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Relance post Covid-19 : Une éclaircie en perspective pour des secteurs pourvoyeurs d’emplois


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 6 Janvier 2022

Globalement, l’activité économique devrait connaître une embellie au regard des mesures engagées par le gouvernement pour atténuer les impacts de la Covid-19. Du tourisme à l’industrie, du cuir au textile, en passant par l’automobile, sans oublier l’agriculture, les différents indicateurs annoncent une éclaircie dans les mois à venir. Constat.



A-t-on besoin de lire, dans une boule de cristal, les perspectives de l’économie nationale, au titre de l’année 2022, en cette période de crise sanitaire, même si la vaccination gagne largement du terrain ? Toujours est-il que plusieurs indicateurs indiquent une sensible amélioration de l’activité économique.

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) annonce la couleur dans un rapport où il révèle qu’au premier trimestre 2022, la croissance mondiale devrait continuer à s’améliorer mais à un rythme plus modéré qu’en 2021, avec la dissipation progressive de l’effet de rattrapage et la présence de contrastes régionaux et sectoriels.

Sur la même lancée, la demande intérieure nationale poursuivrait son accroissement au début de l’année 2022, avec cependant un rythme en légère décélération notamment au niveau des dépenses des ménages. Les dépenses publiques poursuivraient, quant à elles, leur tendance haussière, situant la hausse de la consommation publique à 4,5%, en variation annuelle. L’investissement brut progresserait au rythme de 7,8%, tiré par la bonne orientation de l’investissement en biens d’équipement industriel et de BTP.

Dans cette optique, les efforts d’investissement, au titre de l’année 2022, seront consacrés à la poursuite de l’impulsion donnée à l’investissement public en 2021. Ainsi, le budget alloué à l’investissement public en 2022 devrait progresser de 6,5% (245 MMDH) par rapport à l’année dernière. Il est réparti sur le budget de l’Etat (Budget Général, Comptes spéciaux du Trésor et SEGMA) avec 889 MMDH, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement avec 45 MMDH, les établissements et entreprises publics avec 92,1 MMDH et les collectivités territoriales avec 19 MMDH. C’est ce qui ressort d’une note du ministère de l’Économie et des Finances (Direction du Budget) sur « la répartition régionale de l’investissement » accompagnant le projet de Loi de finances 2022.

Relance industrielle

Sur le plan sectoriel, une dynamique soutenue, à travers des mesures incitatives et encourageantes, devra apporter une éclaircie au grand bonheur des opérateurs. C’est le cas du cuir. D’ailleurs, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a déjà donné le ton. Puisque dans le cadre du Plan de relance industrielle (2021-2023), 26 projets d’investissement dans l’ensemble des filières du cuir ont été accompagnés avec un montant d’investissement prévisionnel de près de 525 millions de dirhams et qui devraient permettre la création de plus de 8.200 emplois stables.

Et ce n’est pas tout puisque le gouvernement lancera en cette année 2022 des consultations préliminaires avec la partie américaine sur l’assouplissement de certaines règles d’origine pour faciliter l’accès d’un certain nombre de produits de textile au marché du pays de l’Oncle Sam. Par ailleurs, l’industrie du cuir est présente dans la stratégie marocaine 2022. Ce rythme ira crescendo avec l’ouverture des frontières d’ici la fin de l’année. Le même constat se trouve dans le textile.

A ce sujet, l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) a dévoilé sa feuille de route, déclinée à l’horizon 2030. Dénommé « Dayem Morocco», il se veut comme une vision du textile « Made in Morocco » couvrant aussi bien le marché local qu’international. L’objectif est d’augmenter la valeur des exportations du secteur à 60 milliards de dirhams ainsi que de porter la part des exportations marocaines sur les marchés d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord à 20% du total des exportations.

Pour le tourisme, et dans le sillage des efforts consentis pour atténuer l’impact négatif de la pandémie sur le secteur, le budget alloué au titre de l’exercice 2022 au secteur du tourisme a été rehaussé de 8% par rapport à l’année dernière, soit à plus de 670 MDH dont 616,6 MDH consacrés à l’investissement et 63,14 MDH au fonctionnement.

