Salem AlKetbi, Politologue émirati et ancien candidat au Conseil national fédéral.
Un observateur objectif ne peut nier l’impact négatif profond de la division entre les cinq puissances internationales signataires de l’accord nucléaire avec l’Iran. Cette division joue un rôle prépondérant en encourageant les mollahs à continuer de violer leurs obligations dans le cadre de cet accord.
En gros, il y a d’un côté la Chine et la Russie, et de l’autre le reste des puissances internationales parties à l’accord, soit les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. La divergence a pris une autre dimension avec un troisième désaccord entre Washington et ses alliés européens sur les tactiques à adopter pour combler les lacunes de l’accord nucléaire.
Personne ne demande à la Chine et à la Russie de changer leur position sur le nucléaire, ni d’abandonner leurs relations stratégiques avec les mollahs d’Iran. Mais tout cela ne devrait pas contrevenir aux exigences de la sécurité régionale et internationale.
Les engagements des deux puissances envers Téhéran ne devraient pas empiéter sur les exigences de leurs relations stratégiques avec les pays du CCG. Moscou et Beijing sont censés tenir compte des préoccupations des pays voisins de l’Iran quant à son rôle régional hégémonique, ainsi que déstabilisateur de la sécurité de nombreux pays arabes, ce qui nuit à la sécurité régionale.
De plus, il faut se pencher sur le rôle de l’Iran dans la fragilisation de la sécurité de certains pays du CCG. On parle ici du soutien et du financement des milices Houthi qui s’en prennent aux villes et aux civils en Arabie Saoudite.
On sait que les relations de l’Iran avec la Chine et de la Russie ont une dimension stratégique profonde. Les mollahs iraniens peuvent servir les objectifs de deux pays dans les équilibres des puissances internationales. L’Iran peut être utilisé pour tirer les marrons du feu. Il rivalise avec la superpuissance de l’ordre mondial et contribue à rogner son influence et son rôle mondial au profit des adversaires stratégiques.
Mais force est de constater que les mollahs vont au-delà de ce jeu stratégique complexe. Ils utilisent la division des positions internationales sur leur dossier nucléaire pour éviter la censure, acquérir leurs objectifs nucléaires, consolider leur influence régionale et échanger cette influence par la suite contre d’autres gains au détriment de la sécurité, de la stabilité et des intérêts des autres nations de la région.
Je doute que le fait que les mollahs iraniens se dotent d’armes nucléaires soit dans l’intérêt de la Russie ou de la Chine. Je ne suis pas non plus persuadé que les mollahs partagent les mêmes principes de droits inscrits dans le droit international, en particulier ceux de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires des autres États.
Le régime iranien donne l’exemple le plus frappant au monde de violations et d’abus de ces droits. Comment peut-il alors recevoir l’appui de puissances internationales qui élèvent des slogans de défense de ces principes ?
Il n’est pas non plus normal qu’une grave crise sécuritaire devienne un sujet d’intransigeance et de conflit politique entre les grandes puissances. D’autant plus si l’autre camp, les mollahs iraniens, est doué pour user des divergences de vues internationales pour continuer à violer ses obligations dans le cadre des accords nucléaires, et parle même de vouloir se doter de capacités d’armement nucléaire.
Autre détail important qui mérite réflexion : Il est de la responsabilité de toutes les puissances internationales d’assurer la sécurité mondiale, notamment en veillant à ce que tous les États respectent leurs obligations au titre des conventions de non-prolifération nucléaire. Cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies se sont engagés à mettre en œuvre les objectifs du CSNU et à assumer ses responsabilités.
Il ne s’agit donc pas seulement des États-Unis ou autre pays. Il s’agit d’une responsabilité partagée par les cinq États membres, plus l’Allemagne, signataires de l’accord nucléaire avec l’Iran au sein du groupe P5+1. Bien que d’aucuns puissent voir un désaccord entre les grandes puissances sur l’efficacité de l’accord nucléaire, les doutes sur cette efficacité ne se limitent pas à l’Ouest.
On ne doit pas oublier ici que les pays voisins sont les parties les plus exposées et les plus vulnérables aux lacunes de l’accord nucléaire. Ce sont eux qui sont les plus conscients de la gravité de cet accord, de ses défauts et de ses lacunes, et de la menace qu’il fait peser sur la sécurité du Moyen-Orient, car il a donné un feu vert indécent et direct aux mollahs iraniens pour s’étendre stratégiquement et former des factions sectaires qui dévastent et sapent la sécurité de nombreux pays arabes et moyen-orientaux.
L’unité des puissances internationales face aux ambitions des mollahs iraniens doit aller au-delà de leurs divergences tactiques. C’est ce qu’a fait l’administration Biden lorsqu’elle a annoncé son ouverture aux négociations à six (membres du groupe international signataire du JCPOA 2015 avec l’Iran) sur l’accord nucléaire.
Les mollahs devraient obéir à une voix unie des grandes puissances concernées. Le droit international et ses principes sont indivisibles. Le maintien de la sécurité mondiale ne sera possible qu’après avoir comblé les lacunes qui pèsent sur les positions internationales avant d’envisager de combler les lacunes d’un accord signé par les puissances internationales elles-mêmes il y a environ cinq ans.
