L’année dernière, à la découverte de « Hedonia Part I », nous disions, en partie, ceci : « On survole l’hyperréalisme, on enlace le pop art et on s’étire entre peinture et photographie. Le résultat est d’une rare curiosité. Si dans ces quatre grands formats l’eau coule à flots, on soupçonne un flottement coriace mêlant nature et son saccage. D’où cet hédonisme caressant le plaisir, repoussant le supplice. Une exposition philosophique où le réel est source d’inspiration, où sa déconstruction est langage universel.
On a presque envie d’évoquer la patte du Britannique David Hockney dans ces œuvres, mais on s’en éloigne à mesure que le regard perce le discours d’une peinture qui respire l’exclusivité, qui expire le partage. Actes définitivement personnels. Un fin foisonnement des couleurs vient, dans la foulée, baigner le regard dans des mètres cubes d’apaisement. On n’en ressort pas indemne. » Pour cette suite, la préoccupation est plus picturale, entièrement picturale. On y hume le grand air, entre terre piscinable et mer rocheuse, entre ciel ouvert et soleil taquinant, entre solitude et monologues grouillants. Voilà qui fait joyeusement plouf, qui invite à la douche écossaise activant sang pour sang la circulation des neurones.
On a presque envie d’évoquer la patte du Britannique David Hockney dans ces œuvres, mais on s’en éloigne à mesure que le regard perce le discours d’une peinture qui respire l’exclusivité, qui expire le partage. Actes définitivement personnels. Un fin foisonnement des couleurs vient, dans la foulée, baigner le regard dans des mètres cubes d’apaisement. On n’en ressort pas indemne. » Pour cette suite, la préoccupation est plus picturale, entièrement picturale. On y hume le grand air, entre terre piscinable et mer rocheuse, entre ciel ouvert et soleil taquinant, entre solitude et monologues grouillants. Voilà qui fait joyeusement plouf, qui invite à la douche écossaise activant sang pour sang la circulation des neurones.
En rasant l’ému
Loin des asthmatiques moraux et des adeptes des homélies plébiscitant une génération n’ayant pas senti le vent tourner, l’approche consommable à souhait des travaux changeants du discours constant de Sanae Arraqas caresse à l’envi un renouveau hors l’aloi, snobant l’alliage ou la qualité académiquement consacrée. Elle peint tel un interrogateur qui ne mêle jamais les antagonistes, les soumet à l’épreuve individuelle, ne les confronte qu’à travers de puissants non-dits. Sanae, elle, interroge avec fort débordement la vie et ses exubérants acteurs, braves par essence et taiseux dans l’éloquence. Si cela se complique, c’est que l’artiste cultive en silence et récolte en rasant l’ému.
Ses œuvres suggèrent la sonorité rageuse d’un cracheur de feu repenti. Dans un beau plaisir d’emprunt, voilà ce qui ressort du noyau du récent catalogue consacré à cette artiste au sourire omniprésent, à la limite de l’insolence : « Ses recherches, dans un souffle anthropologique, placent constamment l’humain et son rapport à son environnement immédiat au centre de ses observations et préoccupations. Sanae Arraqas maîtrise les techniques nobles de la peinture à l’huile, du dessin, de la gravure mais également l’art de l’installation.
Chef de file d’une nouvelle figuration de plus en plus présente dans le paysage de la création contemporaine, elle déroule les images fantasmées d’une éphéméride où se mêlent incompréhensions et impossibles fictions. » Sanae, pour l’avoir connue habillée d’ambitions et nue de véritables claques que peut variablement administrer la vie, est cette âme marchant sur deux pieds, ce corps poreux, cette observatrice de ce qui enveloppe un monde d’ici et d’ailleurs. Elle « lutte » certainement à taille humaine mais envoie des ondes qui la traduiront ultérieurement comme visionnaire.
Car, dans la joie qu’elle communique par le biais de toiles grassement joyeuses, il y a des gifles qui se disputent le vrai et le faux, le lard et le cochon. « Sanae Arraqas est cette créatrice qui se laisse traverser par diverses incompréhensions rythmant la vie pour essayer de les canaliser et les rendre criantes jusqu’à les banaliser », disions-nous encore en 2022. Ces propos évoluent au rythme du boxing intellectuel que prodigue avec nonchalance l’artiste à la production plus volumineuse dans l’esprit et les entrailles que dans les livraisons ou les exhibitions.
Avant de faire positivement tâche dans la sphère plastique marocaine, Sanae Arraqas est pélerine entre la France, la Belgique, les Etats-Unis, le Japon et le Maroc. Après l’obtention d’une licence de l’Institut des Beaux-arts de Tétouan en 2013, elle expose en individuelle l’année suivante à El Jadida. Suivent plusieurs happenings à la galerie Shart et à moult autres présences collectives en parallèle de son cursus de professeure. Aujourd’hui, elle évolue en créatrice battante, un poing c’est tout.
Ses œuvres suggèrent la sonorité rageuse d’un cracheur de feu repenti. Dans un beau plaisir d’emprunt, voilà ce qui ressort du noyau du récent catalogue consacré à cette artiste au sourire omniprésent, à la limite de l’insolence : « Ses recherches, dans un souffle anthropologique, placent constamment l’humain et son rapport à son environnement immédiat au centre de ses observations et préoccupations. Sanae Arraqas maîtrise les techniques nobles de la peinture à l’huile, du dessin, de la gravure mais également l’art de l’installation.
Chef de file d’une nouvelle figuration de plus en plus présente dans le paysage de la création contemporaine, elle déroule les images fantasmées d’une éphéméride où se mêlent incompréhensions et impossibles fictions. » Sanae, pour l’avoir connue habillée d’ambitions et nue de véritables claques que peut variablement administrer la vie, est cette âme marchant sur deux pieds, ce corps poreux, cette observatrice de ce qui enveloppe un monde d’ici et d’ailleurs. Elle « lutte » certainement à taille humaine mais envoie des ondes qui la traduiront ultérieurement comme visionnaire.
Car, dans la joie qu’elle communique par le biais de toiles grassement joyeuses, il y a des gifles qui se disputent le vrai et le faux, le lard et le cochon. « Sanae Arraqas est cette créatrice qui se laisse traverser par diverses incompréhensions rythmant la vie pour essayer de les canaliser et les rendre criantes jusqu’à les banaliser », disions-nous encore en 2022. Ces propos évoluent au rythme du boxing intellectuel que prodigue avec nonchalance l’artiste à la production plus volumineuse dans l’esprit et les entrailles que dans les livraisons ou les exhibitions.
Avant de faire positivement tâche dans la sphère plastique marocaine, Sanae Arraqas est pélerine entre la France, la Belgique, les Etats-Unis, le Japon et le Maroc. Après l’obtention d’une licence de l’Institut des Beaux-arts de Tétouan en 2013, elle expose en individuelle l’année suivante à El Jadida. Suivent plusieurs happenings à la galerie Shart et à moult autres présences collectives en parallèle de son cursus de professeure. Aujourd’hui, elle évolue en créatrice battante, un poing c’est tout.
Anis HAJJAM