La suspension du financement de l’USAID, actée au début de l'année 2025 par l’Administration Trump, a impacté profondément des milliers d’ONG bénéficiaires dans le flou, y compris au Maroc.
Ces organisations, dont une grande partie engagées la défense des Droits humains, l’aide sociale, le développement durable et la lutte contre les inégalités, se trouvent désormais à la recherche d'une bouée de sauvetage pour maintenir leurs activités.
Des projets suspendus et des ONG en difficulté
Des ONG marocaines, à l’instar de leurs consœurs partout en Afrique, se retrouvent plongées dans une situation de grande incertitude. Pour cerner l’ampleur des dégâts, Mobilising for Rights Associates (MRA), une organisation à but non lucratif, consacrée aux Droits des femmes et implantée à Rabat, a pris l’initiative de réaliser un sondage indépendant. L’objectif est de mettre en lumière l'impact immédiat de cette suspension sur les ONG locales, tout en alertant l’opinion publique sur la gravité de la situation.
Approchée par le journal « L’Opinion », Stephanie Willman Bordat, Associée fondatrice de Mobilising for Rights Associates, analyse cette mesure sous plusieurs angles. Pour elle, la situation est floue et évolue rapidement. Il est donc crucial que les responsables de contrats, les contractants et les bénéficiaires s'assurent que les associations marocaines reçoivent des informations complètes, exactes et en temps réel sur le gel des financements.
Concernant les résultats de l’enquête, elle précise que : « Le sondage a ciblé des groupes marocains locaux, souvent partenaires d’organisations internationales bénéficiant de financements américains. Sur 37 répondants, 25 ont choisi l'anonymat. Certaines ONG ont refusé de répondre, craignant des représailles ou que leur participation nuise à leur financement américain ».
Il ressort que 19 % des associations marocaines locales n'ont pas été remboursées pour des dépenses engagées avant l'ordre du 24 janvier, tandis que 17 % ont vu la suspension des paiements pour les dépenses après cette date. Pour leur part, 53 % d’entre elles ont dû annuler des activités prévues, tandis que 25 % ont eu des difficultés à payer les salaires du personnel, et 22 % ont eu du mal à couvrir les coûts d'opérations de base comme le loyer et les services publics. De plus, 11 % ont été contraintes de licencier du personnel, 22 % ont rencontré des problèmes avec d'autres organismes locaux ou bénéficiaires de programmes, et 25 % ont signalé d'autres types de difficultés.
Selon ledit document, de nombreux répondants ne savaient pas si leurs paiements étaient suspendus, en raison d'un manque d'informations de la part du bénéficiaire principal. En outre, 38 % des répondants ont appris la suspension par des canaux informels, tels que le bouche-à-oreille ou les médias, au lieu d'une notification officielle. Le manque de communication autour du gel des aides est donc un problème majeur.
Dans cette optique, elle met en avant la nécessité de soutenir ces associations, en raison de leur engagement et de leur rôle crucial. De nombreuses ONG locales sont directement impactées par ce gel des financements, car elles collaborent en grande partie avec des entreprises et des organisations internationales, principales bénéficiaires des subventions américaines. Ces associations déploient des programmes sur le terrain dans des domaines tels que l'inclusion économique, la démocratisation, l'éducation et la lutte contre les violences faites aux femmes, en ciblant particulièrement les populations marginalisées, comme les personnes handicapées, les femmes, les jeunes et d'autres groupes vulnérables.
Contester cette décision : Quelles démarches légales ?
Selon Stephanie Willman Bordat, il serait, en effet, difficile pour des associations locales au Maroc de porter plainte aux États-Unis contre l’administration en raison de contraintes d’accès et de moyens. Heureusement, deux plaintes collectives ont déjà été déposées par de grandes sociétés et organisations internationales, bénéficiaires principaux des fonds américains.
« En effet, le 13 février, un tribunal fédéral a rendu une décision favorable en émettant une ordonnance injonctive temporaire contre le gel du financement de l’aide étrangère par l’Administration Trump », explique-t-elle. « Cette injonction interdit à l’Administration de suspendre ou de restreindre les financements alloués à travers divers contrats et accords d’aide, tout en interdisant également toute résiliation ou suspension de ces engagements ».
Guidelines de l'Association
Face à cette crise qui fragilise l’équilibre des actions solidaires, l’association a pris l’initiative de publier plusieurs recommandations essentielles pour amorcer un changement immédiat. En tête de ces propositions, elle insiste sur la levée urgente du gel des financements de l’aide étrangère des États-Unis, afin que les programmes et paiements puissent reprendre, en conformité avec l’ordonnance du tribunal rendue le 13 février.
Les responsables des contrats, ainsi que les principaux bénéficiaires et contractants, se voient ainsi appelés à garantir une circulation d’informations fluide et transparente. Les associations locales marocaines doivent recevoir, sans délai, des informations complètes, exactes et en temps utile concernant le gel des financements, afin d’éviter toute confusion et garantir une gestion efficace des ressources. Enfin, ces associations doivent continuer leur travail de surveillance, en documentant avec rigueur l'impact néfaste de ce gel, tout en veillant à la régularité des procédures qui en découlent.
