Deux années de labeur, des centaines d’heures de réflexion pour que le pétard éclate finalement mou. Du coup, c’est la désolation au sein de l’intraitable communauté des fans.
Aujourd’hui, elle est inconsolable. Même les bikers n’en reviennent pas. L’hommage rendu à Johnny par sa femme Laeticia et son historique producteur de spectacles Jean-Claude Camus font chavirer les inconditionnels qui préfèrent effacer de leur mémoire une journée bien en-deçà de leurs attentes. D’abord, il y a cette vaste communication menée à coups de promotions sur différentes chaînes de télévisions où la veuve du Taulier, tout sourire tout yeux mouillés, explique la «philosophie» de l’évènement, espérant vendre l’émotion censée tordre les tripes des admirateurs d’un personnage hors gabarit parti à 74 ans.
Une non-statue
La désormais approximative célèbre journée d’hommage s’ouvre le matin de ce 14 septembre par l’inauguration de l’esplanade dédiée au rocker face à la salle Bercy où il s’est produit 101 fois.
A la clef, une statue immortalisant l’idole. La veille, Laeticia Hallyday explique dans «Quotidien» sur TMC : «Ce n’est pas une statue à son effigie qu’il aurait détestée. Il aurait été très fier et très ému d’une oeuvre aussi bouleversante que celle-là, qui porte les éléments de toute sa vie.»
Cette non-statue qu’elle qualifie pourtant de statue représente le manche ébène d’une guitare, surmonté d’une Harley Davidson bleue récupérée dans le garage de Johnny. Les fans -dont 150 bikers venus des quatre coins de la France- présents lors de cette inauguration s’échangent des regards de colère.
Sur la toile, l’indignation est générale. Florilège : «Moche… Un buste de Johnny Hallyday aurait été plus simple et de meilleur goût.»/«C’est une statue ? On dirait une moto rivetée sur un poteau.»/«Pour moi, ce n’est pas une statue. Ce n’est rien du tout. C’est comme s’ils auraient mis une croix du Christ avec la guitare derrière.»/ «Plus une pub pour Harley Davidson qu’un mémorial à Johnny.»/ «Déjà il va falloir revoir la définition d’une statue. Car lorsque je regarde, je ne reconnais pas du tout Johnny Hallyday.» On ne peut qu’adhérer à l’ire des internautes si on se limite aux propos de Laeticia. Elle dit que son ex aurait été ému de voir cette oeuvre. Seulement, ce n’est plus de lui qu’il s’agit. Johnny lui-même disait à ses fans : «Sans vous je n’aurais pas existé.»
C’est maintenant à leur tour de pouvoir admirer, pour la postérité, celui qui leur a toujours été reconnaissant. Comment ? Par une véritable statue figurant le rocker empoignant une guitare, «gueulant» dans un micro. A la place de ce montage qui relève plus d’une oeuvre d’art contemporain de très mauvais goût, les admirateurs de tous âges de Johnny auraient eu le visage en volume de celui qui vociférait : «Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?»
Fratrie hétéroclite
La journée ainsi vécue passe le relais à une soirée réputée palpitante : l’hommage en chansons à Johnny à Bercy devant 10 000 spectateurs et sans présentateur, la technologie permettant aux organisateurs d’insérer des images du rocker pendant le concert. Sans présentateur ? Michel Drucker s’y est frayé un chemin pour lancer la présumée fête.
Au menu, les reprises des plus célèbres scies du Taulier interprétées par ses amis (tous ?) : Christophe Maé, Calogero, Patrick Fiori, Patrick Bruel, Nolwenn Leroy, Jenifer, Florent Pagny, Louis Bertignac, Louane, Julien Doré, Amir, Slimane, Catherine Ringer, Gad Elmaleh, Kad Merad… Pour accompagner cette fratrie hétéroclite, le chef d’orchestre Yvan Cassar et ses musiciens, les membres du groupe de Johnny.
L’ouverture est chaotique avec la prestation de Christophe Maé sur la reprise de «Je te promets». Et il n’est pas le seul à opérer d’inquiétantes sorties de pistes.
Essayant de faire fort, Slimane se fait mal. Il cesse de chanter pour crier, hurler. Louane se demande ce qu’elle fait dans cet espace. Patrick Bruel, trop sûr de lui, oublie qu’il rend hommage à une pyramide du rock. Gad Elmaleh ne se rend toujours pas compte que le chant finira par le traduire en justice. Jenifer est visiblement estomaquée par sa présence dans cette arène. Patrick Fiori est juste mais sans véritable flamboyance… Quelques réjouissances tout de même. Kad Merad surprenant sur «Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?» aux côtés du régulier Florent Pagny. Catherine Ringer (ex Les Rita Mitsouko), toujours d’attaque, met le feu avec «Gabriel». Et palme de la performance pour Louis Bertignac (ancien de Téléphone) sur «Hey Joe» de Billy Roberts, popularisée par Jimi Hendrix et reprise par Johnny en 1966. En somme, un 14 septembre pour pas grand-chose. Oh Johnny, si tu savais !
