C’est connu et avéré, la pandémie du Covid-19 coûtera cher à l’économie mondiale. L’économie nationale ne fera guère exception face aux répercussions désastreuses de Coronavirus. Indéniablement, les TPE-PME paient le lourd fardeau de cette crise sanitaire. Dans cette optique, lors d’une table ronde en ligne organisée par la Banque Mondiale Maghreb, sur « les Perspectives économiques au Maroc & Impact de la crise Covid sur les TPE-PME », ce fut l’occasion pour Abdellah El Fergui, président de la Confédération Marocaine des TPE-PME, d’aborder cette question dans toute sa réalité. Dans un récent document, la Banque Mondiale a souligné que des effets mondiaux de la pandémie de Covid-19 viennent s’ajouter aux effets nationaux et à ceux de la sécheresse. Par conséquent, l’économie marocaine devrait pâtir cette année d’une récession, la première depuis plus de deux décennies. En outre, le double déficit s’accentuera, ce qui augmentera considérablement les besoins en financements. Les demandes de financement extérieur se sont accrues, ce qui souligne également la nécessité impérieuse de consolidation des réserves de change. La dette publique et la dette extérieure augmenteront même si elles resteront soutenables. Quant aux perspectives, elles restent sujettes à d’importants risques de dégradation de la situation.
Concertation
Pour ce qui est des TPE-PME, le rapport élaboré à ce sujet est révélateur à plus d’un titre, quand on sait qu’elles représentent environ 1.8 million d’entreprises formelles et 4 millions tous types confondus, soit 95% du tissu économique marocain, avec une très faible assiette financière. Pendant cette pandémie, 83% de ces entreprises ont été en arrêt total contre 17% qui ont continué leurs activités. Les secteurs les plus touchés sont le commerce, l’industrie, puis le BTP, le tourisme, etc. Des secteurs auxquels sont liées les TPE-PME. Résultat : les activités de ces entreprises sont sérieusement affectées. Les financements proposés par le gouvernement ne bénéficient presque pas à ces très petites entreprises (lire l’encadré).
Sauver des millions de familles
L’étude montre également que les coopératives touchées ne dépassent pas 2%, suivies par les PME avec 8%, tandis que la grande partie impactée est celle des TPE avec un taux de 90%.
Selon un opérateur, qui a requis l’anonymat, le Conseil de Veille Economique ne procède pas, malheureusement, à des concertations avec les TPE-PME. Selon ses dires, le CVE ne consulte que le patronat et les syndicats. « Lorsqu’il s’agit de défense des intérêts, le patronat ne cède pas et crée des commissions comme celle mise en place dernièrement lors de la 7ème réunion du CVE », martèle-t-il.
A l’entendre, rien n’a été fait pour les TPE-PME. Pourtant, on ne peut s’empêcher de souligner les mesures prises par les autorités pour accompagner les entreprises durant cette période de crise sanitaire dont entre autres, la facilitation de l’accès au financement pour relancer l’activité des entreprises, la suspension de paiement des impôts ou encore le prolongement du délai des déclarations fiscales. De son côté, le patron de la Confédération des TPE-PME déclare que la Covid-19 constitue un nouveau fardeau qui se rajoute aux mille maux dont souffre cette frange du tissu économique très fragile. Il cite le retard flagrant des délais de paiement, les charges sociales et fiscales élevées, le manque de fonds de roulement, l’absence d’assurances pour ces situations. Il apparait ainsi que ces opérateurs sont en quête d’un vrai financement ou des mesures leur permettant de reprendre leurs activités dans des conditions idoines.
Ce qui nécessite une « intervention rapide du gouvernement, du Comité de Veille Economique et des parties prenantes pour sauver les millions de familles qui souffrent en silence sans réclamer, contrairement à ce que d’autres font depuis les premières semaines de cette pandémie », estime cet auto-entrepreneur. Pour la Confédération Marocaine de TPE-PME, il urge plus que jamais qu’elle siège en tant que membre du Comité de Veille Economique vue l’ampleur de la crise économique sur les TPE dans le cadre de la relance de 95% de l’économie marocaine que sont les TPE-PME.
Selon un opérateur, qui a requis l’anonymat, le Conseil de Veille Economique ne procède pas, malheureusement, à des concertations avec les TPE-PME. Selon ses dires, le CVE ne consulte que le patronat et les syndicats. « Lorsqu’il s’agit de défense des intérêts, le patronat ne cède pas et crée des commissions comme celle mise en place dernièrement lors de la 7ème réunion du CVE », martèle-t-il.
A l’entendre, rien n’a été fait pour les TPE-PME. Pourtant, on ne peut s’empêcher de souligner les mesures prises par les autorités pour accompagner les entreprises durant cette période de crise sanitaire dont entre autres, la facilitation de l’accès au financement pour relancer l’activité des entreprises, la suspension de paiement des impôts ou encore le prolongement du délai des déclarations fiscales. De son côté, le patron de la Confédération des TPE-PME déclare que la Covid-19 constitue un nouveau fardeau qui se rajoute aux mille maux dont souffre cette frange du tissu économique très fragile. Il cite le retard flagrant des délais de paiement, les charges sociales et fiscales élevées, le manque de fonds de roulement, l’absence d’assurances pour ces situations. Il apparait ainsi que ces opérateurs sont en quête d’un vrai financement ou des mesures leur permettant de reprendre leurs activités dans des conditions idoines.
