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Système d'enseignement en présentiel: l'OSUI a-t-il été obligé à rétropédaler?


Lundi 24 Août 2020

Après la publication en début de journée d'un message qui établit clairement le système d'enseignement en présentiel comme la règle et celui à distance comme l'exception lors de la prochaine rentrée scolaire au sein de la mission française, ou du moins l'un de ses établissements basés à Rabat, l'Office Scolaire et Universitaire International (OSUI) dont relève cet établissement aurait-il été poussé à tempérer ses ardeurs?



Hélène Le Gal, Ambassadrice de la France au Maroc
Hélène Le Gal, Ambassadrice de la France au Maroc
Lundi matin, en début de journée, un message largement relayé parmi les groupes des parents d'élèves de la mission française au Maroc et signé par Sophie Churlet, la proviseure du Lycée Français International André Malraux (LFIAM) de Rabat est accueilli avec un grand enthousiasme.

Ce message fait état d'un changement de paradigme total par rapport au système d'enseignement préconisé pour la prochaine rentrée scolaire par le ministère marocain de l'éducation nationale qui a institué l'enseignement à distance comme la règle et le présentiel comme une exception ne pouvant être concédée que sur demande expresse des parents d'élèves. 

Publié sur Facebook et partagé en masse sur WhatsApp, ledit message informait dans sa version initiale, sans autre forme de formalisme, que la rentrée scolaire était maintenue pour la date du 7 septembre et que le système présentiel allait y être la règle suivant un système de rotation des élèves en effectifs réduits. Le même message laisse la possibilité aux parents qui ne désirent pas que leurs enfants y prennent part d'opter pour un système d'enseignement à distance à la demande. 

La nouvelle agit comme un baume sur les coeurs de parents très tourmentés par la perspective d'une reprise de la scolarité à distance dont ils ont eu toute la latitude d'éprouver les contraintes durant la période du confinement et dont la plupart gardent de sérieux traumatismes.  

Mais la joie est vite gâchée par une autre information. En début d'après-midi, un message à rebrousse-poil de celui du LFIAM qui relève de l'Office Scolaire et Universitaire International (OSUI) commence à circuler parmi les mêmes groupes de parents d'élèves. Signé par l'Agence de l'Enseignement Français à l'Etranger (AEFE) qui regroupe, elle, les établissements de la mission française à gestion publique, ce message informe en substance que les tractations seraient toujours en cours en étroite coordination avec les autorités marocaines et que rien n'avait encore été décidé.

Plus tard dans la journée, le même message, dépourvu cette fois-ci de la signature de l'AEFE est posté sur la page Twitter de l'ambassade française au Maroc. Plus étrange, le message posté sur la page Facebook du Lycée André Malraux dans la matinée a lui aussi subit une modification légère certes, mais de taille. Une phrase révélatrice de pressions exercées par une partie qui reste à déterminer soit côté marocain, soit côté français, conditionne la mesure qui était annoncée comme acquise le même jour, par l'obtention de l'accord des autorités marocaines. . 

Ce changement de posture ou du moins cette reformulation d'une mesure qui a été sans doute longtemps préparée, mûrie et la lourde logistique qu'elle implique engagée, laisse la porte ouverte à toutes les suppositions. Mais ce qui est certain, c'est que l'annonce du LFIAM n'aura pas manqué de susciter l'embarras aussi bien au sein du ministère de l'éducation nationale marocain qui s'est ainsi retrouvé confronté à la première manifestation du caractère inégalitaire des mesures qu'il a annoncé pour la prochaine rentrée scolaire, que pour une chancellerie française sans doute encore échaudée par l'incident diplomatique de la mi-été lorsque l'ambassadrice Hélène Le Gal avait annoncé dans un Tweet maladroit avoir profité de la présentation en aparté d'un point d'étape de l'état d'avancement des travaux de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD). 

Dans l'un comme dans l'autre cas, une marche arrière de l'enseignement français sur la mesure préalablement annoncée, semble pour le moins inenvisageable, ne serait-ce que pour la réaction en chaîne qu'elle ne manquera pas de susciter parmi les milieux des parents d'élèves qui la jugent aujourd'hui comme acquise. Et même si rétropédalage il y'a, il risque d'être aussitôt sanctionné par le retour des revendications parentales non prises en compte durant la période du confinement sur un allègement des frais d'une scolarité à distance jugée largement et unanimement insatisfaisante. 

Il est à rappeler que "Le réseau des établissements scolaires d'enseignement français au Maroc est l’un des plus denses au monde. Il totalisait à la rentrée 2019, près de 43 500 élèves, dont plus de 70 % sont marocains, dans 44 établissements couvrant les principales villes du Maroc, dans tous les niveaux d'enseignement", peut-on lire sur le site du SCAC, le service de coopération et d'action culturelle relevant de l'ambassade française.

Que ce soit ceux de l'AEFE ou de l'OSUI, les établissements de ce réseau font sans distinction partie du réseau des établissements français à l’étranger, indépendamment de leur gestion publique ou privée. Ils bénéficient de ce fait de l'homologation du ministère français de l'Education nationale et dispensent un enseignement conforme aux programmes français.
 

Message initial de la proviseure du LFIAM avant sa modification
Message initial de la proviseure du LFIAM avant sa modification

Message initial de l'AEFE portant sa signature
Message initial de l'AEFE portant sa signature








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