Il n’y a rien de plus essentiel à la vie que l’air. « Et pourtant, à cause de la pollution atmosphérique, le simple fait de respirer provoque 7 millions de décès par an », a déploré le directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse organisée la semaine dernière.
Tedros Adhanom Ghebreyesus s’exprimait à l’occasion de la publication par l’Organisation de lignes directrices mondiales plus contraignantes sur la qualité de l’air, en s’appuyant sur de nouvelles données révélant l’ampleur de l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé.
Depuis la publication en 2005 des recommandations relatives au même sujet, la quantité de données factuelles montrant que la pollution atmosphérique a une incidence sur différents aspects de la santé a sensiblement augmenté. « C’est pourquoi, après un examen systématique des données accumulées, l’OMS a abaissé la quasi-totalité des seuils de référence, en signalant que le dépassement de ces nouveaux seuils était associé à des risques importants pour la santé », explique un communiqué de l’Organisation.
Les particules en suspension
Ces seuils de qualité de l’air concernent six polluants. « Le fait de prendre des mesures contre ces polluants dits classiques (particules en suspension (PM), ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre et monoxyde de carbone) a également un impact sur d’autres polluants nocifs », précise l’Organisation.
Les risques sanitaires associés aux particules d’un diamètre égal ou inférieur à 10 et 2,5 microns revêtent une importance particulière pour la santé publique. Elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons.
Toutefois, les particules les plus fines peuvent même pénétrer dans la circulation sanguine. « Elles ont principalement des effets sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire, et affectent également d’autres organes », souligne l’OMS dans son communiqué. Les particules en suspension proviennent essentiellement de la combustion de carburants dans différents secteurs, notamment les transports, l’énergie, les ménages, l’industrie et l’agriculture. En 2013, la pollution de l’air extérieur et les particules en suspension ont été classées comme oncogènes par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS.
Les bonnes pratiques
Les nouvelles lignes directrices ne manquent pas de mettre en évidence les bonnes pratiques pour la gestion de certains types de particules (par exemple, le noir de carbone/carbone élémentaire, les particules ultrafines, les particules provenant de tempêtes de sable et de poussière) pour lesquelles il n’existe actuellement pas assez de preuves quantitatives pour fixer des seuils de référence en matière de qualité de l’air. Elles sont applicables aux environnements extérieurs et intérieurs dans le monde entier et couvrent tous les types de lieux.
Établis suivant une méthodologie « rigoureusement définie », mise en oeuvre par un groupe spécialement chargé de cette tâche, les nouveaux seuils de pollution atmosphérique sont fondés sur « des données factuelles » tirées de six revues systématiques de plus de 500 articles. L’élaboration de cette nouvelle référence sanitaire a été par ailleurs supervisée par un groupe de pilotage dirigé par le Centre européen de l’OMS pour l’environnement et la santé.
Un enjeu sanitaire majeur
Les résultats de ce travail ont mis en évidence « à quel point la pollution atmosphérique affecte toutes les parties du corps - du cerveau au bébé en pleine croissance dans le ventre de sa mère - et ce, à des concentrations encore plus faibles que celles observées précédemment », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les disparités en matière d’exposition à la pollution atmosphérique augmentent dans le monde entier, d’autant plus que les pays à revenu faible ou intermédiaire connaissent des niveaux croissants de pollution atmosphérique en raison d’une urbanisation à grande échelle et d’un développement économique qui repose en grande partie sur l’utilisation de combustibles fossiles.
« La pollution de l’air est une menace pour la santé dans tous les pays, mais elle frappe surtout les populations des pays à revenu faible ou intermédiaire », a confirmé le directeur général de l’OMS qui a par ailleurs exhorté « tous les pays et tous ceux qui luttent pour protéger notre environnement » à utiliser les lignes directrices « pour réduire les souffrances et sauver des vies ».
Tedros Adhanom Ghebreyesus s’exprimait à l’occasion de la publication par l’Organisation de lignes directrices mondiales plus contraignantes sur la qualité de l’air, en s’appuyant sur de nouvelles données révélant l’ampleur de l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé.
