L’Algérie a eu le malheur d’évoquer sournoisement la question des droits de l’Homme au Sahara à la 4ème Commission de l’Assemblée Générale de l’ONU. Durant une séance, tenue le 4 octobre, la délégation algérienne a, comme d’habitude, appelé à inclure l’observation des droits de l’Homme dans la mission de la MINURSO, ce que le Conseil de Sécurité a refusé dans sa dernière Résolution qui a prorogé le mandat de la Mission onusienne d’un an supplémentaire.
Le projecteur braqué sur l’Algérie
Durant les discussions, la délégation marocaine a intelligemment tourné le débat vers la responsabilité de l’Algérie dans le conflit et notamment dans la prise en otage de la population de Tindouf, prisonnière des camps qui ressemblent à une prison à ciel ouvert.
En réponse aux attaques vicieuses et fallacieuses des représentants algériens, la Conseillère près la Mission permanente du Maroc auprès des Nations Unies, Mouna Ouazzani, a exhibé le double-jeu de l’Algérie qui ne cesse de se prévaloir malicieusement des arguments « droit-de l'hommistes » pour tenter de ternir l’image du Maroc alors que le régime des généraux est le principal responsable des violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf.
« Si votre pays est réellement soucieux de la promotion et de la protection des droits de l’Homme, pourquoi non seulement ne fait-il rien pour améliorer la situation dans les camps de Tindouf, dont il est le pays hôte, comme le demande le Conseil de Sécurité, mais continue de violer les droits humains fondamentaux des populations retenues contre leur gré dans ces camps ? », a martelé la diplomate marocaine, qui s’est demandé avec indignation pourquoi l’Algérie se refuse à permettre le recensement des populations de Tindouf ?
Sur ce volet, la conseillère a fait état de « violation des Résolutions du Conseil de Sécurité et des dispositions du droit international humanitaire ». Ce refus obstiné cache la crainte des dirigeants algériens de voir le monde découvrir les horreurs qui règnent dans les camps, dont le détournement de l’aide humanitaire destinée aux habitants. Ces derniers en sont privés par le cartel du « Polisario » avec la bénédiction de l’Etat algérien qui en est complice. Mouna Ouazzani n’a pas manqué de rappeler les preuves de ces détournements qui sont documentées dans le Programme Alimentaire Mondial dans son rapport de janvier 2023.
La piqûre de rappel d’Omar Hilale
Citée cinq fois dans la Résolution du Conseil de Sécurité, l’Algérie a été rappelée à l’ordre en étant sommée d’autoriser le recensement des populations séquestrées. L’Ambassadeur permanent du Royaume aux Nations Unies, Omar Hilale, a, lui aussi, souligné cette sorte de détermination opiniâtre du régime algérien. L’ambassadeur a rappelé, peu de temps après le vote de la Résolution 2703, que « le Conseil de Sécurité appelle dans sa 13ème Résolution consécutive à l’enregistrement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf et exhorte, une nouvelle fois, les organisations humanitaires internationales à suivre les pratiques onusiennes dans l’acheminement et la délivrance de l’aide humanitaire, afin de prévenir son détournement par le « Polisario » et les « responsables algériens ».
Omar Hilale a réfuté les arguments de l’Algérie en expliquant que le Conseil de Sécurité s’est félicité des réalisations du Royaume dans le domaine de la promotion et la protection des droits de l’Homme dans son Sahara.
En réalité, l’Algérie n’a pas le culot d’autoriser le recensement des habitants des camps pour la simple raison que cela lui est périlleux et risqué puisque sa responsabilité sera mise en avant, donc, à nu. En plus, le recensement sous l’égide de l’ONU ne fera que dévoiler l'escroquerie du « Polisario » qui a bourré ces camps de gens qui n’ont rien à voir avec les populations sahraouies et qui viennent de pays voisins, comme l’explique Mohammed Badine El Yattitoui, expert en relations internationales. Lequel estime, d’ailleurs, que les appels répétitifs du Conseil de Sécurité à l’égard de l’Algérie dans ses Résolutions sont des points positifs pour le Maroc.
Rappelons que la Résolution du Conseil de Sécurité a été adoptée à 13 voix favorables, dont celles de quatre pays membres permanents, à savoir les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Chine. Pour sa part, la Russie s’est abstenue sous prétexte que le texte, élaboré par la diplomatie américaine, n’est pas équilibré. Moscou, rappelons-le, a plaidé pour des « négociations directes » entre le Maroc et le « Polisario » contrairement à ce à quoi appelle la Résolution qui a consacré la prééminence du processus des tables rondes avec la participation de l’Algérie.