Aujourd’hui, elle est inconsolable. Même les bikers n’en reviennent pas. L’hommage rendu à Johnny par sa femme Laeticia et son historique producteur de spectacles Jean-Claude Camus font chavirer les inconditionnels qui préfèrent effacer de leur mémoire une journée bien en-deçà de leurs attentes. D’abord, il y a cette vaste communication menée à coups de promotions sur différentes chaînes de télévisions où la veuve du Taulier, tout sourire tout yeux mouillés, explique la «philosophie» de l’évènement, espérant vendre l’émotion censée tordre les tripes des admirateurs d’un personnage hors gabarit parti à 74 ans.
Une non-statue
La désormais approximative célèbre journée d’hommage s’ouvre le matin de ce 14 septembre par l’inauguration de l’esplanade dédiée au rocker face à la salle Bercy où il s’est produit 101 fois.
A la clef, une statue immortalisant l’idole. La veille, Laeticia Hallyday explique dans «Quotidien» sur TMC : «Ce n’est pas une statue à son effigie qu’il aurait détestée. Il aurait été très fier et très ému d’une oeuvre aussi bouleversante que celle-là, qui porte les éléments de toute sa vie.»
Cette non-statue qu’elle qualifie pourtant de statue représente le manche ébène d’une guitare, surmonté d’une Harley Davidson bleue récupérée dans le garage de Johnny. Les fans -dont 150 bikers venus des quatre coins de la France- présents lors de cette inauguration s’échangent des regards de colère.
Sur la toile, l’indignation est générale. Florilège : «Moche… Un buste de Johnny Hallyday aurait été plus simple et de meilleur goût.»/«C’est une statue ? On dirait une moto rivetée sur un poteau.»/«Pour moi, ce n’est pas une statue. Ce n’est rien du tout. C’est comme s’ils auraient mis une croix du Christ avec la guitare derrière.»/ «Plus une pub pour Harley Davidson qu’un mémorial à Johnny.»/ «Déjà il va falloir revoir la définition d’une statue. Car lorsque je regarde, je ne reconnais pas du tout Johnny Hallyday.» On ne peut qu’adhérer à l’ire des internautes si on se limite aux propos de Laeticia. Elle dit que son ex aurait été ému de voir cette oeuvre. Seulement, ce n’est plus de lui qu’il s’agit. Johnny lui-même disait à ses fans : «Sans vous je n’aurais pas existé.»
C’est maintenant à leur tour de pouvoir admirer, pour la postérité, celui qui leur a toujours été reconnaissant. Comment ? Par une véritable statue figurant le rocker empoignant une guitare, «gueulant» dans un micro. A la place de ce montage qui relève plus d’une oeuvre d’art contemporain de très mauvais goût, les admirateurs de tous âges de Johnny auraient eu le visage en volume de celui qui vociférait : «Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?»
Fratrie hétéroclite
La journée ainsi vécue passe le relais à une soirée réputée palpitante : l’hommage en chansons à Johnny à Bercy devant 10 000 spectateurs et sans présentateur, la technologie permettant aux organisateurs d’insérer des images du rocker pendant le concert. Sans présentateur ? Michel Drucker s’y est frayé un chemin pour lancer la présumée fête.
Au menu, les reprises des plus célèbres scies du Taulier interprétées par ses amis (tous ?) : Christophe Maé, Calogero, Patrick Fiori, Patrick Bruel, Nolwenn Leroy, Jenifer, Florent Pagny, Louis Bertignac, Louane, Julien Doré, Amir, Slimane, Catherine Ringer, Gad Elmaleh, Kad Merad… Pour accompagner cette fratrie hétéroclite, le chef d’orchestre Yvan Cassar et ses musiciens, les membres du groupe de Johnny.
L’ouverture est chaotique avec la prestation de Christophe Maé sur la reprise de «Je te promets». Et il n’est pas le seul à opérer d’inquiétantes sorties de pistes.
Essayant de faire fort, Slimane se fait mal. Il cesse de chanter pour crier, hurler. Louane se demande ce qu’elle fait dans cet espace. Patrick Bruel, trop sûr de lui, oublie qu’il rend hommage à une pyramide du rock. Gad Elmaleh ne se rend toujours pas compte que le chant finira par le traduire en justice. Jenifer est visiblement estomaquée par sa présence dans cette arène. Patrick Fiori est juste mais sans véritable flamboyance… Quelques réjouissances tout de même. Kad Merad surprenant sur «Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?» aux côtés du régulier Florent Pagny. Catherine Ringer (ex Les Rita Mitsouko), toujours d’attaque, met le feu avec «Gabriel». Et palme de la performance pour Louis Bertignac (ancien de Téléphone) sur «Hey Joe» de Billy Roberts, popularisée par Jimi Hendrix et reprise par Johnny en 1966. En somme, un 14 septembre pour pas grand-chose. Oh Johnny, si tu savais !
