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Observatoire Africain des Migrants : Juguler le flux migratoire en augmentation constante


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 21 Décembre 2020

La nouvelle plateforme d’étude « Observatoire Africain des Migrations », ayant pour mission de collecter, d’analyser et d’échanger des données pour une meilleure gestion des migrations, est différemment appréciée par la diaspora du continent sur le sol marocain. Témoignages.



Observatoire Africain des Migrants : Juguler le flux migratoire en augmentation constante
C’est un grand pas que vient de franchir le continent en matière d’harmonisation de politique migratoire à travers l’inauguration de l’Observatoire Africain des Migrations (OAM) sous le leadership de SM le Roi. L’événement a été salué des quatre coins de l’Afrique, notamment par la jeunesse qui voit en cet organe un moyen de lutter efficacement contre l’immigration clandestine.

Au Maroc, les différentes organisations et la diaspora africaine ne pouvaient que se réjouir de cette initiative. De l’Association des Lauréats du Maroc (ASLEM) à la Confédération des Etudiants et Stagiaires Africains Etrangers au Maroc (CESAM) en passant par la Plate-forme pour l’Emergence des Guinéens Résidant au Maroc (PEGUIM), sans oublier l’Association des Jeunes Educateurs pour les Migrants au Maroc (AJEMM) ou encore d’autres associations nationales ainsi que les jeunes africains individuellement pris, tous ont vivement témoigné leurs intérêts et attentes de l’OAM.

Il ne pouvait en être autrement que le Maroc, de par sa politique migratoire fraternelle à visage humain à l’égard de la jeunesse africaine, est devenu un pays et non plus un territoire de transit. En témoigne la politique migratoire adoptée en 2013 et qui a permis de régulariser 50.000 personnes, majoritairement originaires d’Afrique de l’Ouest, selon les chiffres du gouvernement.

Pour LennahToyi, président de l’ASLEM, le Maroc est un exemple édifiant en matière de migration. Selon lui, « le Royaume, par rapport à tous les pays du monde, est un modèle d’intégration des étrangers bien que davantage de réflexions doivent être déployées en faveur surtout des Etrangers que le Royaume Chérifien a lui-même formé afin d’éviter des fuites de cerveaux africains vers l’Europe ou ailleurs ».  

Assouplissement des procédures
Dans cette optique, ajoute-t-il, « des réflexions doivent être menées autour d’une meilleure insertion professionnelle de ces Lauréats avec la possibilité d’avoir des quotas d’emploi dans les entreprises marocaines semi-publiques ; un assouplissement des procédures de renouvellement des titres de séjour avec possibilité d’année sabbatique pour les étrangers fraîchement diplômés, accès facile au logement ».

De son côté, Dédé Nsiona Makany, président fondateur de l’AJEMM, souligne que « c’est une occasion inespérée pour l’Afrique pour faire face, de front uni, à l’immigration clandestine. Cela reflète aussi le plein engagement du Royaume du Maroc conformément à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour une action africaine commune ». Même son de cloche chez PEGUIM qui salue au passage la vision royale en matière de migration sur le continent.

Toutefois, son président, Sidiki Diagbadou Camara, insiste sur le fait que « l’on ne puisse pas s’empêcher de se poser la question si cette institution parviendrait à mener à bien sa mission pour éradiquer ce phénomène et bloquer cette fuite de cerveaux de l’Afrique vers d’autres continents ? Cette question mérite une réponse dans sa profondeur car le manque de volonté des États africains conduit systématiquement à la perte en vies humaines en Méditerranée ». Quant à la CESAM, creuset des futurs cadres du continent, c’est une perspective heureuse qui s’ouvre à condition que la migration ne soit un fardeau sur les seules épaules du Maroc.

Mais c’est chez les migrants, individuellement pris, que le ton change. Comme c’est le cas de Christine Angela, qui pense que l’Observatoire est « fait pour rapatrier les Africains sans papiers vers leur pays d’origine ». Un avis partagé par Mohamed Koine, pour qui « c’est la traque des clandestins qui a commencé ».

