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Sahara Marocain : le Temps de la Clarté pour l’ONU


Rédigé par Said Temsamani le Lundi 24 Mars 2025



Said Temsamani, analyste politique.
Said Temsamani, analyste politique.

 

L’entretien, ce lundi à Rabat, entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara marocain, Staffan de Mistura, s’inscrit dans un contexte diplomatique où la marge d’ambiguïté se réduit inexorablement. À la veille des consultations informelles du Conseil de sécurité prévues à la mi-avril 2025, l’ONU est confrontée à une réalité qu’elle ne peut plus ignorer : la marocanité du Sahara n’est plus un sujet de débat, mais un fait établi sur les plans politique, économique et diplomatique.

Un paradigme dépassé, une dynamique irréversible


Depuis plusieurs années, la diplomatie marocaine, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a réussi à transformer la perception internationale du dossier saharien. La reconnaissance par les États-Unis en 2020 de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud a marqué un tournant majeur, suivi de l’ouverture de consulats à Laâyoune et Dakhla par de nombreux pays africains, arabes et latino-américains. Plus récemment, le soutien affirmé de la France et du Royaume-Uni, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité, conforte la position légale du Maroc et isole davantage les thèses séparatistes.


Le discours royal du 6 novembre 2024, à l’occasion du 49e anniversaire de la Glorieuse Marche Verte, a souligné cette évolution en appelant l’ONU à “prendre ses responsabilités en mettant en évidence la grande différence entre deux paradigmes : Celui qu’incarne le Maroc dans son Sahara, réaliste et légitime, et celui qui repose sur une vision sclérosée, coupée du monde réel et de ses évolutions”.


Le contraste est saisissant entre, d’une part, un Maroc engagé dans un projet de développement ambitieux pour ses provinces sahariennes et, d’autre part, une lecture figée du dossier par certaines instances onusiennes qui peinent à s’adapter aux nouvelles donnes.


Un développement irréfutable, une MINURSO obsolète ?


L’une des grandes questions qui se posent aujourd’hui est celle du maintien de la MINURSO. Créée pour superviser un processus référendaire qui n’a plus lieu d’être, cette mission onusienne semble de plus en plus en décalage avec la réalité du terrain. Le Sahara marocain n’est plus une région en attente d’un statut incertain, mais un territoire pleinement intégré dans la dynamique de développement du Royaume.


Des investissements massifs ont transformé Laâyoune, Dakhla et d’autres localités en véritables pôles économiques et sociaux. Le modèle de développement des provinces du Sud, lancé en 2015 avec un budget de plus de 77 milliards de dirhams, a permis d’accélérer la modernisation des infrastructures, notamment avec la construction du port de Dakhla Atlantique, la généralisation des énergies renouvelables et la mise en place d’autoroutes de l’eau pour renforcer la résilience face au stress hydrique.

 Dans ces conditions, l’ONU doit se poser la question de la pertinence du maintien de la MINURSO. Sa présence contribue-t-elle encore à la stabilité ou perpétue-t-elle, au contraire, une illusion d’incertitude politique désormais dépassée ?


L’Europe s’aligne sur la réalité marocaine


La dynamique de reconnaissance du Sahara marocain ne se limite plus aux États-Unis. En Europe, un tournant stratégique s’opère progressivement. La France, à travers le discours du président Emmanuel Macron devant le Parlement marocain lors de sa visite d’État en octobre 2024, a réaffirmé que “le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine”.


Cette position a eu un effet d’entraînement. Plusieurs pays européens, longtemps hésitants, ont ajusté leur approche. L’Espagne et l’Allemagne ont reconnu la prééminence du plan marocain d’autonomie, suivies par d’autres États influents au sein de l’UE. De plus, les accords de coopération économique entre le Maroc et l’Union européenne, incluant explicitement les provinces du Sud, valident de facto la souveraineté marocaine sur le territoire.


L’Initiative d’Autonomie : seule voie crédible


Dans ce contexte, la proposition marocaine d’Autonomie s’impose comme l’unique solution politique viable, crédible et conforme aux exigences du Conseil de sécurité en matière de réalisme et de pragmatisme. La communauté internationale l’a bien compris et l’ONU ne peut plus faire abstraction de cette dynamique.


Le Maroc a d’ailleurs réaffirmé son soutien aux efforts du Secrétaire Général de l’ONU et de son Envoyé Personnel pour parvenir à une solution définitive, à condition qu’elle s’inscrive dans le cadre de l’Initiative d’Autonomie et du respect de l’intégrité territoriale du Royaume. Toute tentative de relancer des solutions obsolètes, déconnectées des évolutions politiques et diplomatiques, serait vouée à l’échec.


Le Conseil de sécurité à l’heure du choix


Les consultations de la mi-avril 2025 au Conseil de sécurité seront un test crucial. L’ONU doit prendre acte des transformations en cours et cesser de donner du crédit à des discours dépassés qui ne font qu’alimenter l’immobilisme. Le Maroc a fait sa part du chemin en proposant une solution politique sérieuse, en développant économiquement et socialement ses provinces du Sud et en obtenant un soutien diplomatique grandissant.


Il appartient désormais à l’ONU de se hisser à la hauteur de ses responsabilités. L’Histoire a souvent mis à l’épreuve la capacité des grandes organisations internationales à évoluer face aux réalités du monde. Pour le Sahara marocain, l’ONU est à un tournant : elle doit reconnaître l’évidence d’une solution durable fondée sur l’Initiative d’Autonomie et cesser d’entretenir des illusions sur un statu quo artificiel.


Le Maroc, fort de son ancrage international et de ses succès diplomatiques, est plus que jamais en position de force. L’ONU doit maintenant choisir entre accompagner cette dynamique inéluctable ou risquer de perdre en crédibilité en restant figée dans un passé révolu.




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