Hana. Beau mot à la prononciation différemment mise en bouche. Hana est le fruit d’une plante dont la durée de vie est infime, la fleur. Hana est mot à plusieurs connotations. Hana est mot japonais. Dans toutes les autres langues, il est conseillé d’en prendre soin. Mais la présente Hana n’a pas besoin d’être arrosée. Par respect aux pétales agonisant au pied de l’inconscience. Hana est fleur, rose également. C’est parce que nous sommes en présence d’une exposition d’une rare fraîcheur que nous allons quitter le global pour découvrir l’essentiel.
Une agitation constante
Par sa belle présence dans l’espace plastique marocain et au-delà, Ilias Selfati fait un come back solo d’un élégant bouillonnement. On l’a antérieurement croisé dans une forêt qu’il idolâtre avec la plus déconcertante des étreintes. Il en ressort apaisé, exhibant corps et âme ce que cette forêt lui lègue comme présence aérienne, la fleur en perpétuel bourgeonnement.
A cette époque, on le présentait ainsi : après avoir fui la forêt pendant l’enfance, il y pénètre artistiquement il y a plus de deux décennies pour ne plus en sortir que sporadiquement. Son atmosphère, sa végétation, ses habitants sur quatre pattes… Et les chevaux ! Un monde trouble et fascinant, une source inépuisable d’inspiration.
Si le huis-clos de ce grand espace l’effraye petit, aujourd’hui il le nourrit. Sinon, il aurait embrasé les fourneaux. Lui qui se voyait plutôt chef cuistot que cuisinier ès art. Il éponge de son ardoise «de l’étable à la table», se ravise et fait corps avec la chair animale et son environnement pour mieux caresser l’humain qui sommeille en lui. Il est le beau et la bête, l’homme et la femme, la fleur et l’épine.
A l’entendre parler, on se demande s’il est en langue avec un quelconque langage. Même ses traits déroutent. Africain, asiatique, sud-américain… ? Ce qui l’enchante et l’indispose. Le côté universel fait, par à-coups, de l’ombre à son identité première. D’autant que son oeuvre ne renvoie à aucune appartenance. Une oeuvre peinte draguée par le dessin, c’est ce qui fait courir Ilias Selfati.
L’artiste vit et croit en la vie qu’il glorifie par de régulières remises en cause. A partir de ce constat, on ne peut que « succomber » à sa constante agitation, celle qu’il mène discrétion battante. Les Fleurs du Bien qu’il exhibe ici avec rare grâce est une leçon qu’il s’inculque avec nonchalance. Seulement, dans ses entrailles l’ébullition est maîtresse des cellules. Selfati, généreux et affectueusement tactile, est le propriétaire d’un coeur aimant. La seule distance qu’il s’impose est avec sa propre personne. Ceci relève d’une folie constructive. D’où cette chatoyante Hana tangéroise prise à bras-le-corps par la trépidante patronne de la galerie Kent, Aziza Laraki.
D’expériences plastiques obscures, Ilias trouve des bifurcations vers l’éclaircissement : « Tout ce que j’ai fait depuis de nombreuses années concernant la vision que j’ai de la civilisation, m’a amené à aborder des sujets plus sombres tels que les funérailles de guerre, les sept péchés, l’effusion de sang, l’arrestation ou le temps de la fureur qui ont été mon aventure particulière.
Parfois, j’ai l’impression de passer de l’obscurité à la lumière », dit lucidement Selfati.
Un recueil de poésie
Que retenir de ces jets répétitifs où la fleur est intimement liée à un support respirant la liberté, flirtant avec un vide ample ? Une majesté silencieuse de prime abord, un fluide monologue lorsqu’on creuse et où on bute sur une sérénité par moments contrariée. Hana est un état d’esprit convoquant l’apaisement mouvementé. Un état d’esprit qui ne s’ancre que dans l’éphémère dont la fleur est l’imposante ambassadrice. Dans cette suite d’aquarelles, on a l’impression que Selfati essaie avec vigueur de stabiliser l’oscillation de ses sujets, en vain. Ces oeuvres sont telles des captures d’images, des séquences de vidéos figées. Des fleurs qui bougent, c’est le jardin qui danse. Et c’est Ilias qui tient les baguettes avec dextérité. Finalement, Hana est un recueil de poésies à écrire ou pas. La prose est là, la rime est dans les coeurs.