Depuis la publication en 2005 des recommandations relatives au même sujet, la quantité de données factuelles montrant que la pollution atmosphérique a une incidence sur différents aspects de la santé a sensiblement augmenté. « C’est pourquoi, après un examen systématique des données accumulées, l’OMS a abaissé la quasi-totalité des seuils de référence, en signalant que le dépassement de ces nouveaux seuils était associé à des risques importants pour la santé », explique un communiqué de l’Organisation.
Les particules en suspension
Ces seuils de qualité de l’air concernent six polluants. « Le fait de prendre des mesures contre ces polluants dits classiques (particules en suspension (PM), ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre et monoxyde de carbone) a également un impact sur d’autres polluants nocifs », précise l’Organisation.
Les risques sanitaires associés aux particules d’un diamètre égal ou inférieur à 10 et 2,5 microns revêtent une importance particulière pour la santé publique. Elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons.
Toutefois, les particules les plus fines peuvent même pénétrer dans la circulation sanguine. « Elles ont principalement des effets sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire, et affectent également d’autres organes », souligne l’OMS dans son communiqué. Les particules en suspension proviennent essentiellement de la combustion de carburants dans différents secteurs, notamment les transports, l’énergie, les ménages, l’industrie et l’agriculture. En 2013, la pollution de l’air extérieur et les particules en suspension ont été classées comme oncogènes par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS.
Les bonnes pratiques
Les nouvelles lignes directrices ne manquent pas de mettre en évidence les bonnes pratiques pour la gestion de certains types de particules (par exemple, le noir de carbone/carbone élémentaire, les particules ultrafines, les particules provenant de tempêtes de sable et de poussière) pour lesquelles il n’existe actuellement pas assez de preuves quantitatives pour fixer des seuils de référence en matière de qualité de l’air. Elles sont applicables aux environnements extérieurs et intérieurs dans le monde entier et couvrent tous les types de lieux.
Établis suivant une méthodologie « rigoureusement définie », mise en oeuvre par un groupe spécialement chargé de cette tâche, les nouveaux seuils de pollution atmosphérique sont fondés sur « des données factuelles » tirées de six revues systématiques de plus de 500 articles. L’élaboration de cette nouvelle référence sanitaire a été par ailleurs supervisée par un groupe de pilotage dirigé par le Centre européen de l’OMS pour l’environnement et la santé.
Un enjeu sanitaire majeur
Les résultats de ce travail ont mis en évidence « à quel point la pollution atmosphérique affecte toutes les parties du corps - du cerveau au bébé en pleine croissance dans le ventre de sa mère - et ce, à des concentrations encore plus faibles que celles observées précédemment », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les disparités en matière d’exposition à la pollution atmosphérique augmentent dans le monde entier, d’autant plus que les pays à revenu faible ou intermédiaire connaissent des niveaux croissants de pollution atmosphérique en raison d’une urbanisation à grande échelle et d’un développement économique qui repose en grande partie sur l’utilisation de combustibles fossiles.
« La pollution de l’air est une menace pour la santé dans tous les pays, mais elle frappe surtout les populations des pays à revenu faible ou intermédiaire », a confirmé le directeur général de l’OMS qui a par ailleurs exhorté « tous les pays et tous ceux qui luttent pour protéger notre environnement » à utiliser les lignes directrices « pour réduire les souffrances et sauver des vies ».
Oussama ABAOUSS
Repères
Sahara et pollution de l’air
Alors même que les grains de sable saharien sont des éléments naturels provenant d’un milieu non pollué, les poussières de sable sont considérées comme des particules polluant qui participent à la détérioration de la qualité de l’air. « Ce n’est pas une question de nature, mais de taille. Ces poussières, qui parfois voyagent sur des distances impressionnantes, contiennent des particules tellement fines qu’elles peuvent facilement pénétrer dans les poumons puis dans le sang », explique Saïd Sebti de la Faculté des sciences de Casablanca.
Santé et qualité de l’air
En 2019, plus de 90 % de la population mondiale vivaient dans des régions où les concentrations dépassaient les seuils de référence fixés par l’OMS, en 2005, concernant l’exposition prolongée aux particules en suspension. Selon l’OMS, « les pays où la qualité de l’air s’est nettement améliorée grâce aux politiques adoptées ont souvent connu une réduction sensible de la pollution atmosphérique, alors que les baisses au cours des 30 dernières années ont été moins perceptibles dans les régions où la qualité de l’air était déjà bonne ».
