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Post-Covid : Les scénarii du HCP pour la croissance économique en 2021


Rédigé par Saad Jafri Lundi 18 Janvier 2021

Alors que la campagne de vaccination, synonyme de relance économique, est toujours en stand-by, le HCP a établi certaines hypothèses d’évolution de la pandémie en 2021 sur la prévision de croissance en 2021 pour le Maroc.



Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan.
Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan.
Face à la crise sanitaire, la majeure partie des pays ont mis en œuvre plusieurs types de mesures allant du «lockdown» généralisé aux différentes formes de soutien économique. Celles-ci ont évidemment eu un coût qui s’est répercuté sur la croissance économique. C’est dans ce sillage que le Haut-commissariat au Pan (HCP) a établi une note qui s’inspire d’un dispositif mis en place par l’école des politiques publiques de l’Université d’Oxford destiné à évaluer les efforts entrepris par les États pour lutter contre la propagation de la pandémie. L’approche adoptée consiste à utiliser l’indice dit «Oxford» produit dans cette perspective et de le combiner avec d’autres indicateurs reflétant l’ampleur de la pandémie sur un benchmark d’une quinzaine de pays.  

«Le rapprochement de la résultante de ces deux indicateurs et de la variation de croissance économique sur ce benchmark permet de l’appliquer à des estimations de croissance sous certaines hypothèses d’évolution de la pandémie», précise l’institution d’Ahmed Lahlimi Alami. Le nombre de contaminations par million d’habitant est un des indicateurs utilisés pour évaluer l’ampleur de la propagation de la pandémie chez chacun des pays relativement à sa population et qui pourrait expliquer en partie les effets de la pandémie sur le comportement économique des opérateurs et, en conséquence, les variations de croissance, précise-t-on de même source.

Le Maroc parmi les pays les plus impactés
Selon ce critère, le Maroc fait partie des pays où l’impact sur la croissance est assez important. Cette analyse a ainsi permis d’établir pour le groupe de pays considéré un lien entre ces deux grands facteurs combinés (indice représentatif des mesures contre la crise et ampleur de la pandémie) et la variation de croissance.

Dans le cas d’un scénario optimiste (hypothèse 1) où grâce à l’impact de la vaccination notamment, le nombre de contaminations additionnelles pour 2021 serait contenu à 20% de ce qui a été constaté en 2020, soit environ 80.000 et ou aucun jour de confinement généralisé n’est prévu, l’impact sur la croissance serait relativement faible (-0,4 point), estime le HCP précisant que ceci maintiendrait la croissance pour 2021 aux alentours de 4,2%. Si par contre, une situation similaire à 2020 se reproduisait (supposant ici une durée de 1 mois et demi de confinement sur l’année), l’impact serait de -5,1% sur la croissance et aboutirait à une croissance négative estimée à -0,5%, ajoute la note. Et de souligner que des scénarios intermédiaires aboutiraient à des taux de croissance entre 0% et 4%.

Evaluation de l’effort consenti
Comme précité, l’approche adoptée par le HCP permet d’évaluer l’effort consenti pour la gestion de la crise pandémique tout en rappelant le degré de propagation de la pandémie dans le pays.

L’analyse des principaux axes du dispositif OxCGRT d’Oxford (voir repères) montre que le Maroc a déployé un effort considérable en termes de vigilance, de réponses socio-économiques et de mesures sanitaires instaurées. L’équilibre adopté en termes de politique de dépistage et de «tracking», d’investissement dans l’équipement et les soins de santé et sur le plan du soutien économique a permis de placer la réponse du Maroc parmi les premiers pays sur le continent africain et par rapport à la région MENA.

Ces évaluations se traduisent par un score moyen du Maroc (1er avril au 21 décembre 2020) pour les différents indices «Oxford» sur base 100 : Indice de confinement et de santé : 67,5 ; Indice de soutien économique : 67,8 ; Indice de rigueur 73,6.

En termes d’indicateurs pandémiques, la situation du Maroc au 10 décembre, se caractérise principalement par un cumul de près de 11.000 infections par million d’habitant contre une moyenne mondiale de 9.000 et une dynamique de propagation de la pandémie au Maroc qui semble se stabiliser en fin d’année, au regard de la progression moyenne du nombre de contaminations enregistrées sur la dernière décade (corrélée au facteur de reproduction R) qui se situe en dessous du seuil décisif des 1% au 10 décembre 2020.

Les indicateurs pandémiques utilisés sont également convertis base 100 pour être combinés avec les indices «Oxford».

Selon le benchmark utilisé, le Royaume se situe maintenant dans un groupe de pays qui sont, d’une part, assez fortement touchés par la pandémie (relativement à la population), mais qui dans le même temps connaissent une amélioration de la maîtrise de sa progression (le Maroc se situait jusqu’alors dans le groupe des pays peu touchés mais avec un faible contrôle de la propagation de la pandémie). 

OxCGRT : Kézako ?
L’Université d’Oxford a conçu l’outil (L’OxCGRT) pour suivre et comparer les réponses politiques face à la pandémie à travers le monde. Cet outil recueille des informations accessibles au public sur 19 indicateurs, dont 8 (C1-C8) enregistrent des informations sur les politiques de confinement et de fermeture, tel que les fermetures d’écoles et les restrictions du mouvement. 4 indicateurs (E1-E4) captent des informations sur le soutien du revenu aux citoyens ou la fourniture d’aide étrangère et les 7 derniers (H1-H7) enregistrent des informations sur les politiques du système de santé tel que le régime de dépistage du COVID-19, les investissements d’urgence dans les soins de santé et, plus récemment, les politiques de vaccination. Les données sur les 19 indicateurs ont été agrégées dans un ensemble de 3 principaux axes : les mesures de confinement et de santé adoptées par les pouvoirs publics, le soutien économique et la rigueur des citoyens.
Perspectives de l’économie nationale en 2021
Outre cette analyse, le HCP a publié, jeudi dernier, son Budget économique prévisionnel (BEP) 2021. En voici l’essentiel : 
- Le Produit intérieur brut (PIB) devrait enregistrer une croissance de 4,6% en 2021 après une récession de 7% en 2020. En valeur, le PIB devrait enregistrer une progression de 5,8%.

- Le marché du travail connaîtrait une légère baisse de taux de chômage qui serait de 11,1% en 2021 au lieu de 12,8% une année auparavant.

- La demande intérieure devrait enregistrer un accroissement de 5% après son recul de 6,7% en 2020, avec une contribution positive de 5,4 points à la croissance économique au lieu d’une contribution négative de 7,3 points en 2020.

- Le déficit budgétaire devrait connaître un allégement de près d’un point pour atteindre 6,4% du PIB, après 7,4% estimé pour l’année 2020.

- Les crédits bancaires devraient s’accroître à un taux de 4% en 2021, sous l’effet de la reprise prévue des activités économiques et de l’impact attendu des programmes de soutien des ménages et de relance des entreprises.








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