « Chaque problème a sa solution et peut être traité par des activités ciblées. Les timides se retrouvent dans le théâtre, d’autres choisissent le dessin ou la danse. Le club de la musique de l’établissement, créé à ce dessein, confère un sentiment de réconfort et de tranquillité et leur permet de s’extérioriser ».

Le cercle vicieux de la drogue a besoin de prévention

La prévention contre la drogue a permis d’accompagner plusieurs élèves, dont 10 grands cas hospitalisés et 150 autres suivis par des psychiatres. Des séances sont organisées au profit des parents, même ceux qui donnent une liberté excessive à leur progéniture. Ils sont dépassés par cette génération vivant dans un monde en contradiction et qui les regardent de haut. A fortiori, quand ils se comportent de façon vulgaire et violente.

Bouteina BENNANI

Les observatoires d’écoute et de dialogue, implantés dans les écoles, créés à Casablanca, Guelmim, Oulmès, Dakhla et Settat ont révélé que  parmi les 12.000 élèves traités entre 2005 et 2015, 400 cas d’accoutumance, 25 cas ont été orientés vers la ligue marocaine de lutte contre les maladies transmissibles, 15 cas vers l’hôpital Arrazi et 12 vers l’OPALS.

L’évaluation sur le terrain a montré que les filles sont plus sujettes à ce phénomène et que l’échec scolaire et la violence sont la conséquence directe de l’addiction à la drogue.  A défaut de statistiques récentes, l’Observatoire  national des drogues et des addictions avait révélé, en 2015, que plus de 800.000 marocains s’y adonnent. La plupart des gênes sont réglées par l’écoute, le dialogue et l’orientation.








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