En gros, il y a d’un côté la Chine et la Russie, et de l’autre le reste des puissances internationales parties à l’accord, soit les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. La divergence a pris une autre dimension avec un troisième désaccord entre Washington et ses alliés européens sur les tactiques à adopter pour combler les lacunes de l’accord nucléaire.
Personne ne demande à la Chine et à la Russie de changer leur position sur le nucléaire, ni d’abandonner leurs relations stratégiques avec les mollahs d’Iran. Mais tout cela ne devrait pas contrevenir aux exigences de la sécurité régionale et internationale.
Les engagements des deux puissances envers Téhéran ne devraient pas empiéter sur les exigences de leurs relations stratégiques avec les pays du CCG. Moscou et Beijing sont censés tenir compte des préoccupations des pays voisins de l’Iran quant à son rôle régional hégémonique, ainsi que déstabilisateur de la sécurité de nombreux pays arabes, ce qui nuit à la sécurité régionale.
De plus, il faut se pencher sur le rôle de l’Iran dans la fragilisation de la sécurité de certains pays du CCG. On parle ici du soutien et du financement des milices Houthi qui s’en prennent aux villes et aux civils en Arabie Saoudite.
On sait que les relations de l’Iran avec la Chine et de la Russie ont une dimension stratégique profonde. Les mollahs iraniens peuvent servir les objectifs de deux pays dans les équilibres des puissances internationales. L’Iran peut être utilisé pour tirer les marrons du feu. Il rivalise avec la superpuissance de l’ordre mondial et contribue à rogner son influence et son rôle mondial au profit des adversaires stratégiques.
Mais force est de constater que les mollahs vont au-delà de ce jeu stratégique complexe. Ils utilisent la division des positions internationales sur leur dossier nucléaire pour éviter la censure, acquérir leurs objectifs nucléaires, consolider leur influence régionale et échanger cette influence par la suite contre d’autres gains au détriment de la sécurité, de la stabilité et des intérêts des autres nations de la région.
Je doute que le fait que les mollahs iraniens se dotent d’armes nucléaires soit dans l’intérêt de la Russie ou de la Chine. Je ne suis pas non plus persuadé que les mollahs partagent les mêmes principes de droits inscrits dans le droit international, en particulier ceux de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires des autres États.
Le régime iranien donne l’exemple le plus frappant au monde de violations et d’abus de ces droits. Comment peut-il alors recevoir l’appui de puissances internationales qui élèvent des slogans de défense de ces principes ?
Il n’est pas non plus normal qu’une grave crise sécuritaire devienne un sujet d’intransigeance et de conflit politique entre les grandes puissances. D’autant plus si l’autre camp, les mollahs iraniens, est doué pour user des divergences de vues internationales pour continuer à violer ses obligations dans le cadre des accords nucléaires, et parle même de vouloir se doter de capacités d’armement nucléaire.
Autre détail important qui mérite réflexion : Il est de la responsabilité de toutes les puissances internationales d’assurer la sécurité mondiale, notamment en veillant à ce que tous les États respectent leurs obligations au titre des conventions de non-prolifération nucléaire. Cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies se sont engagés à mettre en œuvre les objectifs du CSNU et à assumer ses responsabilités.
Il ne s’agit donc pas seulement des États-Unis ou autre pays. Il s’agit d’une responsabilité partagée par les cinq États membres, plus l’Allemagne, signataires de l’accord nucléaire avec l’Iran au sein du groupe P5+1. Bien que d’aucuns puissent voir un désaccord entre les grandes puissances sur l’efficacité de l’accord nucléaire, les doutes sur cette efficacité ne se limitent pas à l’Ouest.
On ne doit pas oublier ici que les pays voisins sont les parties les plus exposées et les plus vulnérables aux lacunes de l’accord nucléaire. Ce sont eux qui sont les plus conscients de la gravité de cet accord, de ses défauts et de ses lacunes, et de la menace qu’il fait peser sur la sécurité du Moyen-Orient, car il a donné un feu vert indécent et direct aux mollahs iraniens pour s’étendre stratégiquement et former des factions sectaires qui dévastent et sapent la sécurité de nombreux pays arabes et moyen-orientaux.
L’unité des puissances internationales face aux ambitions des mollahs iraniens doit aller au-delà de leurs divergences tactiques. C’est ce qu’a fait l’administration Biden lorsqu’elle a annoncé son ouverture aux négociations à six (membres du groupe international signataire du JCPOA 2015 avec l’Iran) sur l’accord nucléaire.
Les mollahs devraient obéir à une voix unie des grandes puissances concernées. Le droit international et ses principes sont indivisibles. Le maintien de la sécurité mondiale ne sera possible qu’après avoir comblé les lacunes qui pèsent sur les positions internationales avant d’envisager de combler les lacunes d’un accord signé par les puissances internationales elles-mêmes il y a environ cinq ans.
Salem AlKetbi,
Politologue émirati et ancien candidat au Conseil national fédéral