«Bien plus que d'un simple plan de relance économique, nous avons besoin d'une refondation de notre modèle de développement», a insisté d'emblée Nizar Baraka lors de la conférence de presse organisée à distance, le vendredi 5 juin pour la présentation du mémorandum adressé la veille par le parti de l'Istiqlal au chef du gouvernement.
«Nous avons besoin d’un vrai projet axé sur la souveraineté nationale et la justice sociale », a enchaîné le secrétaire général de l'Istiqlal qui n’a pas manqué de souligner la performance remarquable du Royaume en matière de gestion de la crise du Coronavirus comme motif valable autorisant l'optimisme pour la suite de la gestion de l'actuelle crise, «grâce à l’approche courageuse, anticipatrice et solidaire adoptée par SM le Roi Mohammed VI », a-t-il déclaré, saluent par la même occasion les efforts des citoyens qui se sont efficacement et spontanément inscrits dans cet élan courageux de roposte face au coronavirus.
En revanche, le leader de l'istiqlal n'a pas manqué de rappeler les nombreuses vulnérabilités révélées par l'actuelle crise. Dans ce sens, prévient-il, il y a lieu d'appréhender à une grave crise socio-économique qui risque de précipiter le déclassement de la classe moyenne et entraîner une aggravation du taux de pauvreté, ainsi que celui du chômage déjà alarmant qui flirte désormais avec les 20%, sans oublier les 950.000 marocains actuellement en arrêt officiel de travail et qui ne savent pas s'ils vont récupérer leurs emplois. «Quelque 10 millions de personnes en situation de vulnérabilité risquent de basculer sous le seuil de pauvreté. Le fossé des inégalités va également s’accroître en l'absence d'une prise de conscience collective à même d'aboutir à la transformation de l’action publique menée par notre pays », a-t-il prévenu.
Face à ce tableau noir, le secrétaire général de l’Istiqlal appelle à une rupture totale avec les anciennes politiques en vue d'une relance totale et cohérente de l'ensemble des secteurs vitaux de l'économie marocaine. Pour ce faire, M. Nizar Baraka préconise la mise à profit de la future loi des finances rectificative en vue de lancer les jalons d'un nouveau modèle de développement basé sur des politiques publiques plus cohérentes, avec un état fort et efficace privilégiant l'action à travers l'investissement dans les secteurs économiques classiques et novateurs, prioritairement ceux où il y a déficit de l'initiative privée.
C'est cette même philosophie agissante basée sur l'investissement qui sous-tend le mémorandum présenté par l'Istiqlal au chef du gouvernement, jeudi, et qui s'articule autour de six chantiers d’actions, couvrant différents aspects de la vie sociale des marocains.
Le premier axe du mémorandum se concentre sur la consolidation de la souveraineté nationale, notamment à travers le renforcement de la sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique, du développement du «made in Morocco» pour les produits stratégiques, et la préservation de notre souveraineté économique.
Le deuxième aspect à revoir est celui de la cohésion sociétale. Le parti appelle à un renforcement de cet élément à travers la réduction des inégalités sociales, territoriales et intergénérationnelles. « S’il y a une leçon que ce virus nous aura apprise, c’est en effet qu’une société n’est viable que si toutes ses composantes vivent dans la dignité ». Il s’agira donc d’abord de repenser en profondeur la protection sociale par une réforme globale des régimes de retraite, l’élargissement de la couverture médicale aux indépendants, mais aussi de la couverture retraite, et la mise en place d’un minimum vieillesse. Mais il s’agira aussi d’instaurer un « Revenu Universel Unifié » comme filet de sécurité basé sur le ciblage des populations démunies pour leur fournir une aide directe conditionnelle.
Le Parti a également porté son attention sur le remaniement du système éducatif comme troisième axe de ses propositions. « Nos enseignants manquent de motivation, de valorisation et de formation. Il faut imaginer des systèmes attractifs et incitatifs qui leur permettent d’être plus engagés et plus performants dans l’enseignement prodigué ». L’Istiqlal insiste également sur un plan de lutte contre l’analphabétisme numérique et de mise à niveau des enseignants, des élèves et des écoles, notamment au niveau du monde rural. Pour l’enseignement supérieur, le budget accordé à la recherche scientifique doit être largement amélioré à travers le partenariat public-privé ou la coopération internationale.
