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Moody’s dégrade les perspectives du système bancaire marocain

Coronavirus et sécheresse


Rédigé par A. CHANNAJE Jeudi 30 Avril 2020

Face à la crise de Covid-19 et la sécheresse, l’Agence Internationale de notation, Moody’s, révise ses perspectives pour les banques marocaines de stables à négatives.



Moody’s dégrade les perspectives du système bancaire marocain
A cause des risques liées à la pandémie du Coronavirus, l’agence de notation Moody’s change ses perspectives pour le système bancaire national de stables à négatives.

Ce changement s’explique par le fait que les banques seront confrontées à un affaiblissement aussi bien de la qualité que de la rentabilité des prêts. Et ce, pour deux principales raisons : la pandémie qui pèse sur certains pans de l’économie, et les faibles précipitations qui nuisent au secteur agricole. « L’impact du Covid-19 et les faibles performances de l’agriculture ralentiront la croissance économique.

La pandémie affectera en particulier le secteur du tourisme, et réduira les exportations vers l’Europe, où l’industrie automobile a été particulièrement durement touchée », explique l’agence de notation américaine dans un nouveau rapport. Néanmoins, poursuit la même source, l’impact sera partiellement compensé par la baisse des prix des importations d’énergie, étant donné que le Royaume est un importateur de pétrole.

« Bien que leur capitalisation soit relativement modeste, les banques bénéficient d’un bon accès au financement et à la liquidité, ce qui contribuera à amortir l’impact de la détérioration de l’économie », estiment cependant les analystes de Moody’s.

Covid-19 augmentera les créances en souffrance

Par ailleurs, la croissance du crédit bancaire sera d’environ 5,0% en 2020, contre 5,7% en 2019, reflétant un équilibre entre une croissance modérée au Maroc et une croissance transfrontalière relativement plus rapide en Afrique subsaharienne à laquelle les banques sont exposées.

Moody’s prévoit, par ailleurs, une hausse des créances en souffrance entre 9,0% et 11,0% du total des prêts en 2020, contre 8,1% à la fin de 2019. Dans ce cadre, ajoute la même source, les professionnels du tourisme (hôtellerie et restauration) seront les plus touchés par l’épidémie. Viennent ensuite les professionnels du secteur du commerce, puis ceux du transport.

En somme, les PME qui recourent aux banques pour se financer seront les plus impactées en cette période de crise. « Fin 2018, les prêts aux PME représentaient 37% des prêts aux entreprises, ce qui représente à eux seuls environ 65% des prêts totaux », explique-t-on.

Le secteur manufacturier pourrait également être confronté à des difficultés en raison de la baisse des exportations vers l’Europe.

Moody’s s’est réjouie toutefois des mesures anticipées prises par les autorités pour faire face aux risques liés à la pandémie, dont la création d’un fonds d’urgence économique, le report des délais de paiement des impôts et une allocation mensuelle pour les employés, en plus des allocations familiales et de la couverture maladie.

La liquidité bancaire restera quand même élevée

L’agence de notation américaine voit aussi de bon oeil les mesures annoncées par Bank Al-Maghrib le 30 mars qui permettront aux banques d’accéder plus facilement et plus largement au financement. « Ces mesures, si elles sont pleinement mises en oeuvre, tripleront la capacité de refinancement des banques et soutiendront leur liquidité ». S’ajoute à cela le renforcement par la Banque centrale de son programme de refinancement à destination des PME.

Moody’s indique, par ailleurs, que le financement bancaire restera solide et stable, et la liquidité restera élevée. « Les banques marocaines ont des profils de financement stables et des liquidités élevés, soutenus par une base de dépôts nationaux solide, à faible coût et diversifiée », explique-t-on. Sachant que, poursuit l’agence de notations américaine, la capacité budgétaire du gouvernement à soutenir les grandes banques est quelque peu limitée.

Moody’s fait savoir aussi que le Maroc a une dette publique centrale relativement élevée (66% du PIB en 2019), mais abordable.

Elle qualifie, en outre, la taille du système bancaire de relativement élevée, étant donné que le total des actifs représentent environ 135%du PIB à fin 2019.

L’agence de notation américaine souligne, enfin, que le taux de croissance du PIB, compte tenu de la crise du Coronavirus et les conditions climatiques actuelles, serait de 2,0% pour 2020 contre 2,4% en 2019.

A. CHANNAJE








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