Nouvelle donne
«Je ne sais pas si je pourrais continuer à faire mes petits boulots avec la nouvelle donne car la police aura encore plus d’arguments pour nous chasser », fait remarquer Viviane Denova, coiffeuse de jour et gérante d’une gargote la nuit. Il faut dire que la régulation des flux migratoires, et notamment ceux en provenance du continent africain, est devenue une préoccupation majeure de l’Union Européenne après l’afflux de plus d’un million de migrants en 2015. Et le durcissement des contrôles aux frontières de l’UE a depuis entraîné une forte baisse des entrées irrégulières (-92% en 2019 par rapport au pic de 2015 et -14% sur les huit premiers mois de 2020, comparé à la même période en 2019), selon l’agence européenne Frontex dans son dernier rapport.

Toujours est-il que l’OAM bénéficie, dans l’ensemble, d’un accueil et suscite un immense espoir pour que la question de migration devienne un sujet de société loin de tous les clichés incongrus, fondés à tort ou à raison. Car, au final, le Maroc est et restera un pays d’accueil ou de transit selon les candidats à l’immigration, qu’elle soit clandestine ou officielle.

Wolondouka SIDIBE

Entendre la voix des enfants de cette Afrique nouvelle

Pouet Yves CHRISTIAN,
Pouet Yves CHRISTIAN,
Pour M’Pouet Yves CHRISTIAN, Responsable Stratégie et Développement de AFRICOMPETENCE, ancien SG de la CESAM 2018-2019, et très actif dans les mouvements associatifs, l’Observatoire Africain des Migrants est un nouvel espoir pour les Subsahariens ainsi que d’autres nationalités dans la dynamique de coopération entre le Maroc et le reste des Etats du continent. Explications.

- Que peuvent espérer les migrants vivants au Maroc ?
- De toute évidence, le fait que la Maroc accepte le siège de cet organisme continental, et au vu des diligences menées pour qu’il voit le jour, il est tout à fait légitime de penser qu’il sera prompt à rechercher des informations disponibles sur les migrants présents sur son territoire. Cela permettra de mettre à la disposition des autorités compétentes des informations mais aussi des doléances pour faire évoluer les conditions de vie et d’accompagnement des migrants.  

- Peut-on parler aussi de sensibilisation à l’adresse de la jeunesse africaine ?
- Effectivement. Il faut dire aussi qu’à travers l’Observatoire, la jeunesse africaine sera mieux informée et sensibilisée sur les enjeux, ainsi que les risques y afférents, que pose la migration afin de les responsabiliser encore plus. En la matière, SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, ne cesse d’envoyer des messages forts à la communauté internationale sur la détermination du Maroc et de l’Afrique à mettre en place une meilleure gouvernance migratoire à l’échelle du continent. Sans aucun doute, les rapports issus de cet organe permettront de responsabiliser les pays africains quant à la prise en compte de la problématique de la migration afin de créer les conditions nécessaires pour que les jeunes renoncent à l’immigration clandestine. Et cela passe nécessairement par la création d’emplois.

- Quels sont vos souhaits en la matière à l’image des millions de jeunes sur le continent ?
- Notre souhait est que l’Observatoire soit une occasion unique de saisir les mouvements de l’Afrique, d’entendre les enfants de cette Afrique nouvelle qui se veut de plus en plus dynamique tout en rétablissant la dignité des migrants africains. Aussi, peut-être que cet Observatoire permettra de mieux voir et d’encourager les mobilités continentales favorisant le partage des savoirs faire et le transfert des compétences pour que le développement du continent ne soit plus traité uniquement individuellement mais plutôt dans un engagement solidaire de tous les pays du continent. Enfin, félicitons le Maroc pour cette énième ouverture conforme aux valeurs prônées par Sa Majesté le Roi qui donne espoir aux Africains du monde entier, en dotant l’UA du siège à Rabat de cet outil indispensable dans la réalisation de l’agenda africain sur les migrations pour les décennies à venir.

Propos recueillis par Wolondouka SIDIBE








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