Le quatrième chantier d’action s’intéresse au système de couverture de santé. Là-dessus, le Parti appelle à une réforme du système sanitaire, afin de réaliser une couverture santé universelle et de renforcer la qualité et l’accessibilité des soins, en particulier dans les petites localités, à travers la mise en place d’une carte sanitaire publique et privée, en créant un système de financement spécial pour soutenir la santé en milieu rural, et en développant la téléconsultation. Dans ce sens, l’Istiqlal insiste sur la formation des cadres de santé. « Nous devons résorber d'ici 2025, 50% du déficit en cadres de santé par une vraie stratégie de formation, et soutenir les capacités des professionnels, y compris du secteur privé ».
Un « Plan Marshall » pour l’entreprise figure comme le cinquième axe du mémorandum avec comme objectif prioritaire : la création d’emplois. Le parti propose dans ce sens, la création d’une Banque Publique Nationale d’Investissement pour aider au financement et à la restructuration des TPE-PME et la mise en place d’un label Made in Morocco qui soit conforme aux normes sanitaires post pandémie. Ce label « sanitairement responsable » devra répondre aux normes de précaution qui seront mises en place au niveau de nos marchés extérieurs.
Dernier point, mais, non des moindres est celui de la transition écologique. Pour le parti de la balance, il est d’abord important d’assurer la durabilité de l’économie nationale tout en poursuivant le plan de développement des énergies renouvelables à l’horizon 2030. L’Istiqlal insiste sur l’urgence de mettre en œuvre un plan national de l’eau, de la poursuite du déploiement de la stratégie nationale de développement durable, et sur le fait de décliner au niveau territorial la contribution nationale (NDC) en matière de changement climatique.
Pour conclure, l’Istiqlal met l’accent sur la nécessité de transformer en profondeur l’administration marocaine. D’abord, pour que l’administration marocaine devienne facilitatrice et soit davantage au service du citoyen. Notamment, en tirant profit des opportunités offertes par le digital. Ensuite, il est également question de la faire gagner en efficience. Les politiques publiques ne doivent plus se contenter de simples réactions, mais doivent être munies d’une capacité d’anticipation. « Le citoyen doit sentir qu’il est au centre du projet politique de la nation. Nous avons les moyens de lui offrir un avenir meilleur », conclut le chef du parti.
Hajar LEBABI
«Nous avons besoin d’un vrai projet axé sur la souveraineté nationale et la justice sociale », a enchaîné le secrétaire général de l'Istiqlal qui n’a pas manqué de souligner la performance remarquable du Royaume en matière de gestion de la crise du Coronavirus comme motif valable autorisant l'optimisme pour la suite de la gestion de l'actuelle crise, «grâce à l’approche courageuse, anticipatrice et solidaire adoptée par SM le Roi Mohammed VI », a-t-il déclaré, saluent par la même occasion les efforts des citoyens qui se sont efficacement et spontanément inscrits dans cet élan courageux de roposte face au coronavirus.
En revanche, le leader de l'istiqlal n'a pas manqué de rappeler les nombreuses vulnérabilités révélées par l'actuelle crise. Dans ce sens, prévient-il, il y a lieu d'appréhender à une grave crise socio-économique qui risque de précipiter le déclassement de la classe moyenne et entraîner une aggravation du taux de pauvreté, ainsi que celui du chômage déjà alarmant qui flirte désormais avec les 20%, sans oublier les 950.000 marocains actuellement en arrêt officiel de travail et qui ne savent pas s'ils vont récupérer leurs emplois. «Quelque 10 millions de personnes en situation de vulnérabilité risquent de basculer sous le seuil de pauvreté. Le fossé des inégalités va également s’accroître en l'absence d'une prise de conscience collective à même d'aboutir à la transformation de l’action publique menée par notre pays », a-t-il prévenu.
Face à ce tableau noir, le secrétaire général de l’Istiqlal appelle à une rupture totale avec les anciennes politiques en vue d'une relance totale et cohérente de l'ensemble des secteurs vitaux de l'économie marocaine. Pour ce faire, M. Nizar Baraka préconise la mise à profit de la future loi des finances rectificative en vue de lancer les jalons d'un nouveau modèle de développement basé sur des politiques publiques plus cohérentes, avec un état fort et efficace privilégiant l'action à travers l'investissement dans les secteurs économiques classiques et novateurs, prioritairement ceux où il y a déficit de l'initiative privée.
