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Moudawana : L’ennemi caché de la réforme


Rédigé par Anass MACHLOUKH le Lundi 13 Janvier 2025



Moudawana : L’ennemi caché de la réforme
Depuis l’annonce de l’avant-projet de la nouvelle Moudawana, les débats s’intensifient, mêlant critiques et prises de position. Conservateurs et progressistes s’affrontent avec ferveur, chacun défendant avec ardeur sa vision de la réforme et ses implications sur une société, oscillant entre modernité et attachement profond aux traditions.  

Chacun professe son avis et c’est le signe d’une société vive. Sauf que la situation prend une dimension inquiétante, quand le débat dérape et sombre dans le complotisme. Un des pourfendeurs de la réforme a affirmé y voir une tentative de convertir de force la famille marocaine au modèle occidental, sous-entendant que le nouveau Code de la Famille serait imposé par des influences étrangères. Ce type d’arguments, souvent excessifs et abondants parmi les franges les plus conservatrices, dessert autant leurs partisans que l’idéal islamique qu’ils revendiquent défendre.

Cette vieille stratégie, fondée sur l’exploitation de la peur, et qui ne cherche qu’à convaincre qu’une croisade intellectuelle serait en cours pour effacer l’Islam du cadre familial, pourrait trouver un écho favorable en l’absence d’une communication institutionnelle efficace. Une communication qui expliquerait clairement que la réforme s’imposait depuis longtemps face à quelques iniquités qui perdurent, sans pour autant toucher aux préceptes de la Charïa. Le monopole de la fatwa, accordé aux Oulémas, en est heureusement le garant. D’ailleurs, les théologiens du Conseil supérieur ont validé la majeure partie des propositions de l’Instance chargée de la réforme par l’Ijtihad qui, seul, permet de réparer les injustices issues des lectures littérales des textes sacrés, sans toucher à leur essence.

La nouvelle réforme n’est que le prolongement de celle de 2004 dont on veut combler les carences, surtout en ce qui concerne la polygamie, le mariage des mineurs et le partage des responsabilités dans la gestion du foyer. Or, ce qui compte c’est la finalité. L’avant-projet rend justice aux femmes pour préserver l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est cela le fil conducteur. Chacun est libre de ses convictions, qu’il est légitime de défendre par des arguments, pas par des accusations. 



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