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Actu Maroc

Seulement 82.000 emplois net créés au Maroc en 2024 (Chiffres du HCP)


Rédigé par Youssef Benkirane Lundi 3 Février 2025

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a indiqué qu'entre l’année 2023 et 2024, l’économie nationale a créé 82.000 postes d’emploi, résultat d’une augmentation de 162.000 postes en milieu urbain et d’une diminution de 80.000 en milieu rural, après avoir perdu 157.000 postes une année auparavant. Détails.



Selon la note d’information du HCP sur le marché du travail en 2024, publiée ce matin, le nombre de chômeurs a augmenté de 58 000 personnes par rapport à 2023, atteignant 1 638 000 contre 1 580 000 l’année précédente, soit une hausse de 4 %.

Le taux de chômage s'est ainsi établi à 13,3 % en 2024, contre 13 % en 2023, marquant une progression de 0,3 point. Cette hausse concerne à la fois le milieu rural, où il est passé de 6,3 % à 6,8 % (+0,5 point), et le milieu urbain, où il a légèrement augmenté de 16,8 % à 16,9 % (+0,1 point).

Cette progression résulte principalement d’une augmentation de 42 000 chômeurs en milieu urbain et de 15 000 en milieu rural. Par ailleurs, le chômage a touché de manière inégale les différentes catégories de population. Il a notamment progressé de 1,1 point parmi les femmes, atteignant 19,4 % contre 18,3 % en 2023, tandis que chez les hommes, la hausse a été plus modérée, passant de 11,5 % à 11,6 %.

Les disparités selon l’âge et le niveau d’éducation

Toutes les tranches d’âge ont également été concernées par cette montée du chômage. Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, le taux est passé de 35,8 % à 36,7 % (+0,9 point). Il a également augmenté parmi les personnes âgées de 25 à 34 ans, de 20,6 % à 21 % (+0,4 point), ainsi que chez celles de 35 à 44 ans, de 7,4 % à 7,6 % (+0,2 point). Enfin, pour les 45 ans et plus, le taux est passé de 3,7 % à 4 % (+0,3 point).

Concernant le niveau d’éducation, le taux de chômage est resté quasi stable parmi les diplômés (-0,1 point), s'établissant à 19,6 %, alors qu’il a progressé de 4,9 % à 5,2 % parmi les personnes sans diplôme (+0,3 point). Les hausses les plus marquées ont été enregistrées chez les titulaires de diplômes de qualification professionnelle (+1,5 point, atteignant 23,9 %) et ceux de l'enseignement secondaire qualifiant (+1,3 point, atteignant 24,6 %).

Baisse des taux d’activité et d’emploi

Le taux d’activité a quasi-stagné entre 2023 et 2024, passant de 43,6% à 43,5%. Par milieu de résidence, ce taux a baissé de 0,8 point en milieu rural, passant de 47,3% à 46,5% et augmenté de 0,2 point en milieu urbain, passant de 41,8%à 42%. Il a augmenté de 0,1 point parmi les femmes, s’établissant à 19,1%,et diminué de 0,4 point parmi les hommes (68,6%).

De son côté, le taux d’emploi a reculé de 38% à 37,7% au niveau national (-0,3 point), enregistrant une baisse de 1 point en milieu rural, passant de 44,3% à 43,3%, et une légère hausse de 0,1 point en milieu urbain, passant de 34,8% à 34,9%. Ce taux a baissé de 0,4 point pour les hommes et de 0,2 point pour les femmes.

Le chômage de longue durée en progression

Le HCP relève également une augmentation du chômage de longue durée. La part des personnes en situation de chômage depuis moins d’un an est passée de 33,3 % à 37,1 %, et la durée moyenne du chômage a légèrement reculé, passant de 32 à 31 mois. Par ailleurs, 30 % des chômeurs ont perdu leur emploi en raison d’un licenciement ou de la cessation d’activité de leur entreprise, tandis que 25,6 % sont au chômage suite à l’achèvement de leurs études.

Parmi les chômeurs, 50,7 % avaient déjà occupé un emploi. Une majorité d’entre eux réside en milieu urbain (80 %), sont des hommes (77,5 %) et sont âgés de 15 à 34 ans (57,5 %). Près de 72 % d’entre eux possèdent un diplôme, dont 45,2 % de niveau moyen et 26,8 % de niveau supérieur. En termes de statut professionnel, 85,8 % de ces anciens actifs étaient salariés et 12,8 % étaient auto-employés. Les secteurs les plus touchés par le chômage restent les « services » (55,6 %), suivis du BTP (17,7 %) et de l’industrie (15,7 %).

Le sous-emploi en augmentation

Le sous-emploi a également connu une progression en 2024. Le volume des personnes en situation de sous-emploi est passé de 1 043 000 en 2023 à 1 082 000 en 2024, soit une augmentation du taux national de 9,8 % à 10,1 %. Cette hausse est plus marquée en milieu rural, où le taux est passé de 11,6 % à 12,2 %, tandis qu’il a légèrement progressé en milieu urbain, de 8,7 % à 8,9 %.

En ce qui concerne les formes de sous-emploi, la population active occupée en situation de sous-emploi lié à la durée de travail a augmenté de 512 000 à 595 000 personnes, avec un taux national en hausse de 4,8 % à 5,6 %. En revanche, le sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre formation et emploi a reculé, passant de 531 000 personnes en 2023 à 486 000 en 2024, avec un taux en baisse de 5 % à 4,6 %.

Les services, principal pourvoyeur d'emplois

Le secteur des services demeure le premier employeur du pays, concentrant 49,4 % des actifs occupés. En parallèle, le secteur de l’agriculture, de la forêt et de la pêche a enregistré une perte de 137 000 emplois à l’échelle nationale, due à la suppression de 146 000 postes en milieu rural, partiellement compensée par la création de 9 000 emplois en milieu urbain.

En termes de création d’emplois, les services ont généré 159 000 postes rémunérés et 1 000 non rémunérés, tandis que l’industrie a exclusivement créé 46 000 emplois rémunérés. Le secteur du BTP a, quant à lui, ajouté 14 000 emplois rémunérés mais perdu 1 000 emplois non rémunérés. À l’inverse, l’agriculture, la forêt et la pêche ont vu disparaître 94 000 emplois non rémunérés et 43 000 emplois rémunérés.

Ainsi, après les services, les autres secteurs employeurs restent l’agriculture, la forêt et la pêche (26,3 %), suivis par l’industrie (12,6 %) et le BTP (11,6 %).








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