Comme s’accordent à souligner le NMD et le programme gouvernemental, la pérennité du secteur exige de repenser le paradigme touristique national. La promotion du tourisme durable, la diversification de l’offre touristique et, surtout, l’intégration de l’agent « pandémie » comme facteur structurel dans les plans touristiques, sont autant de pistes prioritaires en droite ligne avec la stratégie 3R du ministère de tutelle : Résister, Relancer, Réinventer.

Dispositions financières et règlementaires

Les mêmes efforts sont consentis dans le secteur industriel avec le plan d’accélération industriel (PAI), qui visait la création de 90.000 emplois et la production annuelle de 600.000 véhicules. Ces objectifs ont été largement dépassés cette année et le Royaume possède aujourd’hui tous les ingrédients nécessaires pour être dans le top 10 mondial de l’industrie automobile, non seulement en nombre de véhicules produits, mais aussi par le taux d’intégration local qui a atteint les 60%.

Enfin, il y a l’agriculture. Ici l’Etat reste sur sa lancée d’encouragement de l’investissement à travers l’octroi des incitations dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA). Le montant de subventions prévisionnel pour 2022 est de près de 4,49 milliards de dirhams (MMDH) pour un investissement global de 9,2 MMDH.

De son côté, en matière de financement, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) a pris les dispositions financières et réglementaires nécessaires, à l’image des campagnes précédentes, pour répondre aux besoins de financement de la campagne agricole. Ainsi une enveloppe financière de 8 MMDH est ainsi dédiée au financement de l’actuelle campagne contre 4 MMDH lors des campagnes précédentes, avec le lancement de nouveaux produits « Tasbiq FDA » et « Tasbiq Tasdir ». Un ensemble d’éléments fondateurs qui annoncent un lendemain meilleur pour l’activité économique.


Wolondouka SIDIBE

Rapport du Haut-Commissariat au Plan


Une croissance prévisionnelle de 2,8% au T1-2022
 
Dans son point de conjoncture du T4-2021 et perspectives pour le T1-2022, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) indique l’activité économique nationale devrait enregistrer une croissance de 2,8% au premier trimestre 2022, en variation annuelle.

Pour le HCP, et compte tenu d’un accroissement de 3,4% de la valeur ajoutée hors agriculture, l’activité économique nationale enregistrerait une hausse de 2,8% au T1-2022, en variation annuelle, au lieu de +1% au même trimestre de 2021. La valeur ajoutée hors agriculture devrait augmenter, en glissement annuel, de 3,4% au T1-2022, fait savoir le HCP et d’ajouter que dans le secteur tertiaire, l’activité poursuivrait son amélioration dans les services marchands notamment le commerce et le transport.

Dans l’ensemble, le secteur tertiaire contribuerait pour 1,6 point à l’évolution du Produit intérieur brut (PIB), alors que dans le secteur secondaire, les activités industrielles et de construction poursuivraient leur amélioration amorcée depuis le T2-2021, précise le HCP. S’agissant des activités agricoles, elles afficheraient une inflexion à la baisse au T1-2022, après avoir été particulièrement dynamiques en 2021.

Les performances des filières végétales seraient affectées par une pluviométrie automnale en dessous d’une saison normale. Toutefois, la production animale devrait poursuivre son évolution positive, mais à un rythme plus modéré grâce, notamment, au développement des activités avicoles.

Globalement et sous l’hypothèse d’une récolte céréalière en dessous de la moyenne quinquennale d’environ 9%, la valeur ajoutée agricole s’infléchirait de 4,5%, en variation annuelle au T1-2022. Par ailleurs, le HCP s’attend à une demande mondiale adressée au Maroc en augmentation de 2,4%, en variation annuelle, lors de la même période.

La demande intérieure nationale, elle, devrait poursuivre son accroissement au début de l’année 2022, avec cependant un rythme en légère décélération notamment au niveau des dépenses des ménages. Les dépenses publiques poursuivraient, quant à elles, leur tendance haussière, situant la hausse de la consommation publique à 4,5%, en variation annuelle.

De son côté, l’investissement brut progresserait au rythme de 7,8%, tiré par la bonne orientation de l’investissement en biens d’équipement industriel et de Bâtiment et travaux publics (BTP).

 



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