La future chanteuse débarque clandestinement en France vers 1969. Elle s’occupe comme elle peut en collectionnant les petits boulots. En 1973, elle gagne Paris où un poste de concierge d’immeuble lui ouvre les bras. Seulement, son âme emplie de fado l’encourage à proposer à tour de bras des maquettes que les maisons de disques omettent d’écouter. La jeune portugaise est déterminée et finit par intéresser un producteur en mal de signatures. Quelques années s’écoulent avant la sortie du single « Le Portugais ». Nous sommes en 1978 et la chanson plaît tellement qu’elle se classe dans le top 10 français. L’artiste prend la nationalité et collectionne les succès entre fado, variété française et même des chansons pour enfants : « Tiroli tirola », « Uma moça chorava », « Un enfant peut faire chanter le monde », « Chuvinha »…
Une carrière qui s’effondre
Au début de l’année 1983, Linda de Suza pousse la porte de l’Olympia pour deux concerts. Elle y chante à guichets fermés et prolonge sa résidence pour treize autres dates. Résultat, un double live paru la même année. L’artiste se révèle, au lendemain de cette belle performance, boulimique. Elle s’engage en 1984 dans l’écriture d’une… autobiographie où elle met en scène un passé peu reluisant. Triomphe dans les librairies, l’ouvrage s’écoule à plus de deux millions de copies. Le livre s’intitule « La Valise en carton » et est taillé pour une comédie musicale éponyme. C’est le célèbre producteur Jean- Claude Camus (Johnny Hallyday, Michel Sardou, Michel Polnareff…) qui réussit à faire signer la chanteuse contre un juteux pactole. Il contacte Jean- Pierre Cassel pour le projet. L’artiste est surexcité ne soupçonnant rien de ce qui l’attendait.
Dans ses mémoires « Pas né pour ça, ma vie avec les stars » sorties en 2017, le producteur raconte : « Au Casino de Paris, le spectacle tombe de plus en plus. Mais Linda est convaincue, d’après sa voyante, que quelqu’un dans le théâtre émet de mauvaises ondes… Donc elle met du sel ici ou là, sur certains sièges, se livre à des pratiques étranges pour finir par découvrir le coupable : son coiffeur. Il a fallu séance tenante mettre le pauvre homme à la porte. » Ce qui ne change rien à la débandade de la billetterie. Bien au contraire, les caprices de la star prennent de plus en plus de volume allant jusqu’à imposer à Cassel de saluer le public de plus en plus maigre en se tenant loin derrière elle. Jean-Claude Camus n’en peut plus et trouve la parade : « Je savais que lorsque Linda sortait d’une trappe par le sol, la première chanson était en play-back. Je m’arrange donc avec le sonorisateur, auquel je demande d’envoyer la bande orchestrale, mais sans la voix.
L’artiste sort de sa trappe, sans voix off, et donc contrainte de chanter. « Madame, vous chantez faux ! On recommence ! «, lui dis-je. La seconde fois, elle ne s’est pas sentie bien, et tout s’est arrêté là. Je ne l’ai plus jamais revue. » Meurtrie par ces péripéties dont elle est la principale auteure, de Suza se met à l’écriture, signant notamment « Je vide ma valise » où elle évoque sa mésaventure avec la comédie musicale. La carrière musicale de la chanteuse s’effondre à un rythme soutenu et on ne l’aperçoit plus que lors d’émissions télévisées nostalgiques. Elle participe également à des tournées de la même trempe.
D’autres étoiles dans les cieux
Ainsi s’achève un parcours. La dame qui finit par « chanter faux » s’éteint dans l’anonymat nous rappelant que d’autres (grandes) étoiles s’arrêtent de briller, puisque la scène musicale internationale est passablement vidée de quelques unes de ses icônes en cette année 2022. Parmi elles : Terry Hall, chanteur du groupe Ska The Specials. Christine McVie, compositrice- claviériste-chanteuse de Fleetwood Mac. Jerry Lee Lewis, chanteur-pianiste et l’un des pionniers du rock’n’roll. Wilko Johnson, guitariste et membre du groupe de pub rock Dr. Feelgood. Meat Loaf, auteur en 1977 de l’explosif « Bat out of Hell ». Gary Brooker, chanteur et compositeur de Procol Harum. Mark Lanegan, vocaliste de Queens of the Stone Ages, l’un des maîtres de la scène grunge. Jet Black, batteur de The Stranglers. Arno le Belge, Irène Cara de « Fame », Olivia Newton-John… La nouba doit être palpitante là-haut.
