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Programme Intelaka : Un chantier qui avance…mais doucement !


Rédigé par S. A. Mardi 3 Août 2021

Malgré les restrictions sur les déplacements et les activités économiques à partir du mois de mars 2020 à cause de la crise sanitaire, la mise en oeuvre du Programme s’est poursuivie, mais à une cadence plus lente qu’initialement prévu.



Lancé en grande pompe début 2020, le Programme intégré d’appui et de financement de l’entrepreneuriat «Intelaka» a contribué significativement à amortir le choc de la crise sanitaire. Le montant des crédits accordés dans le cadre du Programme a atteint 2,7 milliards de dirhams (MMDH) et a profité à 15.085 bénéficiaires à fin décembre 2020, souligne la Banque centrale dans son rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2020, présenté par le Wali de BAM à SM le Roi Mohammed VI.

«Selon les données de la Caisse Centrale de Garantie, le Bilan du Programme Intelaka à fin décembre 2020 fait ressortir que le montant des crédits accordés a atteint 2,7 milliards de dirhams et a profité à 15.085 bénéficiaires», précise-t-on. Des chiffres qui ont connu une hausse importante durant l’année courante puisque le nombre de bénéficiaires des crédits Intelaka à fin juin 2021 s’est élevé à 26.500, avec un encours de 5 MMDH, dont une proportion de 16% de ces crédits au profit des jeunes issus du milieu rural.

Ainsi, malgré les restrictions sur les déplacements et les activités économiques à partir du mois de mars 2020 à cause de la pandémie de la Covid-19, la mise en oeuvre du Programme s’est poursuivie, mais à une cadence plus lente qu’initialement prévu. «En effet, après une hausse remarquable des prêts Intelaka entre février et mars, le rythme de ces derniers a fortement ralenti avant de reprendre progressivement à partir du mois de septembre», précise BAM.

Un ralentissement qui trouve également racines dans la réticence de certains organismes bancaires à octroyer des crédits à une jeunesse marocaine ouverte à l’entrepreneuriat et à l’affut d’une promesse de financement. Si plus de 26.000 personnes ont pu profiter de ce soutien, des milliers d’autres projets ont vu leurs aspirations s’évaporer.

La plupart des refus de dossiers, constatés au titre de l’année 2020, sont justifiés par la présentation de projets insuffisamment renseignés ou accompagnés de données financières ne permettant pas de s’assurer de leurs viabilités à terme, nous explique un banquier sous réserve d’anonymat, ajoutant que la conjoncture ne permettait pas une visibilité quant à la rentabilité de plusieurs projets. D’autres dossiers ont été mis en standby, en raison de l’incertitude de la relance de certains secteurs, où il y a un manque de clarté par rapport au retour sur investissement, précise notre interlocuteur, notant que durant l’année courante, une bonne partie de ces derniers ont été débloqués.

Répartition des crédits

Cela dit, l’analyse des bénéficiaires en 2020 indique que les hommes représentent 84% contre 16% pour les femmes, et les citadins 82% contre 18% pour les ruraux, fait remarquer le rapport. Par nombre de bénéficiaires, 59% des financements accordés sont d’un montant inférieur ou égal à 100 mille dirhams, 27% entre 100 mille et 300 mille dirhams et le reste des prêts supérieurs à 300 mille dirhams, ajoute la même source, notant que les crédits octroyés ont bénéficié aux entrepreneurs individuels à hauteur de 45% et aux TPE pour 55%.

Par objet, les crédits d’investissement représentent 90% des financements accordés et les crédits de fonctionnement 10%. Par secteur d’activité, 25% des prêts ont été destinés au secteur du commerce, 14% à l’agriculture, 13% à l’industrie et aux services, 10% au tourisme et 8% au BTP.
 
Si plus de 26.000 personnes ont pu profiter de ce soutien, des milliers d’autres porteurs de projets ont vu leurs aspirations s’évaporer.
 
Le programme a couvert toutes les régions du Royaume mais celles qui en ont le plus bénéficié sont Casablanca-Settat avec une part de 27% des crédits accordés, Rabat-Salé-Kénitra avec 17%, Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 12% et Fès-Meknès avec 10%.

La Banque centrale a précisé dans son rapport qu’elle a mis en place un dispositif de refinancement spécifique illimité à un taux bonifié de 1,25% des crédits bancaires, de fonctionnement ou d’investissement, octroyés à toutes les catégories visées par le discours de Sa Majesté, et ce en vue d’assurer son fonctionnement optimal.

Elle a également assoupli les exigences en fonds propres réglementaires appliquées aux banques pour les crédits qu’elles accordent aux TPE dans le cadre de ce programme. Bank Al-Maghrib a, en outre, mis en place, en concertation avec le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, la Caisse Centrale de Garantie et le système bancaire, un dispositif de suivi des financements accordés.

Avec la reprise graduelle de l’activité économique et la volonté des autorités et du système bancaire de renforcer l’accompagnement et l’encadrement des bénéficiaires au niveau local, le potentiel de ce programme en termes de financement des catégories visées par le discours royal reste important.
 
S. A.

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