L'info...Graphie
Pollution naturelle
La qualité de l’air entre activités humaines et facteurs naturels
Selon un rapport de la Banque Mondiale sur le coût de la dégradation de l’environnement, la pollution de l’air extérieur au Maroc était à l’origine de 8.750 décès en 2017, dont pratiquement la moitié à Casablanca.
Si cette situation est principalement due à une forte croissance économique grâce au développement de plusieurs secteurs (énergie, transport, industries…), il existe également des facteurs naturels qui peuvent parfois participer à cette pollution atmosphérique.
Exemple : des poussières de sable saharien qui sont pris en considération dans le calcul des indices de pollution atmosphérique.
Un autre exemple, pourtant très rare, est celui des gaz générés par les éruptions volcaniques. Notre pays connaît actuellement un épisode de ce genre à cause de l’éruption du volcan Cumbre Vieja sur l’île de La Palma, aux Canaries.
Le grand nuage de gaz issu de l’activité volcanique, dont une partie survole actuellement notre pays, est principalement constitué de dioxyde de soufre, ce qui, en plus d’impacter la qualité de l’air, pourrait également causer des pluies acides.
Si cette situation est principalement due à une forte croissance économique grâce au développement de plusieurs secteurs (énergie, transport, industries…), il existe également des facteurs naturels qui peuvent parfois participer à cette pollution atmosphérique.
Exemple : des poussières de sable saharien qui sont pris en considération dans le calcul des indices de pollution atmosphérique.
Un autre exemple, pourtant très rare, est celui des gaz générés par les éruptions volcaniques. Notre pays connaît actuellement un épisode de ce genre à cause de l’éruption du volcan Cumbre Vieja sur l’île de La Palma, aux Canaries.
Le grand nuage de gaz issu de l’activité volcanique, dont une partie survole actuellement notre pays, est principalement constitué de dioxyde de soufre, ce qui, en plus d’impacter la qualité de l’air, pourrait également causer des pluies acides.
Rabat
Une journée sans voitures pour sensibiliser à la pollution de l’air
Le dimanche 3 octobre 2021 aura lieu à Rabat la 4ème édition de la Journée sans voitures, désormais rebaptisée « Rabat, sans ma voiture ». Organisée par l’Association des Jeunes du 21ème siècle en partenariat avec les autorités locales, cette manifestation vise à sensibiliser les R’batis à l’importance de la protection de l’environnement et à la nécessité d’agir contre la pollution atmosphérique générée par les véhicules de transport. De 9h à 18h, l’avenue Mohammed V sera donc exclusivement ouverte aux voitures électriques, aux vélos et aux véhicules de secours.
Si les autres artères de la capitale ne sont pas concernées par cette restriction, les organisateurs précisent cependant que pendant cette journée « les citoyennes et citoyens de la ville lumière sont appelés à se passer de leurs véhicules, même ceux qui ne peuvent pas participer doivent respecter le circuit prédéfini par l’association et les autorités locales pour ladite action ». Pour garantir le bon déroulement de la journée, les effectifs de sécurité seront renforcés par les autorités locales.
Un communiqué de l’Association des Jeunes du 21ème siècle précise par ailleurs que des signaleurs bénévoles seront également mobilisés. « Ce genre d’événement permet de réduire de 30 à 40% la production de gaz à effet de serre de la journée », a déclaré Aziz El Fekkaki, président de l’Association Jeunes du XXIème siècle. Les organisateurs ambitionnent d’organiser chaque mois une journée sans voiture dans une ville du Maroc pour que l’effet soit national.
Si les autres artères de la capitale ne sont pas concernées par cette restriction, les organisateurs précisent cependant que pendant cette journée « les citoyennes et citoyens de la ville lumière sont appelés à se passer de leurs véhicules, même ceux qui ne peuvent pas participer doivent respecter le circuit prédéfini par l’association et les autorités locales pour ladite action ». Pour garantir le bon déroulement de la journée, les effectifs de sécurité seront renforcés par les autorités locales.
Un communiqué de l’Association des Jeunes du 21ème siècle précise par ailleurs que des signaleurs bénévoles seront également mobilisés. « Ce genre d’événement permet de réduire de 30 à 40% la production de gaz à effet de serre de la journée », a déclaré Aziz El Fekkaki, président de l’Association Jeunes du XXIème siècle. Les organisateurs ambitionnent d’organiser chaque mois une journée sans voiture dans une ville du Maroc pour que l’effet soit national.
