L’Algérie semble mobiliser ses sbires en Libye. Après les succès des négociations de Bouznika entre le Haut Conseil d’Etat et la Chambre des Représentants, une voix dissonante est surgie de nulle part pour faire obstruction. Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement d’union nationale, dont le mandat est échu, a publié un communiqué dans lequel il a reproché à la diplomatie marocaine de ne pas coordonné avec le gouvernement d’union la tenue des rencontres de Bouznika
Curieusement, le communiqué est signé Taher Al-Baour, un chargé d’affaires au sein du ministère des affaires étrangères dudit gouvernement, dont la proximité avec le régime algérien est notoire. Cela dit, ce communiqué a eu l’allure d’une lettre dictée depuis Alger pour brocarder le succès des négociations de Bouznika dont se sont félicité l'ensemble des participants. Les discussions ont été si fructueuses que l’espoir d’un accord est redevenu possible. Les protagonistes ont convenu de créer un comité de travail conjoint chargé d’avancer sur la répartition des postes de souveraineté et la constitution d’un nouvel Exécutif. Une réunion est prévue, en janvier prochain, à Derna, pour poursuivre le dialogue.
La sortie intempestive de Taher Al-Baour a été unanimement critiquée par les délégations participantes au dialogue inter-lybien dans un communiqué conjoint où elles ont affirmé qu’elles n’ont besoin de l’aval de personne pour se réunir où qu’elles veuillent. A cette occasion, ils ont chaleureusement remercié le Maroc pour son hospitalité et sa médiation impartiale.
Le Haut Conseil d’Etat a également réagi, faisant part de son étonnement du contenu du communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement d’union national. Le Haut Conseil a fait état d'ingérence dans ses prérogatives et pourfendu la méconnaissance du gouvernement sortant des limites de ses pouvoirs. Le Haut conseil a tenu à rappeler que c’est lui l’instance législative dont émane l’Exécutif qui est aujourd'hui en fin de mandat chargé uniquement d'expédier les affaires courantes.
Le communiqué a été clair sur les attributions du ministère des Affaires étrangères qui doit préparer le terrain et rester à la disposition du Haut Conseil d’Etat sans aucune contestation. Le HCE a réitéré à nouveau ses remerciements au Maroc et à son Roi d’avoir accueilli les pourparlers de Bouznika et de ses efforts pour concilier les positions des protagonistes.
Rappelons que les rendez-vous de Bouznika ont fait suite aux réunions de Tunis et du Caire, tenues respectivement le 28 février 2024 et le 18 juillet de la même année.