Aujourd’hui, le Maroc est confronté au défi de sécuriser son approvisionnement en minerais stratégiques. Le constat émane du Conseil économique social et environnemental a appelé à définir une liste exploratoire de minerais spécifiques au Maroc. « Le Maroc devra définir sa propre liste de minerais stratégiques et critiques afin d’accompagner les chantiers structurants », explique le Conseil de Mohammed Reda Chami quia identifié 24 minerais jugées vitaux pour le développement de l’industrie nationale dans les secteurs où le Maroc compte se lancer, à savoir les voitures électriques, l’aéronautique, l’industrie numérique et les technologies de l’hydrogène. Une orientation recommandée par le Nouveau modèle de développement.
Selon le Conseil, qui a publié un nouvel avis intitulé « Les minerais stratégiques et critiques, contributeurs à la souveraineté industrielle du Maroc », les minerais les plus critiques, identifiés par le risque de rupture d’approvisionnement, sont : le graphite ; le germanium ; l’étain; le tungstène; la magnésite; les terres rares; l’aluminium et le titane.
Le risque d’approvisionnement est tel qu’il est estimé à 70% puisque les minerais susmentionnés viennent généralement de pays très instables politiquement. L’approvisionnement du Royaume est d’autant plus menacé que notre pays importe 17 minerais sur 24 jugés stratégiques.
Pour éviter une totale dépendance de l’étranger, le CESE préconise d’explorer davantage les ressources nationales qui ne sont pas assez explorées pour le moment. « À l’exception des phosphates, les gisements connus au Maroc, exploités ou en cours d’exploitation, sont dans l’ensemble de taille modeste à moyenne », explique les auteurs du rapport aux yeux desquels il s’agit d’une des faiblesses structurelles du modèle marocain.
Le potentiel minier est jugé prometteur du moment que la géologie est diversifiée. Il suffit, donc de développer « en démultipliant les investissements et en renforçant les travaux d’exploration amont ». Le CESE a noté également l’absence de toute investigation ou de toute information officielle sur le potentiel minier de l’espace maritime marocain, y compris celui du Mont Tropic
Si le Conseil a tiré la sonnette d’alarme sur ce secteur qui constitue l’avenir, c’est parce que des pays comme le Maroc, ayant des ambitions d’industrialisation, du mal à se positionner sur des chaines de valeur à fortes rivalités.