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International

Syrie : Face à la menace turque, les FDS courtisent le régime


Rédigé par L'Opinion Jeudi 9 Juin 2022

La menace turque pousse les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans les bras du régime et se disent prêtes à coordonner avec Damas ayant besoin de ses défenses aériennes.



Les FDS soutenues par les États-Unis ont annoncé mardi leur disposition à coordonner avec le régime syrien pour repousser toute invasion turque du nord et protéger le territoire syrien.

Et d’ajouter que la décision est intervenue après une réunion d'urgence des principaux dirigeants du mouvement qui ont abordé les menaces turques de lancer une nouvelle offensive sur certaines parties du nord de la Syrie.

Ankara a promis de lancer une nouvelle attaque contre les zones du nord de la Syrie contrôlées par les Forces démocratiques syriennes menées par les unités de protection du peuple kurde.

Ces nouvelles menaces ont mis en lumière le tissu complexe des relations dans le nord de la Syrie : alors que la Turquie considère les Unités de protection du peuple kurde (YPG) comme une organisation terroriste, Washington soutient les forces kurdes syriennes, qui coordonnent également avec le régime syrien et son allié la Russie.

Dimanche, le commandant des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Abdi, a déclaré à "Reuters" que ses forces étaient "ouvertes" à collaborer avec le régime de Damas pour affronter la Turquie, mais a ajouté qu'il n'était pas nécessaire d'envoyer des forces supplémentaires.

Oui pour la DCA de Damas non pour ses troupes

"L'essentiel pour l'armée syrienne de défendre le territoire syrien est en utilisant sa DCA contre les avions turcs", a-t-il déclaré par téléphone depuis un lieu inconnu dans le nord de la Syrie.

Le régime syrien considère la Turquie comme une puissance occupante dans le nord du pays, et le ministère des Affaires étrangères à Damas a déclaré le mois dernier qu'il considérerait toute nouvelle incursion turque comme "des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité".

Ankara a soutenu les factions armées de l'opposition dans les affrontements contre le régime et les Forces démocratiques syriennes, et la Turquie a de plus en plus utilisé des avions de combat et des drones pour cibler les territoires contrôlés par les Forces démocratiques syriennes, où les autorités kurdes syriennes ont établi un régime distinct de Damas.

Abdi a déclaré qu'une coordination militaire accrue avec le régime ne menacerait pas le régime semi-autonome, ajoutant que « la priorité est la défense du territoire syrien, et personne ne devrait penser à exploiter la situation pour obtenir des gains sur le terrain ».

La menace d'ISIS

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé à contrôler les villes de Tel Rifaat et Manbij, contrôlées par les FDS, dans la province d'Alep, au nord de la Syrie, dont la plupart sont contrôlées par les forces du régime.

Les incursions soutenues par la Turquie au cours des années précédentes ont évincé les FDS de l'enclave nord-ouest d'Afrin et d'une série de villes frontalières à l'est.

Abdi a déclaré que toute nouvelle attaque entraînerait le déplacement d'environ un million de personnes et "une bataille plus intense et une propagation plus large", mais il n'a pas précisé si ses forces réagiraient en lançant des attaques sur le territoire turc lui-même.

Abdi a averti que cela pourrait également conduire à la réémergence de l'Etat islamique, que les Forces démocratiques syriennes avaient expulsé de vastes zones du nord et de l'est de la Syrie avec le soutien aérien américain. Les combattants des FDS gardent les camps et les prisons où les membres de l'Etat islamique et leurs familles sont détenus, et un éventuel envoi de ces gardes pour combattre la Turquie peut entraîner des failles de sécurité. "Nous ne pouvons pas nous battre sur deux fronts", a ajouté Abdi.


 


Manœuvres aériennes russo-syriennes le long du Golan occupé

Le ministère russe de la Défense a annoncé le début d’exercices conjoints russo-syriens, simulant des ripostes à des frappes aériennes contre un ennemi hypothétique dans le ciel syrien. Ces exercices s’inscrivent dans le cadre de la coordination et de l’entraînement conjoints entre les deux armées syrienne et russe.

Au cours de ces exercices, deux avions de combat russes Su-35 et six avions de chasse syriens, Mig, ont simulé une confrontation avec des avions de combat hostiles et des drones qui ont pénétré les espaces aériens syriens. Les pilotes syriens ont traité avec ces avions sous une couverture et un soutien apportés par les pilotes russes, puisque des cibles hostiles éventuelles ont été complètement observées et détruites, en plus de l’atteinte des objectifs aériens pendant la nuit pour la première fois.

Ces manœuvres ont montré une haute coordination entre les pilotes des deux armées et une grande interaction selon les différentes positions. Les forces aériennes russes ont participé à ces exercices via des avions de combat de type Su-24, Su-34 et Su-35, alors que les forces aériennes syriennes ont participé avec des chasseurs de type Mig-23ML et Mig-29. Le 26 mai dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé que « Moscou continuera à soutenir les dirigeants syriens dans le cadre du rétablissement complet de l’intégrité territoriale du pays ».

Lavrov a déclaré, lors d’un entretien avec la chaîne satellitaire russe RT version arabe : « En Syrie, il y a encore des unités de forces armées de pays que personne n’a invitées. Jusqu’à présent, l’armée américaine, qui occupait une grande partie de la rive orientale de l’Euphrate, y établit un quasi-Etat, encourageant directement la sécession, et utilisant à cette fin une partie de la population kurde d’Irak ».

 



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