Brian Johnson, chanteur d’AC/DC, n’entendait plus le son des guitares. Il se débrouillait avec la mémoire musculaire.
C’est une satanée étude qui vient gâcher la fête ! « Entre un quart et la moitié des adolescents et des jeunes adultes dans le monde pourraient être affectés par des troubles permanents, causés par leurs oreillettes ou les enceintes des discothèques », assène la très sérieuse revue scientifique BMJ Global Health.
A l’origine de ce dépriment constat donc, les forts volumes des casques, les dance floors, les concerts… Douche froide pour les utilisateurs de ces accessoires et les accros de ces lieux où on ne s’y rend pas pour discuter ? Bien évidemment que non. Cela fait combien de décennies qu’on est rappelé à l’ordre et qu’on ne s’y attarde pas ? Pourtant, les exemples ne manquent pas, à commencer par les maîtres de cérémonies, musiciens et chanteurs, qui en font les premiers les frais. La liste est joyeusement longue.
Un circuit automobile
Le Britannique Brian Johnson, successeur du chanteur emblématique du groupe de hard rock australien AC/ DC Bon Scott raconte il y a deux ans sa mésaventure et sa détresse lorsqu’un médecin lui impose un long retrait de la scène sous peine d’une perte totale de l’audition, obligeant son groupe de recourir aux services d’Axl Rose, vocaliste de Guns n’ Roses, pour les besoins d’une tournée en 2016 : « C’était assez sérieux. Je n’entendais plus du tout le son des guitares.
C’était une sorte de surdité horrible. Je me débrouillais littéralement avec la mémoire musculaire. Je commençais à me sentir vraiment mal à cause des performances devant les gars, et devant le public. C’était paralysant. Il n’y a rien de pire que de rester là sans être sûr [si on assure ou pas]… Les docteurs m’ont dit qu’il ne fallait pas plaisanter avec ça. Cliff [Williams, basse] et Angus [Young, guitare] ne voulaient pas être responsables d’avoir endommagé mes oreilles davantage…Ce genre de merde arrive. Au moins, ce n’était pas en phase terminale. » Pourtant, le chanteur impute, en 2014, cette défaillance auditive à un circuit automobile new-yorkais : « J’ai une perte d’audition dans mon oreille gauche. Je ne l’ai pas contractée à cause de la musique. Je l’ai eue en restant assis trop longtemps dans une voiture de course sans bouchons d’oreille. J’ai entendu mon tympan éclater, parce que j’avais oublié de mettre mes bouchons sous mon casque… C’est comme ça que ça s’est passé. La musique n’a rien à voir avec ça. »
On se console comme on peut. Lorsqu’on a derrière soi un mur du son de qualité Marshall, qu’on fait face à des retours de haute envolée sonore et qu’on orne les oreilles d’oreillettes surround, on est certainement à l’abris de toute maltraitance auditive… Lars Ulrich, batteur de Metallica développe, à son tour, une perte auditive et des acouphènes en amont de la célébrité et de la gloire du groupe. Il avoue avoir joué de la batterie pendant plus de trente ans sans protection des oreilles. Pete Townshend, compositeur et guitariste des Who souffre d’acouphènes et d’une perte de l’audition. Il frôle la surdité pour cause de volumes poussés au maximum.
Avec l’âge, il s’arrange tant bien que mal pour contourner ses symptômes. Il est de plus en plus adepte de concerts acoustiques en faisant appel à des écrans de protection en verre. Roger Daltrey est l’autre membre des Who à avoir sérieusement souffert de perte auditive due au bruit. Avec plus de cinquante années de rock au compteur, il conseille à son auditoire de porter… des bouchons d’oreille.
Eric Clapton, ancien guitariste du groupe Cream entre autres, décroche le doublé : perte d’audition et acouphènes. Le musicien blues-rock a la fâcheuse habitude de mettre le volume de son ampli cateur au maximum de sa capacité. Paradoxalement, ses tournées successives n’en souffrent pas. George Harrison, l’excellent Beatle, n’échappe pas à cette malédiction sonore. Il développe des maux auditifs depuis le milieu des années soixantedix et devient quasi-sourd en 1998, trois années avant sa disparition.
Bono, chanteur et leader de U2, compose « Staring at the Sun » pour évoquer ses problèmes d’audition et des acouphènes avec cette anecdote : son nom d’emprunt -Bono- renvoie à une échoppe dublinoise spécialiste dans des instruments d’aides auditives…
Chanter faux
A l’origine de ce dépriment constat donc, les forts volumes des casques, les dance floors, les concerts… Douche froide pour les utilisateurs de ces accessoires et les accros de ces lieux où on ne s’y rend pas pour discuter ? Bien évidemment que non. Cela fait combien de décennies qu’on est rappelé à l’ordre et qu’on ne s’y attarde pas ? Pourtant, les exemples ne manquent pas, à commencer par les maîtres de cérémonies, musiciens et chanteurs, qui en font les premiers les frais. La liste est joyeusement longue.
Un circuit automobile
Le Britannique Brian Johnson, successeur du chanteur emblématique du groupe de hard rock australien AC/ DC Bon Scott raconte il y a deux ans sa mésaventure et sa détresse lorsqu’un médecin lui impose un long retrait de la scène sous peine d’une perte totale de l’audition, obligeant son groupe de recourir aux services d’Axl Rose, vocaliste de Guns n’ Roses, pour les besoins d’une tournée en 2016 : « C’était assez sérieux. Je n’entendais plus du tout le son des guitares.