Une carrière qui s’effondre
Au début de l’année 1983, Linda de Suza pousse la porte de l’Olympia pour deux concerts. Elle y chante à guichets fermés et prolonge sa résidence pour treize autres dates. Résultat, un double live paru la même année. L’artiste se révèle, au lendemain de cette belle performance, boulimique. Elle s’engage en 1984 dans l’écriture d’une… autobiographie où elle met en scène un passé peu reluisant. Triomphe dans les librairies, l’ouvrage s’écoule à plus de deux millions de copies. Le livre s’intitule « La Valise en carton » et est taillé pour une comédie musicale éponyme. C’est le célèbre producteur Jean- Claude Camus (Johnny Hallyday, Michel Sardou, Michel Polnareff…) qui réussit à faire signer la chanteuse contre un juteux pactole. Il contacte Jean- Pierre Cassel pour le projet. L’artiste est surexcité ne soupçonnant rien de ce qui l’attendait.
Dans ses mémoires « Pas né pour ça, ma vie avec les stars » sorties en 2017, le producteur raconte : « Au Casino de Paris, le spectacle tombe de plus en plus. Mais Linda est convaincue, d’après sa voyante, que quelqu’un dans le théâtre émet de mauvaises ondes… Donc elle met du sel ici ou là, sur certains sièges, se livre à des pratiques étranges pour finir par découvrir le coupable : son coiffeur. Il a fallu séance tenante mettre le pauvre homme à la porte. » Ce qui ne change rien à la débandade de la billetterie. Bien au contraire, les caprices de la star prennent de plus en plus de volume allant jusqu’à imposer à Cassel de saluer le public de plus en plus maigre en se tenant loin derrière elle. Jean-Claude Camus n’en peut plus et trouve la parade : « Je savais que lorsque Linda sortait d’une trappe par le sol, la première chanson était en play-back. Je m’arrange donc avec le sonorisateur, auquel je demande d’envoyer la bande orchestrale, mais sans la voix.
L’artiste sort de sa trappe, sans voix off, et donc contrainte de chanter. « Madame, vous chantez faux ! On recommence ! «, lui dis-je. La seconde fois, elle ne s’est pas sentie bien, et tout s’est arrêté là. Je ne l’ai plus jamais revue. » Meurtrie par ces péripéties dont elle est la principale auteure, de Suza se met à l’écriture, signant notamment « Je vide ma valise » où elle évoque sa mésaventure avec la comédie musicale. La carrière musicale de la chanteuse s’effondre à un rythme soutenu et on ne l’aperçoit plus que lors d’émissions télévisées nostalgiques. Elle participe également à des tournées de la même trempe.
D’autres étoiles dans les cieux
Ainsi s’achève un parcours. La dame qui finit par « chanter faux » s’éteint dans l’anonymat nous rappelant que d’autres (grandes) étoiles s’arrêtent de briller, puisque la scène musicale internationale est passablement vidée de quelques unes de ses icônes en cette année 2022. Parmi elles : Terry Hall, chanteur du groupe Ska The Specials. Christine McVie, compositrice- claviériste-chanteuse de Fleetwood Mac. Jerry Lee Lewis, chanteur-pianiste et l’un des pionniers du rock’n’roll. Wilko Johnson, guitariste et membre du groupe de pub rock Dr. Feelgood. Meat Loaf, auteur en 1977 de l’explosif « Bat out of Hell ». Gary Brooker, chanteur et compositeur de Procol Harum. Mark Lanegan, vocaliste de Queens of the Stone Ages, l’un des maîtres de la scène grunge. Jet Black, batteur de The Stranglers. Arno le Belge, Irène Cara de « Fame », Olivia Newton-John… La nouba doit être palpitante là-haut.
Anis HAJJAM