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Le Maroc blackliste l’ambassade d’Allemagne à Rabat


Lundi 1 Mars 2021

Après une longue période d’ambiguïté, les relations entre le Maroc et l’Allemagne prennent une tournure inattendue. Le ministère des Affaires étrangères du Royaume a décidé de suspendre tout contact avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat.



Le Maroc blackliste l’ambassade d’Allemagne à Rabat
Cela fait déjà un bon moment que les relations entre Rabat et Berlin ne sont pas au beau fixe, mais c’est la première fois que les choses atteignent le niveau du divorce. Dans une lettre adressée au Chef de gouvernement ainsi qu’à l’ensemble des membres du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annoncé qu’en «raison des malentendus profonds avec la République Fédérale d’Allemagne au sujet des questions fondamentales du Royaume du Maroc, les départements ministériels et l’ensemble des organismes qui relèvent de leurs tutelles, sont priés de bien vouloir suspendre tout contact, interaction ou action de coopération, en aucun cas ou sous aucune forme». Une suspension qui concerne aussi bien l’Ambassade d’Allemagne que les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liés.
 
A ce sujet, Bourita précise que «toute dérogation à cette suspension ne pourra se faire que sur la base d’un accord préalable explicite du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger».
 
Il y a également lieu de noter que «le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger a, également, pris la décision de suspendre tout contact ou démarche avec l’Ambassade d’Allemagne au Maroc», lit-on dans la lettre.

Cette lettre fuitée de Bourita , interroge à plusieurs titres, premièrement, du fait qu’elle intervient après une série de prises de position non justifiées de la part de Berlin sur la question du Sahara. Au moment où l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en vue de trouver une solution au conflit artificiel autour du Sahara marocain bénéficie d’un soutien international croissant et que plusieurs pays soutiennent l’intégrité territoriale du Royaume, l’Allemagne campe dans sa position, non-seulement ambigüe, mais hostile à la cause nationale. Pour ne prendre  que l’exemple le plus récent, le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué, diffusé le 11 décembre, que «la position du gouvernement allemand sur le conflit du Sahara occidental n’a pas changé. Nous sommes déterminés à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable sous la médiation des Nations Unies». D'ailleurs, au lendemain de la décision américaine de la marocanité du Sahara, l'Allemagne a convoqué une réunion du Conseil de sécurité pour parler dudit dossier.  Outre la position officielle de Berlin, Andreas Schieder, nouvellement désigné à la tête de l’intergroupe sur le Sahara au Parlement européen, a appelé le 26 février l’Union européenne à réagir face à ce qu’il a appelé «exactions du Maroc». Une campagne anti-Maroc, absolument incontestée par le gouvernement allemand. Cette position défavorable aux intérêts suprêmes du Royaume  pourrait justifier et motiver la suspension des relations avec l’ambassade à Rabat.

Par ailleurs, l’affaire des fondations allemandes situées au Maroc, pourrait également expliquer la décision marocaine. Rappelons qu’en 2019, Rabat et Berlin s'apprêtaient à conclure un nouveau “Partenariat pour les réformes”, doté d'une enveloppe financière de 571 millions d’euros sur la période 2020-2022. 
 
Le mémorandum avait été signé le 29 novembre de la même année, en Allemagne, entre le ministre des finances, Mohamed Benchaâboun, et le ministre allemand de la coopération économique et du développement, Gerd Müller. Toutefois, les négociations auraient été suspendues du fait que l’accord en question prévoyait de donner à certaines fondations (Friedrich Naumann, Friedrich Ebert, Konrad Adenauer, Heinrich Böll, Hanns Seidel) un statut spécial.  
 
Les ministres de l’intérieur, Abdelouafi Laftit, et des Affaires étrangères, Nasser Bourita, auraient, fai  un blocus à l'octroi de ce statut, et ce du fait que le Royaume reprocherait aux fondations en question une certaine « ingérence dans les affaires intérieures », qui se traduit concrètement par le financement de certaines associations situées au Maroc. 









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