L’animal en lui est sans conteste ce qui fait rugir l’artiste, l’humanisant jusqu’à cette finn qui s’éloigne à mesure qu’il avance. L’animal c’est cette douceur qui lui procure la rage de peaufiner jusqu’à la rigueur, cette poésie qui s’écrase sur l’incroyable gravât de l’incompréhension. Une âme fragile qu’enveloppent un corps de guerrier et un coeur à multiples amourettes artistiques, l’amour s’assaisonnant avec la raison. La raison ? Quel gros mot lorsqu’on s’immobilise face à la déconstruction immersive. Ilias Selfati est l’extraterrestre à maintenir sur terre.
« The Animal Inside Me » est une extension de son acharnement à s’extraire de sa peau pour déployer son for intérieur. Il est, du coup, l’auteur-agitateur- contemplateur d’un espace où l’arbre n’est pas là juste pour dessiner l’ombre mais pour alimenter les mentalités d’une lumière que le soleil ne peut prodiguer. A travers le sombre éclat de cette exposition, une prose éclairée trouble un discours jonché de doutes, fragmenté d’apaisements, clairsemé de néants. Et c’est toute l’intensité d’un monologue où le verbe, le sujet et le complément se délestent de leurs fonctions originelles.
Imposante flagrance
Ilias Selfati est loin d’être un être unique, il est une curiosité multiple. Par son approche, par les thèmes qui l’habitent, par les matières et les médiums qu’il convoque, par la rageuse sensibilité qui l’élève aux cimes de la création décomplexée. Ce détonant soliste qui embrasse différents chants à la tonalité fluctuante, qui caresse la vie comme s’il la regarde du haut de l’au-delà, a bel et bien les pieds sur un sol qu’il arpente à sa sournoise guise.
Si Ilias a déjà beaucoup donné, sa besace de voyageur cérébral est encore garnie de ce que nous ne soupçonnons pas et qu’il appréhende lui-même. Se surprendre soi-même, c’est se rendre utile à ses neurones avec la surprenante flagrance qui s’impose. En choisissant un texte illustratif de l’actuelle exposition signé par Javier Lozano, artiste visuel espagnol, l’artiste se délecte d’un propos précis, carré et joyeusement surréaliste avec une déroutante ponctuation : « Naître c’est comme tomber, je vois que les dessins de Selfati coulent, tombent ; une fois que vous êtes né, alors vous parvenez à vous lever ; ils vous lancent une épée idiote et vous tombez (…) Dessiner, c’est comme aller à la chasse, on revient épuisé, perdu, taché, mais on revient ; ce n’est plus celui d’avant, même si pas un seul morceau n’est tombé. C’est la même raison pour laquelle nous sommes allés là-bas, pour dessiner, pour essayer d’être quelqu’un d’autre, pas pour gagner. » L’écriture automatique n’aurait pas mieux fait.
La larme fatale
Avec « The Animal Inside Me », Ilias Selfati retrouve cette forêt qui le remercie d’en avoir fait une muse, une plateforme de questionnements, un univers de troubles rencontres. Le noir qui chasse le blanc, un dialogue en continue tergiversation. Et ce métal qui vient s’exprimer, déployer sa douteuse douceur en se décalant du support, laissant libre court aux reflets au gré du jet tamisé de la lumière engagée pour rendre l’oeuvre polyglotte.
Finalement, on arrêtera de parler de cet artiste quand il cessera de surprendre, ce qui n’est certainement pas une préoccupation immédiate pour le trublion qu’il est. Qu’en dire de plus ? Rien. Un rien empli d’éblouissements qui font de lui un respectueux incompris, une larme fatale pour les réels amateurs d’un art qui coule de plus en plus sur les joues endolories de créateurs sauvagement dorlotés par des trouble-fêtes savamment installés, donneurs d’ordres ou spéculateurs attitrés. Ilias, lui, s’en détache et crée son propre monde, excluant d’un revers exquis les brebis galeuses. Le dithyrambe peut paraître ici flamboyant. Et alors ?
« The Animal Inside Me » est une extension de son acharnement à s’extraire de sa peau pour déployer son for intérieur. Il est, du coup, l’auteur-agitateur- contemplateur d’un espace où l’arbre n’est pas là juste pour dessiner l’ombre mais pour alimenter les mentalités d’une lumière que le soleil ne peut prodiguer. A travers le sombre éclat de cette exposition, une prose éclairée trouble un discours jonché de doutes, fragmenté d’apaisements, clairsemé de néants. Et c’est toute l’intensité d’un monologue où le verbe, le sujet et le complément se délestent de leurs fonctions originelles.
Imposante flagrance
Ilias Selfati est loin d’être un être unique, il est une curiosité multiple. Par son approche, par les thèmes qui l’habitent, par les matières et les médiums qu’il convoque, par la rageuse sensibilité qui l’élève aux cimes de la création décomplexée. Ce détonant soliste qui embrasse différents chants à la tonalité fluctuante, qui caresse la vie comme s’il la regarde du haut de l’au-delà, a bel et bien les pieds sur un sol qu’il arpente à sa sournoise guise.
Si Ilias a déjà beaucoup donné, sa besace de voyageur cérébral est encore garnie de ce que nous ne soupçonnons pas et qu’il appréhende lui-même. Se surprendre soi-même, c’est se rendre utile à ses neurones avec la surprenante flagrance qui s’impose. En choisissant un texte illustratif de l’actuelle exposition signé par Javier Lozano, artiste visuel espagnol, l’artiste se délecte d’un propos précis, carré et joyeusement surréaliste avec une déroutante ponctuation : « Naître c’est comme tomber, je vois que les dessins de Selfati coulent, tombent ; une fois que vous êtes né, alors vous parvenez à vous lever ; ils vous lancent une épée idiote et vous tombez (…) Dessiner, c’est comme aller à la chasse, on revient épuisé, perdu, taché, mais on revient ; ce n’est plus celui d’avant, même si pas un seul morceau n’est tombé. C’est la même raison pour laquelle nous sommes allés là-bas, pour dessiner, pour essayer d’être quelqu’un d’autre, pas pour gagner. » L’écriture automatique n’aurait pas mieux fait.
La larme fatale
Avec « The Animal Inside Me », Ilias Selfati retrouve cette forêt qui le remercie d’en avoir fait une muse, une plateforme de questionnements, un univers de troubles rencontres. Le noir qui chasse le blanc, un dialogue en continue tergiversation. Et ce métal qui vient s’exprimer, déployer sa douteuse douceur en se décalant du support, laissant libre court aux reflets au gré du jet tamisé de la lumière engagée pour rendre l’oeuvre polyglotte.
Finalement, on arrêtera de parler de cet artiste quand il cessera de surprendre, ce qui n’est certainement pas une préoccupation immédiate pour le trublion qu’il est. Qu’en dire de plus ? Rien. Un rien empli d’éblouissements qui font de lui un respectueux incompris, une larme fatale pour les réels amateurs d’un art qui coule de plus en plus sur les joues endolories de créateurs sauvagement dorlotés par des trouble-fêtes savamment installés, donneurs d’ordres ou spéculateurs attitrés. Ilias, lui, s’en détache et crée son propre monde, excluant d’un revers exquis les brebis galeuses. Le dithyrambe peut paraître ici flamboyant. Et alors ?
Anis HAJJAM