Le Danemark de Mikkel Hansen, auteur de 7 buts, et du gardien Niklas Landin, au rendez-vous avec 16 arrêts, a remporté dimanche son deuxième Mondial d'affilée en battant la Suède, finaliste surprise, 26-24 dimanche au Caire.
Le champion olympique conserve ainsi le trophée acquis en 2019 à domicile, quand il avait facilement disposé de l'autre rival scandinave, la Norvège (31-22). Le scénario a été tout autre cette fois-ci.
Les Suédois, arrivés sans plusieurs joueurs majeurs (Niclas Ekberg, Jesper Nielsen, Andreas Nilsson, Lukas Nilsson) et avec une nouvelle génération sans référence au niveau international, ont joué crânement leur chance et se sont retrouvés devant (10-12) en fin de première période, et encore en début de second acte (17-18).
Mais les Danois ne sont pas champions du monde et olympiques pour rien, et Niklas Landin a encore justifié son statut officieux de meilleur gardien du monde avec 15 arrêts.
"La différence, c'est Niklas Landin qui l'a faite", a déclaré l'ailier danois Emil Jakobsen à l'AFP. "Il a tout arrêté dans les dernières minutes et c'est grâce à cela qu'on a gagné."
En deux actions, l'arrière droit suédois Albin Lagergren a vu les étoiles: Mikkel Hansen lui a fait faire la toupie pour marquer (16-15) et Landin a réalisé un arrêt de haute voltige (22-20) face à lui, permettant aux Danois de creuser un premier écart (25-22).
Les arrières Jacob Holm (4 buts) et Nikolaj Oris (5) ont assommé un peu plus les Suédois. Les deux arrêts de Landin dans les trois dernières minutes, un sur penalty face à Hampus Wanne et un face à Jim Gottfridsson, ont mis fin au suspense.
Passé tout près de la sortie face à l'Egypte, pays hôte battu aux tirs au but (39-38) après d'incroyables rebondissements, dominateur en demi-finale (35-33) face à l'Espagne, double championne d'Europe, le Danemark avait accumulé trop de confiance pour céder face à une équipe aussi peu expérimentée.
Avec deux titres mondiaux, un tournoi olympique et deux Euros (2008, 2012) en l'espace de 13 ans, le Danemark marche sur les pas de la France. "Je pense à l'époque où l'équipe de France était vraiment un groupe magique", a déclaré Mikkel Hansen. "Chaque fois qu'on jouait contre eux, c'était hyper compliqué. On essaye d'être au même niveau qu'eux."
"Le championnat a été vraiment différent sans spectateurs, c'était bizarre d'être ici et de jouer au hand", a ajouté le joueur du PSG. "C'était un championnat très difficile pour nous, on a commencé avec un test positif" au Covid-19, a rappelé l'arrière gauche.
Le jeune joueur en question, Emil Jakobsen, a marqué 12 buts face au Japon (34-27) au tour principal, à la veille de ses 23 ans et une semaine après avoir été testé positif. "C'était un départ difficile mais maintenant j'ai la médaille et je suis si heureux, c'est insensé", a-t-il déclaré à l'AFP.
L'autre révélation danoise, Mathias Gidsel, a été désigné meilleur arrière droit du tournoi à 21 ans. "Il y a deux ans, j'étais assis à Herning et je regardais ces gars gagner. J'avais le rêve de faire peut-être partie de cette équipe dans 10 ans et 2 ans plus tard, je suis ici avec la médaille. Je ne peux pas décrire ma fierté."
La Suède, finaliste aux Jeux de Londres en 2012 et de l'Euro 2018, court toujours après son premier titre depuis 2002.
Mais sous la houlette du sélectionneur norvégien Glenn Solberg, Jim Gottfridsson et Daniel Pettersson (28 ans), Hampus Wanne (26), Jonathan Carlsbogard (25), Felix Claar et Lukas Sandell (23) ont battu l'Egypte en poule, dominé la France en demies (32-26) et montré qu'ils avaient le potentiel pour retrouver tôt ou tard la plus haute marche du podium.
"Je suis très fier de la Suède et de ce qu'on accompli sur ce tournoi", a déclaré à l'AFP le gardien suédois Andreas Palicka, désigné meilleur portier du tournoi. "Bien sûr, juste après la finale, la déception prime. Mais dans quelques jours, on se réveillera avec la médaille autour du cou et on se rendra compte de ce qu'on a fait."