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Sécurité sanitaire : Investir pour soigner les maux du secteur de la Santé


Rédigé par Saad Jafri Jeudi 16 Avril 2020

La présente crise sanitaire a mis en exergue les lacunes des systèmes de Santé de tout les Etats du monde, notamment le Maroc. Pire, le Covid-19 a frappé tellement fort au point même que de grandes puissances mondiales, paraissent aujourd’hui comme des pays du tiers monde, d’un point de vue infrastructurel. Ainsi, Policy Center of the New South a réservé un rapport sur le sujet, incitant les pays à accorder la priorité à la santé dans le développement et dans la sécurité internationale.



"Il est important que les systèmes de santé aient une plus grande résilience" (Ph.MAP)
"Il est important que les systèmes de santé aient une plus grande résilience" (Ph.MAP)
Le 28 janvier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété l'état d'urgence sanitaire mondiale, suite à la propagation rapide du Coronavirus, qui à ce jour, a causé au moins 119.806 décès dans 209 pays et territoires dénombrés, avec 1.930.089 cas confirmés. De cette calamité humaine est née une attention renouvelée à la sécurité sanitaire mondiale, remettant en question sa définition, sa signification et ses implications pratiques pour les programmes et les politiques. Malgré les actions apparemment décisives des gouvernements, des médecins et des experts du monde entier, il est clair qu'aucun pays n'était pleinement préparé à faire face à cette pandémie, au point même que de grandes puissances mondiales, paraissent aujourd’hui comme des pays du tiers monde, d’un point de vue infrastructurel. Dans ce sillage, Policy Center of the New South indique dans un rapport, publié le 13 avril, que la pandémie du Covid-19 est un nouveau signal d’alarme incitant les pays à accorder la priorité à la santé dans le développement et dans la sécurité internationale. Pour le Maroc, cet investissement suppose la consolidation de ses systèmes de surveillance, de veille et de santé. Il implique, également, le développement de la diplomatie sanitaire et la mise en place d’une dynamique de renforcement de la collaboration multisectorielle et du partenariat public-privé pour adapter le système de santé national et améliorer son fonctionnement, indique le rapport. Ainsi, la sécurité sanitaire serait, une plateforme pour le développement durable et pour la réduction de la vulnérabilité du secteur de la Santé.

Consolider le dividende de la résilience du système de Santé

Il est important que les systèmes de santé aient une plus grande résilience, indique Abdelali Belghiti Alaoui, auteur du rapport publié par le Policy Center. Quelques mois après l’épidémie de SRAS, les pouvoirs publics chinois ont décidé d’investir massivement dans le système de santé publique. Grâce à cet investissement, la Chine a pu réaliser la plus grande expansion de la couverture sanitaire universelle de l’histoire de l’humanité (1,3 milliard d’habitants couverts par l’assurance maladie). A l’instar de la Chine, le Maroc doit renforcer sa planification pour la résilience de son système de santé et encourager les politiques publiques, les projets et les investissements qui favorisent cette résilience et renforcent ses dividendes, souligne M. Belghiti. «S’il est encore tôt pour se prêter à ce genre d’exercice, il est possible d’attirer l’attention sur certaines leçons ou précautions à prendre en considération à la veille d’une grande réflexion menée par le Maroc sur le nouveau modèle de développement», ajoute-il.

La santé un instrument de politique étrangère

Aujourd’hui, il est de notoriété publique que la diplomatie sanitaire est très prometteuse pour répondre aux besoins nationaux en rapport avec la sécurité sanitaire mondiale, et ce grâce à ses instruments contraignants et non contraignants appliqués par les institutions de gouvernance mondiale. Le Maroc doit se positionner par rapport à ce nouveau domaine d’action de la coopération internationale, souligne le rapport, ajoutant que des services et des compétences spécialisés dans la diplomatie sanitaire doivent se développer parce que la diplomatie sanitaire a une portée géostratégique. Le rôle de la diplomatie sanitaire nationale consisterait, également, à investir dans la création –ou le renforcement- de réseaux régionaux et sous-régionaux pouvant jouer un rôle de catalyseur pour le financement et le renforcement des capacités nationales et régionales face aux crises sanitaires.

Les crises sanitaires mondiales ne sont pas seulement une menace pour la santé publique, mais aussi pour la stabilité économique des pays, affirme M.Belghiti. En plus du renforcement des mécanismes habituels de financement de la santé (Budget, CMB etc.), le Royaume selon l’auteur, doit assurer un financement pour les plans de riposte aux situations de risque majeur à travers des mécanismes comme le « Fonds de gestion de la pandémie du coronavirus » ou encore le «Fonds de solidarité contre les événements de catastrophes naturelles», ajoutant que l’investissement dans la préparation des plans de riposte ne peut être un investissement ponctuel.
 
JAFRI Saâd








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