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PLF-2025 : Le défi du renouvellement de la Fonction publique face à la vague de départs en retraite


Rédigé par L'Opinion Lundi 21 Octobre 2024

D’ici 2028, 13 % des fonctionnaires civils prendront leur retraite, selon le rapport annexé au projet de loi de finances 2025. Cette vague de départs affectera particulièrement les secteurs de l’Education et de l’Intérieur, posant la question du renouvellement des effectifs et de la répartition des genres dans l’administration.



Le rapport sur les ressources humaines annexé au projet de loi de finances 2025 met en lumière une réalité qui s’annonce délicate pour la Fonction publique marocaine : près de 65.213 fonctionnaires civils prendront leur retraite d’ici 2028, représentant environ 13 % de l’effectif total. Cette situation va créer des défis majeurs en termes de gestion des ressources humaines, notamment pour certains secteurs clés.

Le secteur de l’Education se trouve en première ligne avec 26.911 départs, soit 13,7 % de son effectif actuel. Ce chiffre est suivi par le ministère de l’Intérieur, avec 14.062 départs (12,2 %), illustrant l'impact important que ces deux ministères subiront. Le ministère de la Santé, quant à lui, perdra environ 5.718 fonctionnaires, soit 9,6 % de ses effectifs, tandis que l’Enseignement supérieur verra partir 4.675 employés, représentant 18,3 % de son personnel. Le ministère de la Justice et celui de l’Économie et des Finances ne sont pas en reste, avec respectivement 1.890 et 1.719 départs. Les autres secteurs comptabiliseront un total de 10.256 retraites sur la période.
 
Répartition genrée dans l’administration : Une lente évolution

Le rapport souligne une persistance des déséquilibres dans la répartition des genres au sein de la Fonction publique marocaine. La représentation des femmes n’atteint que 36,3 %, contre 63,7 % pour les hommes. Ce fossé reste marqué malgré les efforts entrepris ces dernières années, particulièrement dans les secteurs dits sociaux. Ainsi, près de 72 % des femmes fonctionnaires sont concentrées dans trois ministères : l'Éducation nationale (44,5 %), l’Enseignement supérieur (22 %) et la Santé (5,2 %).

Ces chiffres révèlent une intégration encore insuffisante des femmes dans l’ensemble des administrations publiques et, surtout, dans les postes de décision. Pourtant, le Maroc a mis en place plusieurs réformes stratégiques, avec l’appui des organismes internationaux, pour améliorer l'égalité des genres. Ces réformes visent à institutionnaliser l’égalité des sexes et à lutter contre la discrimination, en particulier dans la Fonction publique.
 
Un cadre juridique en faveur de l’égalité des genres
 
Le rapport rappelle que le Maroc a signé et ratifié plusieurs conventions internationales garantissant les droits des femmes, notamment la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Ces engagements sont en ligne avec les dispositions de la Constitution de 2011, qui consacre l’égalité entre hommes et femmes dans son article 19.

Par ailleurs, la création de l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination et le lancement du Programme National Intégré d'Autonomisation Economique des Femmes et des Filles, à l'horizon 2030, en partenariat avec ONU Femmes, traduisent cette volonté de changement. Ce programme a pour objectif de renforcer l’autonomisation sociale et économique des femmes et de garantir une meilleure représentation de celles-ci dans le marché du travail, notamment dans le secteur public.
 
Des défis multiples à relever
 
Face à la vague de départs à la retraite, le gouvernement marocain devra répondre à un double enjeu. D’une part, il s’agira de compenser les pertes en effectifs dans des secteurs déjà sous tension, notamment l'Education et la Santé. D’autre part, la répartition des genres devra être améliorée pour permettre une meilleure représentativité des femmes, en particulier dans les postes de décision.

Les efforts entrepris pour renforcer l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes au Maroc devront donc être intensifiés, appellent les parties prenantes. Le renouvellement des effectifs dans la Fonction publique représente une opportunité de rééquilibrer cette dynamique et de moderniser le secteur public dans son ensemble.








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