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International

Nouvelles frappes israéliennes à Gaza, sanctions contre l'Iran


Rédigé par L'Opinion avec AFP Jeudi 18 Avril 2024

Israël a mené de nouvelles frappes meurtrières jeudi dans la bande de Gaza où l'armée est en guerre contre le Hamas palestinien, alors que la communauté internationale appréhende la riposte promise des autorités israéliennes à l'attaque inédite de l'Iran le weekend dernier.



L'Union européenne, qui a appelé à "la plus grande retenue", a décidé mercredi d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran, visant les producteurs de drones et de missiles, engins utilisés dans la première attaque directe menée par Téhéran, allié du Hamas, sur le sol israélien.
 
"Nous sommes au bord d'une guerre au Moyen-orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde", a prévenu le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, avant un sommet du G7 en Italie.
 
Israël poursuit dans le même temps son opération dans la bande de Gaza, lancée en riposte à l'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
 
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.
 
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes meurtrières à travers la bande de Gaza plongée dans une catastrophe humanitaire. En 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés, a rapporté le ministère de la Santé du Hamas, portant le bilan total de l'offensive israélienne à 33.970 morts, essentiellement des civils.
 
"Les corps de huit personnes de la famille Ayyad, dont cinq enfants et deux femmes, ont été découverts après une frappe sur leur ferme dans le quartier d'Al-Salam", à Rafah (sud), selon la même source.
 
"Je me suis réveillée au bruit des filles qui criaient +maman, maman (...) J'ai couru et j'ai trouvé des enfants qui sortaient en courant (...) il y avait des cadavres éparpillés partout", a raconté à l'AFP la Palestinienne Jamalat Ramidan après une frappe à Rafah, où s'entassent un million et demi de personnes déplacées par la guerre.
 
Des bombardements ont aussi touché Al-Mawasi (sud), devenu un camp planté de milliers de tentes abritant des déplacés.
 
"Notre terre a été rasée, notre maison détruite (...) et nos souvenirs ensevelis sous les gravats. Nos espoirs et rêves ont été pulvérisés", confie Shams Majid, 22 ans, un de ces déplacés.
 
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu maintient par ailleurs son projet d'offensive terrestre contre Rafah, frontalière avec l'Egypte, qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'Israël considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.
 
L'armée israélienne a dit jeudi avoir frappé des dizaines de "cibles" à travers la bande de Gaza ces dernières 24 heures, dont des "terroristes, des postes d'observation et des structures militaires".
 
La guerre dans le territoire palestinien a exacerbé les tensions dans la région entre Israël et ses alliés comme les Etats-Unis d'un côté et le Hamas et ses soutiens comme l'Iran ou le Hezbollah iranien de l'autre.
 
L'Iran a dit avoir lancé son attaque contre Israël en riposte à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, attribuée à Israël, qui a tué sept membres des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.
 
Israël, qui a dit avoir déjoué l'attaque menée avec 350 drones et missiles, dont la quasi-totalité a été interceptée par la défense antiaérienne israélienne avec des pays alliés, répète qu'elle ne restera pas "impunie".
 
D'après le diffuseur public israélien Kan, M. Netanyahu a décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans de frappes de représailles après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, qui tente d'éviter une confrontation directe Iran-Israël.
 
"Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu", a indiqué un haut responsable à la chaîne sous couvert d'anonymat. Selon la chaîne américaine ABC, le gouvernement israélien a considéré deux fois des frappes contre l'Iran sans passer à l'action.
 
Jeudi, le chef de la diplomatie iranienne Hossein Ami-Abdollahian a indiqué de son côté que son pays avait fait passer plusieurs "messages" à Washington pour assurer que l'Iran ne cherchait "pas une expansion des tensions" avec Israël.
 
Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, ont soutenu qu'ils ne participeraient pas à une riposte israélienne.
 
La Maison Blanche a cependant annoncé mardi de nouvelles sanctions "dans les prochains jours" contre Téhéran.
 
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a également annoncé mercredi que l'UE avait décidé d'imposer de nouvelles sanctions à Téhéran pour envoyer un "message clair" après l'attaque contre Israël.
 
Réunis à Capri, en Italie, les pays du G7 devraient aussi appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au ministère italien des Affaires étrangères.
 
Alors que les pourparlers de trêve dans la bande de Gaza piétinent, l'ONU, qui redoute une famine généralisée dans le territoire de 2,4 millions d'habitants, a lancé mercredi un appel aux dons de 2,8 milliards de dollars pour aider les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée.
 
Benjamin Netanyahu a récusé "les allégations des organisations internationales sur une famine à Gaza" et affirmé qu'Israël faisait "tout son possible sur la question humanitaire".
 
L'armée israélienne a annoncé dans la foulée l'entrée à Gaza de huit camions transportant de la farine du Programme alimentaire mondial via le port israélien d'Ashdod.
 
Dans ce contexte, un vote du Conseil de sécurité de l'ONU à l'initiative de l'Algérie, sur la demande des Palestiniens de devenir un Etat membre à part entière des Nations unies, devrait avoir lieu jeudi ou vendredi, ont indiqué plusieurs diplomates.
 
L'initiative apparait cependant vouée à l'échec, en raison de l'opposition des Etats-Unis qui ont un droit de veto.