Sommés à quitter leurs terres et champs de palmiers dattiers, les habitants de Figuig, dans le sud-est du Maroc, ont choisi de faire entendre leur voix en protestant, samedi 13 mars devant la délégation de police à Figuig, contre les pressions de cadres étatiques et militaires algériens. Ces derniers ont ordonné aux exploitants marocains de quitter définitivement la zone d’El Arja, sous le motif qu’elles relèvent du territoire de l’Algérie, au plus tard le 18 mars.
«Nos grands-parents travaillaient déjà ces champs dans les années 1930 et la propriété du ksar à El Arja est bien documentée», témoigne l'un des habitants d'El Arja, victime de cette décision brusque des autorités algériennes. Selon lui, malgré la fermeture des frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie au milieu des années 1990, qui a rendu l’accès à cette zone difficile, les armées des deux pays «ne posaient pas de lourdes contraintes aux propriétaires desdites terres, d’autant plus qu’il s’agit de tribus qui ont des liens de sang, abstraction faite de la nationalité qui a été donnée plus tard aux uns et aux autres».
Selon ces petits agriculteurs, qui ont devant eux quatre jours pour céder des biens où ils ont investi tout leur argent, et ce, depuis des décennies, cette "manœuvre militaire” n’est pas une première. Des actes similaires ont été menés aux alentours de Oued Zouzfana, rapportent des médias locaux.