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Quelles avancées et perspectives dans la sensibilisation au Cancer de l’enfant au BENIN


Rédigé par Dr Gilles Modeste Alain BOGNON le Samedi 7 Septembre 2024



Quelles avancées et perspectives dans la sensibilisation au Cancer de l’enfant au BENIN
A l’occasion de septembre en Or pour la sensibilisation aux cancers de l’enfant, l’opinion continue de publier des contributions de médecins et de chercheurs Africains.

Notre rendez vous est avec Dr BOGNO, pédiatre, spécialisé dans les cancers de l’enfant au BENIN. 
 
Septembre en or : pourquoi sensibiliser la population ?

Les cancers pédiatriques sont considérés comme une maladie curable dans les pays développés. Cependant, en Afrique, et particulièrement en Afrique subsaharienne, les patients arrivent souvent à un stade très avancé de la maladie, où aucun traitement curatif ne peut être proposé. C’est pourquoi la sensibilisation au diagnostic précoce est cruciale pour la population, les agents de santé et les décideurs politiques. Ce levier de sensibilisation permet également de mobiliser la société civile dans des activités complémentaires telles que le financement de la recherche et le soutien aux familles.

Dans des pays d’Afrique du Nord comme le Maroc, les premières initiatives de diagnostic précoce ont été lancées dès 2006, permettant un partage d’expertise avec les autres membres du groupe. Grâce au travail coordonné avec des équipes médicales locales, les autorités de tutelle et aux ONG africaines, ces initiatives ont progressivement été adaptées et étendues à d’autres pays. 
 
Un impact tangible des activités du GFAOP et de ses partenaires

Le diagnostic précoce permet de réduire la mortalité, le coût des traitements, la toxicité et les séquelles associées aux soins. Dans cet effort, le GFAOP a mis en place un premier programme de renforcement des capacités et de sensibilisation pour les prestataires de soins dans huit pays entre 2019 et 2022. Afin de pérenniser ces acquis, le GFAOP soutenu par la Fondation S a lancé un nouveau projet pour la période 2023-2025, visant à renforcer le diagnostic précoce en Afrique francophone.

Des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin ont rejoint le programme et ont déployé des activités de diagnostic, en mettant l’accent sur la formation des prestataires de soins et des acteurs communautaires, ainsi que sur des campagnes de sensibilisation publique. 

Un MOOC sur le diagnostic précoce des cancers pédiatriques a été conçu et intégré à la plateforme d’e-learning du GFAOP, tandis qu’un document de plaidoyer à l’intention des décideurs de programmes de santé et des ministères de la santé a été rédigé en collaboration avec les chefs d’unités d’oncologie pédiatrique.
 
Le succès du partenariat au Bénin : un modèle à suivre

Le Bénin illustre parfaitement l’impact de la mobilisation des partenaires comme le GFAOP, et celle de la société civile, des équipes médicales, et les autorités locales. Grâce à l’engagement de la Fondation Claudine Talon et d’autres partenaires (clubs-service comme le Lions Club, le Rotary et le Soroptimist Club), les activités de diagnostic précoce, initiées en 2019 par le GFAOP, ont permis la formation de 374 agents de santé par 30 formateurs d’ici 2023. Plus de mille personnes, dont des parents, tradithérapeutes, leaders religieux et groupements de femmes, ont été sensibilisées dans les langues locales.

Ce succès reflète non seulement la solidité du partenariat mais aussi la capacité des pays à s'approprier la problématique du cancer pédiatrique et à adapter les actions au contexte socio-culturel spécifique. En associant des partenaires locaux, les pays ont pu élaborer des stratégies adaptées à leur réalité, avec des cibles de sensibilisation différenciées en fonction des contextes locaux. Ainsi, au Bénin, l’implication des tradipraticiens a été essentielle, car ils jouent un rôle clé dans le parcours de soins des familles, notamment en zone rurale. Leur sensibilisation a permis d’étendre l’impact des campagnes de diagnostic précoce à des populations parfois éloignées des systèmes de santé formels.

Des campagnes médiatiques à travers la radio, la télévision et les réseaux sociaux ont également été mises en place pour toucher un public plus large, renforçant ainsi l'engagement communautaire. Cette approche globale et contextuellement adaptée a contribué à une nette amélioration du taux de diagnostic précoce. Alors que dans le passé, la majorité des enfants arrivaient à un stade incurable de la maladie, en 2023, près de la moitié des patients sont désormais diagnostiqués à un stade où des traitements curatifs peuvent être proposés, démontrant l'efficacité de cette démarche localisée.
 
Célébrer « Septembre en Or 2024 » : renforcer l’engagement

Malgré ces progrès, beaucoup d’efforts restent à fournir pour atteindre les objectifs de l’OMS adoptés par le GFAOP d’ici 2030, à savoir guérir au moins 60 % des enfants atteints de cancer en Afrique. Pour le « Septembre en Or 2024 », l’objectif sera de renforcer la sensibilisation à grande échelle sur le diagnostic précoce, afin de réduire les cas diagnostiqués tardivement et ainsi offrir une meilleure chance de survie aux enfants.

En ce mois de Septembre « en or », œuvrons donc tous ensemble pour réduire le nombre de cas diagnostiqués tardivement et offrons une meilleure chance de survie à nos patients



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