Fragile depuis des années, le secteur de l’Habitat peine à redémarrer en subissant les effets conjugués de la crise sanitaire et des chamboulements géopolitiques en Europe. Les prix des biens immobiliers tutoient les sommets, les chantiers de construction en stand-by, la réticence des potentiels acheteurs bat son plein...le gel du secteur est multidimensionnel et requiert une nouvelle vision. Si les effets des crises touchent toutes les strates de la société, le département de tutelle préfère se pencher d’abord sur les problèmes rencontrés par les catégories les plus vulnérables et la classe moyenne.
Un programme dédié à cette dernière se profile comme une urgence, étant donné qu’elle est laissée-pour-compte depuis des années, comme en témoignent les chiffres officiels dévoilés par le ministère de l’Habitat. Au moment où l’habitat social pousse comme des champignons dans les différentes villes du Royaume, seulement 11.328 logements ont été réalisés dans le cadre du programme mis en place, depuis 2013, par la tutelle au profit de la classe moyenne.
En juillet dernier, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima-Zahra Mansouri, avait dressé un bilan glaçant, soulignant que le nombre d’unités sociales construites est de 600.000 logements tandis que 100.000 autres sont en cours de réalisation. Ceci, alors que la demande atteint les deux millions d’unités, dont 70% appartiennent aux classes démunie et moyenne.
C’est dire qu’il est plus que temps de faire bouger l’offre de la classe moyenne et c’est ainsi que la ministre de tutelle a affirmé, lundi, à la Chambre des Représentants, la volonté de mettre sur pied un nouveau programme dédié à cette catégorie de la population.
Mansouri a noté que ce programme vise à encourager l’investissement et à répondre aux attentes des citoyens, faisant savoir qu’il fera l’objet de discussions et de consultations dans le cadre d’un dialogue régional-national qui sera lancé le mois prochain, afin de recueillir l’avis des professionnels et des citoyens.
Equation compliquée !
Néanmoins, la concrétisation de ce nouveau programme sera soumise aux règles de la conjoncture qui font exploser les prix des matières premières et dont la fin n’est pas pour bientôt. En effet, comme l’a confirmé la ministre devant les députés, les prix ont augmenté de 198% pour ce qui est du verre, de 91% pour le cuivre, 51% pour l’aluminium, 32% pour les fils électriques, 25% pour le bois et 19% pour le fer, ajoutant qu’il est actuellement impossible de fournir un rapport précis sur les effets des prix élevés sur le secteur, cependant, il faut du temps pour trouver des solutions adaptées au contexte.
La tutelle s’engage par ailleurs à réfléchir sur des mesures à même de faire effet d’électrochoc au secteur qui compte près de 5.000 entreprises, employant environ 80.000 personnes, et qui sont désormais à peine trois à pouvoir endosser de gros chantiers d’infrastructures.
Le programme du ministère sera également confronté aux exigences des professionnels, malgré la batterie de mesures annoncées en avril dernier. En tête de liste figurent l’arrêt de l’application de la taxe sur les terrains non bâtis, la prorogation d’un an du délai des autorisations de construire et la réduction de 50% des frais d’enregistrement et de conservation foncière au profit des clients et acquéreurs dont le pouvoir d’achat a été considérablement impacté ces dernières années.
Construction en milieu rural : enfin une prise de conscience
S’agissant de l’habitat dans le milieu rural, la ministre n’y est pas allée de main morte : «Il est temps de revoir un arsenal juridique qui a plus de 30 ans. Il faut prendre en considération la réalité actuelle», a souligné Mansouri, relevant qu’il est difficile d’appliquer les mêmes procédures pour les permis de construire en milieu urbain que pour le monde rural.
Dans ce sens, elle a soutenu que son département essaie de remédier aux différentes problématiques en publiant plusieurs circulaires destinées aux responsables des agences urbaines et des inspections régionales, les invitant à simplifier les procédures de construction en milieu rural, conformément aux articles 34, 35 et 36 de la loi 12-90 relative à l’urbanisme. L’idée est de prendre des mesures dont la réduction de la surface concernée à moins de 1.000 m2, l’élimination des documents techniques et administratifs non nécessaires et la délimitation des zones des douars non couverts par les documents d’urbanisme.
Répondant à une question istiqlalienne sur les mesures incitatives visant à promouvoir les nouveaux chantiers de construction dans le monde rural, la ministre a souligné que son département oeuvre pour contribuer à la mise en place de programmes opérationnels favorisant le développement dans le monde rural. Ceci passe par la simplification des procédures et démarches administratives lors de la constitution des dossiers des demandes de permis destinées à l’habitat en milieu rural et à la délimitation des douars non couverts par les documents d’urbanisme, et ce, afin de permettre à la population locale de construire sans lui imposer la condition d’une superficie d’au moins un hectare.