Une agitation constante
Par sa belle présence dans l’espace plastique marocain et au-delà, Ilias Selfati fait un come back solo d’un élégant bouillonnement. On l’a antérieurement croisé dans une forêt qu’il idolâtre avec la plus déconcertante des étreintes. Il en ressort apaisé, exhibant corps et âme ce que cette forêt lui lègue comme présence aérienne, la fleur en perpétuel bourgeonnement.
A cette époque, on le présentait ainsi : après avoir fui la forêt pendant l’enfance, il y pénètre artistiquement il y a plus de deux décennies pour ne plus en sortir que sporadiquement. Son atmosphère, sa végétation, ses habitants sur quatre pattes… Et les chevaux ! Un monde trouble et fascinant, une source inépuisable d’inspiration.
Si le huis-clos de ce grand espace l’effraye petit, aujourd’hui il le nourrit. Sinon, il aurait embrasé les fourneaux. Lui qui se voyait plutôt chef cuistot que cuisinier ès art. Il éponge de son ardoise «de l’étable à la table», se ravise et fait corps avec la chair animale et son environnement pour mieux caresser l’humain qui sommeille en lui. Il est le beau et la bête, l’homme et la femme, la fleur et l’épine.
A l’entendre parler, on se demande s’il est en langue avec un quelconque langage. Même ses traits déroutent. Africain, asiatique, sud-américain… ? Ce qui l’enchante et l’indispose. Le côté universel fait, par à-coups, de l’ombre à son identité première. D’autant que son oeuvre ne renvoie à aucune appartenance. Une oeuvre peinte draguée par le dessin, c’est ce qui fait courir Ilias Selfati.
L’artiste vit et croit en la vie qu’il glorifie par de régulières remises en cause. A partir de ce constat, on ne peut que « succomber » à sa constante agitation, celle qu’il mène discrétion battante. Les Fleurs du Bien qu’il exhibe ici avec rare grâce est une leçon qu’il s’inculque avec nonchalance. Seulement, dans ses entrailles l’ébullition est maîtresse des cellules. Selfati, généreux et affectueusement tactile, est le propriétaire d’un coeur aimant. La seule distance qu’il s’impose est avec sa propre personne. Ceci relève d’une folie constructive. D’où cette chatoyante Hana tangéroise prise à bras-le-corps par la trépidante patronne de la galerie Kent, Aziza Laraki.
D’expériences plastiques obscures, Ilias trouve des bifurcations vers l’éclaircissement : « Tout ce que j’ai fait depuis de nombreuses années concernant la vision que j’ai de la civilisation, m’a amené à aborder des sujets plus sombres tels que les funérailles de guerre, les sept péchés, l’effusion de sang, l’arrestation ou le temps de la fureur qui ont été mon aventure particulière.
Parfois, j’ai l’impression de passer de l’obscurité à la lumière », dit lucidement Selfati.
Un recueil de poésie
Que retenir de ces jets répétitifs où la fleur est intimement liée à un support respirant la liberté, flirtant avec un vide ample ? Une majesté silencieuse de prime abord, un fluide monologue lorsqu’on creuse et où on bute sur une sérénité par moments contrariée. Hana est un état d’esprit convoquant l’apaisement mouvementé. Un état d’esprit qui ne s’ancre que dans l’éphémère dont la fleur est l’imposante ambassadrice. Dans cette suite d’aquarelles, on a l’impression que Selfati essaie avec vigueur de stabiliser l’oscillation de ses sujets, en vain. Ces oeuvres sont telles des captures d’images, des séquences de vidéos figées. Des fleurs qui bougent, c’est le jardin qui danse. Et c’est Ilias qui tient les baguettes avec dextérité. Finalement, Hana est un recueil de poésies à écrire ou pas. La prose est là, la rime est dans les coeurs.
Anis HAJJAM