Ce qui nécessite une « intervention rapide du gouvernement, du Comité de Veille Economique et des parties prenantes pour sauver les millions de familles qui souffrent en silence sans réclamer, contrairement à ce que d’autres font depuis les premières semaines de cette pandémie », estime cet auto-entrepreneur. Pour la Confédération Marocaine de TPE-PME, il urge plus que jamais qu’elle siège en tant que membre du Comité de Veille Economique vue l’ampleur de la crise économique sur les TPE dans le cadre de la relance de 95% de l’économie marocaine que sont les TPE-PME.
Wolondouka SIDIBE
Trois questions à Abdellah El Fergui
Abdellah El Fergui
Le Président de la Confédération Marocaine de TPE-PME, Abdellah El Fergui, est, on ne peut plus, clair : il faut aider cette catégorie d’entreprises à travers des mesures concrètes.
Quelles évaluations faites-vous de l’impact de Covid-19 sur les TPME ?
Avant Covid-19, les TPE et PME étaient déjà en situation très difficile pour ne pas dire critique. Ce qui nous a amené à demander une réunion d’urgence avec le chef du gouvernement au mois de janvier pour en discuter et cela en rapport avec le PLF 2020, d’autant plus que nos propositions n’ont pas été prises en compte. Avec l’arrivée de la pandémie Coronavirus et la sècheresse que le pays a connue, les choses se sont aggravées pour les TPE-PME. Les deux fléaux ont eu des impacts sur leurs trésoreries et leurs situations financières en générale. Nous attendons que des mesures concrètes soient prises, avec la relance de l’économie, au profit des TPE-PME car beaucoup sont en arrêt d’activité.
Justement, quelles sont les mesures concrètes et immédiates de la relance de ces TMPE ?
Il est vrai que l’Etat a lancé deux lignes de crédits au profit des TPE-PME. Il s’agit de « Relance TPE » pour les TPE moins de 10 millions de Dh et « Damane Relance » pour les PME qui font plus de 10 millions de DH de chiffre d’affaires. Seulement, le CVE a créé une Commission Mixte pour étudier les dossiers des entreprises qui font plus de 500 millions de DH alors qu’il n’y pas eu de Commission mixte pour étudier les dossiers des TPE. Ce qui donne le sentiment que ces catégories d’entreprises sont laissées pour compte. D’où, au-delà des métaphores, comme c’est le cas de Damane Oxygène des banquiers, il faut créer cette Commission mixte sans laquelle, les TPT-PME ne pourront bénéficier de ces aides de l’Etat par défaut d’étude de dossiers.
A la lumière de votre table ronde avec la BM, quelles sont les perspectives économiques du Maroc ?
Cette table ronde, organisée par la Banque Mondiale Maghreb et l’IFC en interne sous le thème : Perspectives économiques au Maroc & Impact de la crise Covid sur les TPME » a été l’occasion de discuter de l’économie marocaine après Coronavirus et ses conséquences. Selon les prévisions de la BM, le PIB devrait connaitre un recul en 2020 ainsi qu’une croissance moyennement faible. J’étais invité à parler des effets de Covid-19 sur les TPE-PME.
Quelles évaluations faites-vous de l’impact de Covid-19 sur les TPME ?
Avant Covid-19, les TPE et PME étaient déjà en situation très difficile pour ne pas dire critique. Ce qui nous a amené à demander une réunion d’urgence avec le chef du gouvernement au mois de janvier pour en discuter et cela en rapport avec le PLF 2020, d’autant plus que nos propositions n’ont pas été prises en compte. Avec l’arrivée de la pandémie Coronavirus et la sècheresse que le pays a connue, les choses se sont aggravées pour les TPE-PME. Les deux fléaux ont eu des impacts sur leurs trésoreries et leurs situations financières en générale. Nous attendons que des mesures concrètes soient prises, avec la relance de l’économie, au profit des TPE-PME car beaucoup sont en arrêt d’activité.
Justement, quelles sont les mesures concrètes et immédiates de la relance de ces TMPE ?
Il est vrai que l’Etat a lancé deux lignes de crédits au profit des TPE-PME. Il s’agit de « Relance TPE » pour les TPE moins de 10 millions de Dh et « Damane Relance » pour les PME qui font plus de 10 millions de DH de chiffre d’affaires. Seulement, le CVE a créé une Commission Mixte pour étudier les dossiers des entreprises qui font plus de 500 millions de DH alors qu’il n’y pas eu de Commission mixte pour étudier les dossiers des TPE. Ce qui donne le sentiment que ces catégories d’entreprises sont laissées pour compte. D’où, au-delà des métaphores, comme c’est le cas de Damane Oxygène des banquiers, il faut créer cette Commission mixte sans laquelle, les TPT-PME ne pourront bénéficier de ces aides de l’Etat par défaut d’étude de dossiers.
A la lumière de votre table ronde avec la BM, quelles sont les perspectives économiques du Maroc ?
Cette table ronde, organisée par la Banque Mondiale Maghreb et l’IFC en interne sous le thème : Perspectives économiques au Maroc & Impact de la crise Covid sur les TPME » a été l’occasion de discuter de l’économie marocaine après Coronavirus et ses conséquences. Selon les prévisions de la BM, le PIB devrait connaitre un recul en 2020 ainsi qu’une croissance moyennement faible. J’étais invité à parler des effets de Covid-19 sur les TPE-PME.
Propos recueillis par
Wolondouka SIDIBE