Pour Mansouri, le but de l’octroi d’un permis de construire en milieu rural est de veiller à la sécurité des habitants de ces zones et de préserver l’harmonie spatiale et territoriale.
Un programme dédié à cette dernière se profile comme une urgence, étant donné qu’elle est laissée-pour-compte depuis des années, comme en témoignent les chiffres officiels dévoilés par le ministère de l’Habitat. Au moment où l’habitat social pousse comme des champignons dans les différentes villes du Royaume, seulement 11.328 logements ont été réalisés dans le cadre du programme mis en place, depuis 2013, par la tutelle au profit de la classe moyenne.
En juillet dernier, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima-Zahra Mansouri, avait dressé un bilan glaçant, soulignant que le nombre d’unités sociales construites est de 600.000 logements tandis que 100.000 autres sont en cours de réalisation. Ceci, alors que la demande atteint les deux millions d’unités, dont 70% appartiennent aux classes démunie et moyenne.
C’est dire qu’il est plus que temps de faire bouger l’offre de la classe moyenne et c’est ainsi que la ministre de tutelle a affirmé, lundi, à la Chambre des Représentants, la volonté de mettre sur pied un nouveau programme dédié à cette catégorie de la population.
Mansouri a noté que ce programme vise à encourager l’investissement et à répondre aux attentes des citoyens, faisant savoir qu’il fera l’objet de discussions et de consultations dans le cadre d’un dialogue régional-national qui sera lancé le mois prochain, afin de recueillir l’avis des professionnels et des citoyens.
Equation compliquée !
Néanmoins, la concrétisation de ce nouveau programme sera soumise aux règles de la conjoncture qui font exploser les prix des matières premières et dont la fin n’est pas pour bientôt. En effet, comme l’a confirmé la ministre devant les députés, les prix ont augmenté de 198% pour ce qui est du verre, de 91% pour le cuivre, 51% pour l’aluminium, 32% pour les fils électriques, 25% pour le bois et 19% pour le fer, ajoutant qu’il est actuellement impossible de fournir un rapport précis sur les effets des prix élevés sur le secteur, cependant, il faut du temps pour trouver des solutions adaptées au contexte.
La tutelle s’engage par ailleurs à réfléchir sur des mesures à même de faire effet d’électrochoc au secteur qui compte près de 5.000 entreprises, employant environ 80.000 personnes, et qui sont désormais à peine trois à pouvoir endosser de gros chantiers d’infrastructures.
Le programme du ministère sera également confronté aux exigences des professionnels, malgré la batterie de mesures annoncées en avril dernier. En tête de liste figurent l’arrêt de l’application de la taxe sur les terrains non bâtis, la prorogation d’un an du délai des autorisations de construire et la réduction de 50% des frais d’enregistrement et de conservation foncière au profit des clients et acquéreurs dont le pouvoir d’achat a été considérablement impacté ces dernières années.
Construction en milieu rural : enfin une prise de conscience
S’agissant de l’habitat dans le milieu rural, la ministre n’y est pas allée de main morte : «Il est temps de revoir un arsenal juridique qui a plus de 30 ans. Il faut prendre en considération la réalité actuelle», a souligné Mansouri, relevant qu’il est difficile d’appliquer les mêmes procédures pour les permis de construire en milieu urbain que pour le monde rural.
Dans ce sens, elle a soutenu que son département essaie de remédier aux différentes problématiques en publiant plusieurs circulaires destinées aux responsables des agences urbaines et des inspections régionales, les invitant à simplifier les procédures de construction en milieu rural, conformément aux articles 34, 35 et 36 de la loi 12-90 relative à l’urbanisme. L’idée est de prendre des mesures dont la réduction de la surface concernée à moins de 1.000 m2, l’élimination des documents techniques et administratifs non nécessaires et la délimitation des zones des douars non couverts par les documents d’urbanisme.
Répondant à une question istiqlalienne sur les mesures incitatives visant à promouvoir les nouveaux chantiers de construction dans le monde rural, la ministre a souligné que son département oeuvre pour contribuer à la mise en place de programmes opérationnels favorisant le développement dans le monde rural. Ceci passe par la simplification des procédures et démarches administratives lors de la constitution des dossiers des demandes de permis destinées à l’habitat en milieu rural et à la délimitation des douars non couverts par les documents d’urbanisme, et ce, afin de permettre à la population locale de construire sans lui imposer la condition d’une superficie d’au moins un hectare.
Pour Mansouri, le but de l’octroi d’un permis de construire en milieu rural est de veiller à la sécurité des habitants de ces zones et de préserver l’harmonie spatiale et territoriale.
Saâd JAFRI