Feu Abdelmajid Dolmy est décédé à Casablanca jeudi 27 juillet 2017, à l’âge de 64 ans, suite à un malaise cardiaque. Il est l’un des plus grands footballeurs marocains de tous les temps. Surnommé le « Maâllem » (Maestro), Dolmy a fait partie de la légendaire équipe marocaine, qui a disputé le Mondial de Mexico 86, éliminée de justesse par l’Allemagne en huitièmes de finale (1-0).
Figure marquante
L’œuvre de Dolmy a fait de lui une des figures les plus marquantes de l’Histoire de notre football. Dolmy incarnait le triomphe de la qualité, de l’altruisme, de l’abnégation, du don de soi et d’un amour incontestable du maillot. Difficile de faire le portait de Dolmy. On aura l’impression d’exagérer tellement le personnage et la personne planaient audessus du lot. Personnage parce qu’il fait partie du roman du football national. Personne parce que Dolmy n’était pas un personnage fiction mais bel et bien une personne qui a réellement existé.
Une virtuose
Ludwig van Beethoven, Léonard de Vinci, Frank Sinatra, Bob Marly avaient un point commun : Ils étaient des virtuoses, des artistes, des créatifs hors du commun. Ils sont intemporels et apatrides. Leur talent était à la fois leur expression et leur valeur. Dolmy Abdelmajid fait partie de ce lot de virtuoses. Son football était de l’art et de la créativité. Son jeu était une symphonie. Sa façon d’évoluer, de de récupérer, de relancer et de caresser le ballon ne touchait pas seulement le sens de la vue, mais également les émotions et à l’intellect. C’était un artiste au vrai sens du terme.
L’art et l’élégance
Sur le terrain, c’était un extraverti. Il était chez lui. Il évoluait à l’aise. Il ne jouait pas seulement au football. Il présentait un spectacle. Il devenait artiste. Il s’évertuait grâce à son talent et à son adresse. Doté d’un sens du mouvement faussement lent, mais redoutablement efficace, joueur exceptionnel, très discipliné, d’une omniprésence et d’une élégance rares, d’une combativité « clean », des gestes techniques défensifs et offensifs d’une grande maîtrise, Dolmy n’était pas seulement le «porteur d’eau» qui assurait la couverture et la récupération des balles mais également le maitre et le patron du jeu, celui qui relançait et orientait, celui qui distillait des passes lumineuses, celui qui effaçait jusqu’à quatre joueurs du camp adverse avant d’alimenter l’attaque avec d’excellentes relances; d’où son surnom «Le Maestro».
Abderrahmane KITABRI