C'est cette même philosophie agissante basée sur l'investissement qui sous-tend le mémorandum présenté par l'Istiqlal au chef du gouvernement, jeudi, et qui s'articule autour de six chantiers d’actions, couvrant différents aspects de la vie sociale des marocains.
Le premier axe du mémorandum se concentre sur la consolidation de la souveraineté nationale, notamment à travers le renforcement de la sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique, du développement du «made in Morocco» pour les produits stratégiques, et la préservation de notre souveraineté économique.
Le deuxième aspect à revoir est celui de la cohésion sociétale. Le parti appelle à un renforcement de cet élément à travers la réduction des inégalités sociales, territoriales et intergénérationnelles. « S’il y a une leçon que ce virus nous aura apprise, c’est en effet qu’une société n’est viable que si toutes ses composantes vivent dans la dignité ». Il s’agira donc d’abord de repenser en profondeur la protection sociale par une réforme globale des régimes de retraite, l’élargissement de la couverture médicale aux indépendants, mais aussi de la couverture retraite, et la mise en place d’un minimum vieillesse. Mais il s’agira aussi d’instaurer un « Revenu Universel Unifié » comme filet de sécurité basé sur le ciblage des populations démunies pour leur fournir une aide directe conditionnelle.
Le Parti a également porté son attention sur le remaniement du système éducatif comme troisième axe de ses propositions. « Nos enseignants manquent de motivation, de valorisation et de formation. Il faut imaginer des systèmes attractifs et incitatifs qui leur permettent d’être plus engagés et plus performants dans l’enseignement prodigué ». L’Istiqlal insiste également sur un plan de lutte contre l’analphabétisme numérique et de mise à niveau des enseignants, des élèves et des écoles, notamment au niveau du monde rural. Pour l’enseignement supérieur, le budget accordé à la recherche scientifique doit être largement amélioré à travers le partenariat public-privé ou la coopération internationale.
Le quatrième chantier d’action s’intéresse au système de couverture de santé. Là-dessus, le Parti appelle à une réforme du système sanitaire, afin de réaliser une couverture santé universelle et de renforcer la qualité et l’accessibilité des soins, en particulier dans les petites localités, à travers la mise en place d’une carte sanitaire publique et privée, en créant un système de financement spécial pour soutenir la santé en milieu rural, et en développant la téléconsultation. Dans ce sens, l’Istiqlal insiste sur la formation des cadres de santé. « Nous devons résorber d'ici 2025, 50% du déficit en cadres de santé par une vraie stratégie de formation, et soutenir les capacités des professionnels, y compris du secteur privé ».
Un « Plan Marshall » pour l’entreprise figure comme le cinquième axe du mémorandum avec comme objectif prioritaire : la création d’emplois. Le parti propose dans ce sens, la création d’une Banque Publique Nationale d’Investissement pour aider au financement et à la restructuration des TPE-PME et la mise en place d’un label Made in Morocco qui soit conforme aux normes sanitaires post pandémie. Ce label « sanitairement responsable » devra répondre aux normes de précaution qui seront mises en place au niveau de nos marchés extérieurs.
Dernier point, mais, non des moindres est celui de la transition écologique. Pour le parti de la balance, il est d’abord important d’assurer la durabilité de l’économie nationale tout en poursuivant le plan de développement des énergies renouvelables à l’horizon 2030. L’Istiqlal insiste sur l’urgence de mettre en œuvre un plan national de l’eau, de la poursuite du déploiement de la stratégie nationale de développement durable, et sur le fait de décliner au niveau territorial la contribution nationale (NDC) en matière de changement climatique.
Pour conclure, l’Istiqlal met l’accent sur la nécessité de transformer en profondeur l’administration marocaine. D’abord, pour que l’administration marocaine devienne facilitatrice et soit davantage au service du citoyen. Notamment, en tirant profit des opportunités offertes par le digital. Ensuite, il est également question de la faire gagner en efficience. Les politiques publiques ne doivent plus se contenter de simples réactions, mais doivent être munies d’une capacité d’anticipation. « Le citoyen doit sentir qu’il est au centre du projet politique de la nation. Nous avons les moyens de lui offrir un avenir meilleur », conclut le chef du parti.
Hajar LEBABI