La comédie est sa vie, quoique le concept de l’existence soit un brin insolite chez elle. Elle cogite sans discontinuer, même pendant son sommeil. Pour elle, la dose thérapeutique n’est pas loin de la dose toxique. Du coup, elle vit à tout va et ne s’encombre jamais de futilités. Les paradoxes qui se télescopent dans son esprit la rendent énigmatique. Déroutante par une joie affichée, sa personnalité regorge de mystères. Le cas Nisrin Erradi donnerait du fil à retordre à un psychanalyste. Timide dans son enfance, elle se fait violence en s’inscrivant à l’atelier Théâtre de son école. «Je jouais comme un pied, ce qui faisait beaucoup rire mes petits camarades. En fait, ils se moquaient de moi. Ce qui ne m’a pas empêchée de continuer à me tromper». Son entêtement, elle le poursuit au lycée où elle gère les activités théâtrales. Pendant ce temps, elle se rend régulièrement devant l’ISADAC (Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle) et fond en larmes : «Je priais pour que mon rêve d’intégrer cette institution se réalise. Malheureusement, une fois admise, j’ai vite déchanté. Je m’attendais à autre chose que ce que l’Institut offrait. Je me chamaillais avec tout le monde. Deux personnes m’ont aidée à tenir : la directrice de l’époque, Naïma Harifi, qui me rassurait sur la qualité de mon travail et un professeur, Ahmed Izedda, qui m’a tout appris. Il me disait que si on me proposait un rôle pendant ma formation, il ne fallait pas que j’hésite à le prendre». C’est ainsi qu’elle a pu participer à «Malak» d’Abdeslam Kalai, «Les Ailes de l’amour» d’Abdelhai Laraki et à des productions télévisées. Nisrin ne lâche pas pour autant son cursus et monte pour son projet de fin d’études «Le paradis sur terre», pièce de Tennessee Williams dans laquelle elle joue.
Le métier avant l’amour
Les rôles s’enchaînent pour cette rebelle vivace et sa carrière prend de plus en plus de carrure. Au théâtre, mais plus encore à la télévision et au cinéma. Dans les années 2000, elle cumule des rôles de premier ordre. Jusqu’à la consécration qui arrive en 2019 avec «Adam» de Maryam Touzani aux côtés de Lubna Azabal. Le film, chaudement applaudi lors de sa projection à Cannes dans la section «Un certain regard», vaut à Nisrin Erradi une nomination aux Césars pour le meilleur espoir féminin. «J’aurais pu donner beaucoup plus dans « Adam », mais je n’étais pas bien sentimentalement. Pourtant, cela faisait dix ans que j’attendais une telle occasion. J’ai toujours demandé à Dieu deux choses : devenir actrice internationale et vivre le grand amour. J’ai connu les deux et j’ai découvert leurs mauvais côtés». Même si elle procure du bonheur à son nombreux public, Nisrin demeure dure avec sa propre personne : «Je peux rendre heureux les gens par un rôle mais cela ne veut pas dire que je suis heureuse. Je ne suis heureuse que lorsque je suis en action, quand je joue. Paradoxalement, la seule chose qui peut me rendre heureuse, c’est l’amour. Mais, à un moment donné, je devais choisir entre l’amour et mon métier. J’ai alors fait le choix de ma carrière. J’ai enterré un grand amour pour me consacrer à mon métier».
Energie intérieure
La réussite de Nisrin Erradi est truffée de questionnements. Quelques démons ont la peau dure : «Je n’ai jamais cru en moi et je ne me trouve pas belle. Un peu moins maintenant. En revanche, j’étais certaine que je pouvais être comédienne. Je savais aussi qu’il y avait une énergie intérieure qui me guidait». Malgré une apparence fofolle, Nisrin développe un certain mysticisme : «J’ai deux âmes. La première me renvoie à l’au-delà qui est un mystère et la seconde agit comme un miroir qui se traduit par ce que je suis sur terre, actrice entre autres». Et puis, il y a l’absence de ce père parti à l’âge de 67 ans et auquel elle était très liée. Il fait régulièrement éruption dans ses rêves. Des rêves qui la maintiennent en équilibre.
Le métier avant l’amour
Les rôles s’enchaînent pour cette rebelle vivace et sa carrière prend de plus en plus de carrure. Au théâtre, mais plus encore à la télévision et au cinéma. Dans les années 2000, elle cumule des rôles de premier ordre. Jusqu’à la consécration qui arrive en 2019 avec «Adam» de Maryam Touzani aux côtés de Lubna Azabal. Le film, chaudement applaudi lors de sa projection à Cannes dans la section «Un certain regard», vaut à Nisrin Erradi une nomination aux Césars pour le meilleur espoir féminin. «J’aurais pu donner beaucoup plus dans « Adam », mais je n’étais pas bien sentimentalement. Pourtant, cela faisait dix ans que j’attendais une telle occasion. J’ai toujours demandé à Dieu deux choses : devenir actrice internationale et vivre le grand amour. J’ai connu les deux et j’ai découvert leurs mauvais côtés». Même si elle procure du bonheur à son nombreux public, Nisrin demeure dure avec sa propre personne : «Je peux rendre heureux les gens par un rôle mais cela ne veut pas dire que je suis heureuse. Je ne suis heureuse que lorsque je suis en action, quand je joue. Paradoxalement, la seule chose qui peut me rendre heureuse, c’est l’amour. Mais, à un moment donné, je devais choisir entre l’amour et mon métier. J’ai alors fait le choix de ma carrière. J’ai enterré un grand amour pour me consacrer à mon métier».
Energie intérieure
La réussite de Nisrin Erradi est truffée de questionnements. Quelques démons ont la peau dure : «Je n’ai jamais cru en moi et je ne me trouve pas belle. Un peu moins maintenant. En revanche, j’étais certaine que je pouvais être comédienne. Je savais aussi qu’il y avait une énergie intérieure qui me guidait». Malgré une apparence fofolle, Nisrin développe un certain mysticisme : «J’ai deux âmes. La première me renvoie à l’au-delà qui est un mystère et la seconde agit comme un miroir qui se traduit par ce que je suis sur terre, actrice entre autres». Et puis, il y a l’absence de ce père parti à l’âge de 67 ans et auquel elle était très liée. Il fait régulièrement éruption dans ses rêves. Des rêves qui la maintiennent en équilibre.