Anis HAJJAM
Témoignage
Vigon raconte son Johnny
Nous sommes en 1966, Vigon et son groupe The Lemons sont engagés par l’un des temples des nuits parisiennes, le Bus Palladium : «On s’y produisait tous les soirs. C’était éprouvant mais on aimait ça. On gagnait en notoriété.»
Un soir, le chanteur est présenté à la première femme d’Eddy Barclay, Nicole : «Elle m’a signé sur son propre label dont j’ai oublié le nom. Après sa mort, tous les artistes de son écurie ont été récupérés par Eddy. Mais il fallait quand même signer un nouveau contrat.»
Cela se réalise «grâce» à une rencontre avec Johnny Hallyday. Vigon croise le rockeur dans les loges de L’Olympia. Le Marocain venait de faire la première partie des Rolling Stones. Les échanges ne s’arrêtent pas ce contact furtif.
«Johnny est venu me chercher un soir dans ma loge du Bus. Son groupe l’attendait dans la salle. Il m’a expliqué qu’il voulait rajeunir sa formation et qu’il souhaitait m’engager avec mes musiciens pour une grande tournée. Le marché vite conclu, j’ai eu sur le champ une idée de ‘rdate lwalidine’. Je me suis dit qu’après tout ce temps passé au Bus Palladium, pourquoi ne pas procéder à un enregistrement, histoire d’immortaliser cette longue et belle résidence. La bande de l’enregistrement est restée dans la boite à gants de la voiture de mon manager de l’époque. Un jour, il l’a confiée à un professionnel de l’industrie du disque. Emballé, il a sorti le 45 tours. C’était la reprise de ‘Harlem Shuffle’ de Bob and Earl.»
Bingo ! L’engouement est énorme. Le single s’inscrit dans le top 10 des ventes. Vigon et The Lemons déferlent sur les dance-floors européens... C’était en 1967. Le combo est signé dans la foulée par Barclay. Johnny Hallyday aide donc indirectement à la signature de ce contrat. Il contacte de nouveau Vigon en 1972 : «Sacha Rhoul, son secrétaire particulier, est venu toquer à ma porte. Johnny venait de terminer son show au Palais des Congrès et voulait me rencontrer. En arrivant, je l’ai trouvé allongé, nu, entrain de se faire masser. Il m’a proposé de l’accompagner pour la tournée ‘Johnny Circus’. Je devais faire les premières parties et ensuite les choeurs. Et c’était parti pour une autre belle aventure.»
En 1968, bien avant cette expédition, Vigon est introduit dans le catalogue de la firme américaine Atlantic, fer de lance du rhythm and blues.
Un soir, le chanteur est présenté à la première femme d’Eddy Barclay, Nicole : «Elle m’a signé sur son propre label dont j’ai oublié le nom. Après sa mort, tous les artistes de son écurie ont été récupérés par Eddy. Mais il fallait quand même signer un nouveau contrat.»
Cela se réalise «grâce» à une rencontre avec Johnny Hallyday. Vigon croise le rockeur dans les loges de L’Olympia. Le Marocain venait de faire la première partie des Rolling Stones. Les échanges ne s’arrêtent pas ce contact furtif.
«Johnny est venu me chercher un soir dans ma loge du Bus. Son groupe l’attendait dans la salle. Il m’a expliqué qu’il voulait rajeunir sa formation et qu’il souhaitait m’engager avec mes musiciens pour une grande tournée. Le marché vite conclu, j’ai eu sur le champ une idée de ‘rdate lwalidine’. Je me suis dit qu’après tout ce temps passé au Bus Palladium, pourquoi ne pas procéder à un enregistrement, histoire d’immortaliser cette longue et belle résidence. La bande de l’enregistrement est restée dans la boite à gants de la voiture de mon manager de l’époque. Un jour, il l’a confiée à un professionnel de l’industrie du disque. Emballé, il a sorti le 45 tours. C’était la reprise de ‘Harlem Shuffle’ de Bob and Earl.»
Bingo ! L’engouement est énorme. Le single s’inscrit dans le top 10 des ventes. Vigon et The Lemons déferlent sur les dance-floors européens... C’était en 1967. Le combo est signé dans la foulée par Barclay. Johnny Hallyday aide donc indirectement à la signature de ce contrat. Il contacte de nouveau Vigon en 1972 : «Sacha Rhoul, son secrétaire particulier, est venu toquer à ma porte. Johnny venait de terminer son show au Palais des Congrès et voulait me rencontrer. En arrivant, je l’ai trouvé allongé, nu, entrain de se faire masser. Il m’a proposé de l’accompagner pour la tournée ‘Johnny Circus’. Je devais faire les premières parties et ensuite les choeurs. Et c’était parti pour une autre belle aventure.»
En 1968, bien avant cette expédition, Vigon est introduit dans le catalogue de la firme américaine Atlantic, fer de lance du rhythm and blues.