Une première manifestation du caractère inégalitaire de la dernière décision du ministère de l’éducation nationale instituant l’enseignement à distance comme règle et le présentiel comme exception vient de se concrétiser avec l’annonce par l’un des établissements privés de l’enseignement français au Maroc de son intention de généraliser l’enseignement en mode présentiel.
Il s’agit du Lycée Français International André Malraux (LFIAM) de Rabat qui vient d’émettre un communiqué dans ce sens. «La rentrée scolaire au LFIAM aura lieu comme prévu le 7 septembre 2020. Les élèves seront accueillis en effectifs réduits et en alternance, dans des conditions sanitaires conformes aux recommandations des autorités marocaines», peut-on lire dans ce communiqué signé par Sophie Churlet, Proviseure du LFIAM qui relève de l'Office Scolaire et Universitaire International (OSUI).
La note d'information partagée sur la page Facebook du LFIAM (voir capture d'écran ci-dessous du message initial qui a été légèrement et poliment modifié en fin de journée pour y introduire la phrase "sous réserve de l'accord des autorités marocaines") précise que les modalités d'accueil : emplois du temps adaptés, règles d'hygiène, aménagements des espaces, seront communiqués rapidement aux parents. «Pour les familles qui ne souhaitent pas opter pour l'enseignement en présentiel, un enseignement à distance sera mis en place», conclut le même communiqué.
La décision du LFIAM sera certainement dupliquée dans les autres établissements d’enseignement relevant de la mission française au Maroc et même au-delà, par l’ensemble des établissements privés actifs dans le Royaume, du moins ceux parmi eux qui disposent des moyens humains et matériels pour le faire. En attendant, un message attribué à l'AEFE, l'autre réseau d'enseignement français au Maroc dont relèvent plusieurs établissements à gestion publique, informe que ce réseau n'avait pas encore tranché sur les modalités de la prochaine rentrée à propos desquelles une concertation serait en cours avec les autorités marocaines.
Cette situation déplorable et inégalitaire dont il ne faut surtout pas blâmer les établissements privés qu’ils soient marocains ou étrangers et qui ne font que répondre aux attentes de leurs clientèles, creuse ainsi davantage le fossé social qui subsiste depuis plusieurs décennies entre les diverses couches de la société marocaine en matière d'éducation. Elle sonne également le glas de l’enseignement public marocain dans le cercueil duquel la dernière décision du ministère de l'éducation nationale vient de planter le dernier clou.
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