Ces organisations, dont une grande partie engagées la défense des Droits humains, l’aide sociale, le développement durable et la lutte contre les inégalités, se trouvent désormais à la recherche d'une bouée de sauvetage pour maintenir leurs activités.
Des projets suspendus et des ONG en difficulté
Des ONG marocaines, à l’instar de leurs consœurs partout en Afrique, se retrouvent plongées dans une situation de grande incertitude. Pour cerner l’ampleur des dégâts, Mobilising for Rights Associates (MRA), une organisation à but non lucratif, consacrée aux Droits des femmes et implantée à Rabat, a pris l’initiative de réaliser un sondage indépendant. L’objectif est de mettre en lumière l'impact immédiat de cette suspension sur les ONG locales, tout en alertant l’opinion publique sur la gravité de la situation.
Approchée par le journal « L’Opinion », Stephanie Willman Bordat, Associée fondatrice de Mobilising for Rights Associates, analyse cette mesure sous plusieurs angles. Pour elle, la situation est floue et évolue rapidement. Il est donc crucial que les responsables de contrats, les contractants et les bénéficiaires s'assurent que les associations marocaines reçoivent des informations complètes, exactes et en temps réel sur le gel des financements.
Concernant les résultats de l’enquête, elle précise que : « Le sondage a ciblé des groupes marocains locaux, souvent partenaires d’organisations internationales bénéficiant de financements américains. Sur 37 répondants, 25 ont choisi l'anonymat. Certaines ONG ont refusé de répondre, craignant des représailles ou que leur participation nuise à leur financement américain ».
Il ressort que 19 % des associations marocaines locales n'ont pas été remboursées pour des dépenses engagées avant l'ordre du 24 janvier, tandis que 17 % ont vu la suspension des paiements pour les dépenses après cette date. Pour leur part, 53 % d’entre elles ont dû annuler des activités prévues, tandis que 25 % ont eu des difficultés à payer les salaires du personnel, et 22 % ont eu du mal à couvrir les coûts d'opérations de base comme le loyer et les services publics. De plus, 11 % ont été contraintes de licencier du personnel, 22 % ont rencontré des problèmes avec d'autres organismes locaux ou bénéficiaires de programmes, et 25 % ont signalé d'autres types de difficultés.
Selon ledit document, de nombreux répondants ne savaient pas si leurs paiements étaient suspendus, en raison d'un manque d'informations de la part du bénéficiaire principal. En outre, 38 % des répondants ont appris la suspension par des canaux informels, tels que le bouche-à-oreille ou les médias, au lieu d'une notification officielle. Le manque de communication autour du gel des aides est donc un problème majeur.
Dans cette optique, elle met en avant la nécessité de soutenir ces associations, en raison de leur engagement et de leur rôle crucial. De nombreuses ONG locales sont directement impactées par ce gel des financements, car elles collaborent en grande partie avec des entreprises et des organisations internationales, principales bénéficiaires des subventions américaines. Ces associations déploient des programmes sur le terrain dans des domaines tels que l'inclusion économique, la démocratisation, l'éducation et la lutte contre les violences faites aux femmes, en ciblant particulièrement les populations marginalisées, comme les personnes handicapées, les femmes, les jeunes et d'autres groupes vulnérables.
Contester cette décision : Quelles démarches légales ?
Selon Stephanie Willman Bordat, il serait, en effet, difficile pour des associations locales au Maroc de porter plainte aux États-Unis contre l’administration en raison de contraintes d’accès et de moyens. Heureusement, deux plaintes collectives ont déjà été déposées par de grandes sociétés et organisations internationales, bénéficiaires principaux des fonds américains.
« En effet, le 13 février, un tribunal fédéral a rendu une décision favorable en émettant une ordonnance injonctive temporaire contre le gel du financement de l’aide étrangère par l’Administration Trump », explique-t-elle. « Cette injonction interdit à l’Administration de suspendre ou de restreindre les financements alloués à travers divers contrats et accords d’aide, tout en interdisant également toute résiliation ou suspension de ces engagements ».
Guidelines de l'Association
Face à cette crise qui fragilise l’équilibre des actions solidaires, l’association a pris l’initiative de publier plusieurs recommandations essentielles pour amorcer un changement immédiat. En tête de ces propositions, elle insiste sur la levée urgente du gel des financements de l’aide étrangère des États-Unis, afin que les programmes et paiements puissent reprendre, en conformité avec l’ordonnance du tribunal rendue le 13 février.
Les responsables des contrats, ainsi que les principaux bénéficiaires et contractants, se voient ainsi appelés à garantir une circulation d’informations fluide et transparente. Les associations locales marocaines doivent recevoir, sans délai, des informations complètes, exactes et en temps utile concernant le gel des financements, afin d’éviter toute confusion et garantir une gestion efficace des ressources. Enfin, ces associations doivent continuer leur travail de surveillance, en documentant avec rigueur l'impact néfaste de ce gel, tout en veillant à la régularité des procédures qui en découlent.