Il a le vague look d’un Haïm Louk, un autre marocain happé par la musique andalouse depuis des décennies. Chanteur-Rabbin, aîné de Marciano d’une trentaine d’années, Louk est rbati comme Marc, malgré une naissance à Oujda. Marc Marciano met tout son cœur dans son étroite relation avec la musique. Si ça trouve, il respire en notes. Ce virus, il le contracte en tant qu’élève à Casablanca. Ce sont les fêtes familiales qui l’initient à la musique andalouse. Parti en France pour des études à Strasbourg et à Paris, le voilà ingénieur en informatique de gestion. Mais la musique n’a de cesse de couler dans ses veines. Son refuge, dit-il. Son histoire avec le chant remonte à l’enfance : « La passion pour le chant m’est venue très tôt, à la synagogue.
Dès l’âge de cinq ans, des adultes avaient perçu en moi une qualité vocale prometteuse. Comme tout enfant, les compliments m’ont encouragé, mais plus profondément, je pense que c’est le fait de me sentir valorisé à leurs yeux qui m’a poussé à continuer. Ils ont constitué en quelque sorte mon tout premier public. Quant à la musique andalouse et au malhoun, il m’a toujours semblé que c’est cette musique qui est venue à moi, et non l’inverse. Mon histoire familiale en est peut-être la clé : mes ancêtres sont originaires d’Andalousie et se sont établis dans le nord-est du Maroc à la fin du XIVe siècle, bien avant l’expulsion d’Espagne par Isabelle la Catholique.
L’Andalousie est donc une partie de mon ADN, enrichie par mon identité marocaine. En grandissant à Oujda, où le Gharnati est omniprésent, puis à Rabat, où j’habitais près de Haj Ahmed Piro, cette musique faisait partie de mon quotidien. J’ai aussi été profondément marqué par des maîtres comme Haj Mohamed Bajjedoub, Abderrahim Souiri, Abdelfettah Bennis et Abdessadek Chekara, dont les interprétations de poésies andalouses ont façonné et coloré ma voix. Dès mon jeune âge, j’ai été désigné à la synagogue pour entonner les chants de prière sur des airs andalous, ce qui a renforcé mon lien naturel avec cette musique.
Enfin, ma mère, originaire de Sefrou, m’a transmis son amour pour le Malhoun, que j’ai intégré dans mon répertoire dès mon enfance », raconte-t-il dans un récent entretien accordé à ALM. Pour des obligations familiales, Marc délaisse la musique pendant près de vingt années. En bon marocain, il élève cinq enfants, ce qui ne laisse que très peu de place à son violon d’Ingres. C’est pendant les Andalousies atlantiques d’Essaouira qu’il renoue avec la scène. Ce retour le marque profondément, puisqu’il a lieu chez lui, dans son pays.
Dès l’âge de cinq ans, des adultes avaient perçu en moi une qualité vocale prometteuse. Comme tout enfant, les compliments m’ont encouragé, mais plus profondément, je pense que c’est le fait de me sentir valorisé à leurs yeux qui m’a poussé à continuer. Ils ont constitué en quelque sorte mon tout premier public. Quant à la musique andalouse et au malhoun, il m’a toujours semblé que c’est cette musique qui est venue à moi, et non l’inverse. Mon histoire familiale en est peut-être la clé : mes ancêtres sont originaires d’Andalousie et se sont établis dans le nord-est du Maroc à la fin du XIVe siècle, bien avant l’expulsion d’Espagne par Isabelle la Catholique.
L’Andalousie est donc une partie de mon ADN, enrichie par mon identité marocaine. En grandissant à Oujda, où le Gharnati est omniprésent, puis à Rabat, où j’habitais près de Haj Ahmed Piro, cette musique faisait partie de mon quotidien. J’ai aussi été profondément marqué par des maîtres comme Haj Mohamed Bajjedoub, Abderrahim Souiri, Abdelfettah Bennis et Abdessadek Chekara, dont les interprétations de poésies andalouses ont façonné et coloré ma voix. Dès mon jeune âge, j’ai été désigné à la synagogue pour entonner les chants de prière sur des airs andalous, ce qui a renforcé mon lien naturel avec cette musique.
Enfin, ma mère, originaire de Sefrou, m’a transmis son amour pour le Malhoun, que j’ai intégré dans mon répertoire dès mon enfance », raconte-t-il dans un récent entretien accordé à ALM. Pour des obligations familiales, Marc délaisse la musique pendant près de vingt années. En bon marocain, il élève cinq enfants, ce qui ne laisse que très peu de place à son violon d’Ingres. C’est pendant les Andalousies atlantiques d’Essaouira qu’il renoue avec la scène. Ce retour le marque profondément, puisqu’il a lieu chez lui, dans son pays.
Paix durable
Marc Marciano évoque Hassan II avec reconnaissance. « À la fin des années 1990, Sa Majesté avait initié un projet d’anthologie de la musique andalouse marocaine, Al-Ala Al-Andalusia. Ce travail a abouti à la production d’une série limitée de 10.000 coffrets. Un ami, connaissant ma passion pour cette musique, m’a offert un exemplaire, qui est rapidement devenu mon outil principal d’apprentissage. Historiquement, les poésies andalouses étaient chantées par les juifs et les musulmans, en arabe dans les espaces communs et en hébreu dans les synagogues.
Mon idée était donc de prolonger cette tradition en créant une anthologie qui honore ces deux langues, rendant hommage aux origines partagées de cette musique. En 2001 et 2003, j’ai enregistré deux doubles CD, mais des impératifs personnels m’ont empêché de poursuivre. Aujourd’hui, avec l’évolution technologique, l’enregistrement ne se limite plus aux supports physiques, et je travaille désormais à finaliser ce projet pour le diffuser en ligne. Je remercie le ciel de m’avoir permis de reprendre ce travail, et j’espère sincèrement trouver les soutiens financiers nécessaires pour le mener à bien.
Ce projet est, à mes yeux, un pont entre les cultures, les langues et les traditions, et une manière de faire revivre l’essence même de la musique andalouse. » Son rêve désormais est de « promouvoir la musique andalouse dans le monde entier et de l’amener au plus haut niveau possible de notoriété et de reconnaissance universelle. » Marciano parle de paix durable entre les peuples en proposant d’y injecter une méthode douce, celle de la musique en général et de la musique andalouse en particulier. Soyons rêveurs, soyons fous. Et si c’est lui qui avait raison ?