C’était une sorte de surdité horrible. Je me débrouillais littéralement avec la mémoire musculaire. Je commençais à me sentir vraiment mal à cause des performances devant les gars, et devant le public. C’était paralysant. Il n’y a rien de pire que de rester là sans être sûr [si on assure ou pas]… Les docteurs m’ont dit qu’il ne fallait pas plaisanter avec ça. Cliff [Williams, basse] et Angus [Young, guitare] ne voulaient pas être responsables d’avoir endommagé mes oreilles davantage…Ce genre de merde arrive. Au moins, ce n’était pas en phase terminale. » Pourtant, le chanteur impute, en 2014, cette défaillance auditive à un circuit automobile new-yorkais : « J’ai une perte d’audition dans mon oreille gauche. Je ne l’ai pas contractée à cause de la musique. Je l’ai eue en restant assis trop longtemps dans une voiture de course sans bouchons d’oreille. J’ai entendu mon tympan éclater, parce que j’avais oublié de mettre mes bouchons sous mon casque… C’est comme ça que ça s’est passé. La musique n’a rien à voir avec ça. »
On se console comme on peut. Lorsqu’on a derrière soi un mur du son de qualité Marshall, qu’on fait face à des retours de haute envolée sonore et qu’on orne les oreilles d’oreillettes surround, on est certainement à l’abris de toute maltraitance auditive… Lars Ulrich, batteur de Metallica développe, à son tour, une perte auditive et des acouphènes en amont de la célébrité et de la gloire du groupe. Il avoue avoir joué de la batterie pendant plus de trente ans sans protection des oreilles. Pete Townshend, compositeur et guitariste des Who souffre d’acouphènes et d’une perte de l’audition. Il frôle la surdité pour cause de volumes poussés au maximum.
Avec l’âge, il s’arrange tant bien que mal pour contourner ses symptômes. Il est de plus en plus adepte de concerts acoustiques en faisant appel à des écrans de protection en verre. Roger Daltrey est l’autre membre des Who à avoir sérieusement souffert de perte auditive due au bruit. Avec plus de cinquante années de rock au compteur, il conseille à son auditoire de porter… des bouchons d’oreille.
Eric Clapton, ancien guitariste du groupe Cream entre autres, décroche le doublé : perte d’audition et acouphènes. Le musicien blues-rock a la fâcheuse habitude de mettre le volume de son ampli cateur au maximum de sa capacité. Paradoxalement, ses tournées successives n’en souffrent pas. George Harrison, l’excellent Beatle, n’échappe pas à cette malédiction sonore. Il développe des maux auditifs depuis le milieu des années soixantedix et devient quasi-sourd en 1998, trois années avant sa disparition.
Bono, chanteur et leader de U2, compose « Staring at the Sun » pour évoquer ses problèmes d’audition et des acouphènes avec cette anecdote : son nom d’emprunt -Bono- renvoie à une échoppe dublinoise spécialiste dans des instruments d’aides auditives…
Chanter faux
En plus ancien et moins lourd en volume de décibels, le cas de Stephen Stills, membre-fondateur de Crosby, Stills and Nash :
« Ma perte auditive a été détectée en 1954, lorsque j’avais 9 ans. Un camion médicalisé était venu à l’école pour examiner les enfants et on m’a diagnostiqué une perte auditive à l’oreille droite. Les années passant, malgré les difficultés grandissantes à comprendre les conversations, je n’entreprends rien pour lutter contre ces problèmes. Ma perte s’aggravait, entre autres, parceque j’étais exposé à des décibels très élevés pendant nos concerts ou en studio. J’ai bien essayé de porter des aides auditives, mais elles étaient tellement massives ! Je détestais cette sensation d’avoir un énorme bout de plastique dans mon oreille. J’avais l’impression de ne pas profiter pleinement de l’ambiance du concert. Avant, je chantais régulièrement faux car je m’entendais mal. Heureusement, le son de ma guitare couvrait ma voix. Aujourd’hui, je m’entends chanter, jouer et je peux à nouveau aller en studio. Bref, j’entends mieux et tout le monde. »
Que faire alors ? Se référer à l’étude du BMJ Global Health qui affirme que plus d’un milliard de jeunes à travers la planète risquent une perte d’audition et s’éloigner de toute manifestation au gros son ou continuer à jouir de ses facultés auditives jusqu’à ce que surdité s’ensuive ? « Logiquement », il n’y a pas de juste milieu
« Ma perte auditive a été détectée en 1954, lorsque j’avais 9 ans. Un camion médicalisé était venu à l’école pour examiner les enfants et on m’a diagnostiqué une perte auditive à l’oreille droite. Les années passant, malgré les difficultés grandissantes à comprendre les conversations, je n’entreprends rien pour lutter contre ces problèmes. Ma perte s’aggravait, entre autres, parceque j’étais exposé à des décibels très élevés pendant nos concerts ou en studio. J’ai bien essayé de porter des aides auditives, mais elles étaient tellement massives ! Je détestais cette sensation d’avoir un énorme bout de plastique dans mon oreille. J’avais l’impression de ne pas profiter pleinement de l’ambiance du concert. Avant, je chantais régulièrement faux car je m’entendais mal. Heureusement, le son de ma guitare couvrait ma voix. Aujourd’hui, je m’entends chanter, jouer et je peux à nouveau aller en studio. Bref, j’entends mieux et tout le monde. »
Que faire alors ? Se référer à l’étude du BMJ Global Health qui affirme que plus d’un milliard de jeunes à travers la planète risquent une perte d’audition et s’éloigner de toute manifestation au gros son ou continuer à jouir de ses facultés auditives jusqu’à ce que surdité s’ensuive ? « Logiquement », il n’y a pas de juste milieu