3 questions à Saïd Sebti, enseignant-chercheur
« Il y a un effort énorme à faire, notamment dans le domaine du transport urbain »
Président du Collectif Casa Environnement et professeur à la Faculté des sciences de Casablanca Ben M’sik, Saïd Sebti répond à nos questions sur les enjeux de la qualité de l’air au Maroc.
- Est-ce que le Maroc est un pays qui est particulièrement touché par le phénomène de pollution atmosphérique ?
- Toute la planète est concernée par cette problématique et encore plus les pays en voie de développement parce qu’il s’agit d’une forme de pollution dont les conséquences sont dangereuses et quasiment immédiates, surtout pour les populations les plus vulnérables (personnes âgées, malades ou asthmatiques, enfants…). Certains types de pollution se répercutent sur la santé publique à long terme. Ce n’est pas le cas de la pollution atmosphérique dont l’impact néfaste est rapide.
- La pollution atmosphérique au Maroc dépasse-t-elle les nouveaux seuils établis par l’OMS ?
- Dans la majorité des cas, les niveaux de pollution atmosphérique enregistrés au Maroc sont au-dessus des nouveaux seuils de pollution atmosphérique préconisée par l’OMS. C’est le cas notamment des agglomérations marocaines, dont Casablanca, où des unités industrielles sont implantées dans le périmètre de la ville.
Cela dit, les activités industrielles ne sont pas les seules à participer à cette pollution puisque le résultat final est cumulatif et prend également en considération les configurations des espaces urbains dont certains ne permettent pas une bonne circulation de l’air pour dissiper la pollution.
- Est-ce que les chantiers de transition environnementale menés par le Maroc permettront de rester dans les seuils de pollution atmosphérique recommandés par l’OMS ?
- Je pense que nous sommes en bonne voie. Cela dit, le rythme de mise en oeuvre de ces chantiers devrait accélérer. Il y a un effort énorme à faire, notamment dans le domaine du transport urbain. À cela, il faudrait ajouter une attention particulière à la pollution atmosphérique générée par les activités informelles.
La lutte contre la pollution atmosphérique est par ailleurs un enjeu de santé publique qui dépend du développement général et de l’implication des populations qui doivent être conscientisées pour participer activement.
- Est-ce que le Maroc est un pays qui est particulièrement touché par le phénomène de pollution atmosphérique ?
- Toute la planète est concernée par cette problématique et encore plus les pays en voie de développement parce qu’il s’agit d’une forme de pollution dont les conséquences sont dangereuses et quasiment immédiates, surtout pour les populations les plus vulnérables (personnes âgées, malades ou asthmatiques, enfants…). Certains types de pollution se répercutent sur la santé publique à long terme. Ce n’est pas le cas de la pollution atmosphérique dont l’impact néfaste est rapide.
- La pollution atmosphérique au Maroc dépasse-t-elle les nouveaux seuils établis par l’OMS ?
- Dans la majorité des cas, les niveaux de pollution atmosphérique enregistrés au Maroc sont au-dessus des nouveaux seuils de pollution atmosphérique préconisée par l’OMS. C’est le cas notamment des agglomérations marocaines, dont Casablanca, où des unités industrielles sont implantées dans le périmètre de la ville.
Cela dit, les activités industrielles ne sont pas les seules à participer à cette pollution puisque le résultat final est cumulatif et prend également en considération les configurations des espaces urbains dont certains ne permettent pas une bonne circulation de l’air pour dissiper la pollution.
- Est-ce que les chantiers de transition environnementale menés par le Maroc permettront de rester dans les seuils de pollution atmosphérique recommandés par l’OMS ?
- Je pense que nous sommes en bonne voie. Cela dit, le rythme de mise en oeuvre de ces chantiers devrait accélérer. Il y a un effort énorme à faire, notamment dans le domaine du transport urbain. À cela, il faudrait ajouter une attention particulière à la pollution atmosphérique générée par les activités informelles.
La lutte contre la pollution atmosphérique est par ailleurs un enjeu de santé publique qui dépend du développement général et de l’implication des populations qui doivent être conscientisées pour participer activement.
Recueillis par O. A.