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Talbi Alami : "Faire face aux défis de l’Afrique exige une volonté politique commune"


Rédigé par L'Opinion Avec MAP Jeudi 20 Février 2025

Les défis et enjeux auxquels est confronté le continent africain nécessitent d’activer la volonté politique partagée de ses pays et de transformer les aspirations en politiques, projets et réalisations, a souligné, jeudi à Rabat, le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami.



"L’incertitude qui règne dans l’ordre international, la propagation des égos nationalistes et des axes dans le monde et les aspirations de nos peuples à jouir de nos droits légitimes, en tant qu’Africains, à vivre dans la prospérité requièrent que nous prenions notre destin en main afin de pouvoir dépasser les problématiques et les défis dont vous connaissez tous l’acuité", a affirmé M. Talbi Alami, qui intervenait à l'ouverture du 2ème forum des Présidents des Commissions des Affaires Étrangères des parlements africains.

'’En effet, l’extrémisme et le terrorisme se nourrissent des contextes de pauvreté, tandis que le séparatisme menace de fractionner les États. S’en accommoder constitue un danger pour le monde entier’’, a-t-il ajouté, faisant observer que la force de l’État national africain est une nécessité historique, tout comme les partenariats avec les autres forces mondiales requièrent des positions unifiées, des économies fortes et l’ancrage et la consolidation des partenariats sud-sud dans le respect de la logique de gagnant-gagnant.

"Il est toutefois regrettable qu’à toutes nos rencontres, nous sommes toujours amenés à débattre, les mêmes défis et les crises auxquels notre continent est confronté et qui persistent depuis plusieurs années, malgré les réalisations accomplies dans différents domaines, particulièrement au niveau institutionnel et économique avec les espoirs que cela suscite pour une renaissance africaine réalisable pourvu que nous soyons capables de nous unir et de dépasser les obstacles qui nous obstruent’’, a-t-il, en revanche, relevé.

M. Talbi Alami a, à cet égard, indiqué que les motifs de cet espoir le taux de croissance attendu de 4,3% dans le continent en 2025 et de plus de 5% dans 24 États africains et ce, ‘’malgré les circonstances objectives et le contexte international inadapté’’.

Et de faire remarquer que ‘’les résultats réalisés au niveau économique en Afrique et au niveau de la construction institutionnelle ne doivent pas occulter les défis énormes auxquels notre continent est confronté, ni les indicateurs économiques et environnementaux inquiétants qui sous-tendent une situation défavorable à la réalisation du décollage économique espéré et la cohésion sociale nécessaire à la stabilité’’.

Dans ce sillage, il a souligné qu'au premier rang de ces défis, on trouve la multiplicité des conflits, notamment les conflits internes dans certains pays du continent. "En effet après que notre continent a réussi à dépasser le coût politique et stratégique de la guerre froide qui, du reste, n’était pas une guerre africaine, et à accomplir nombre de transitions politiques combinées à une construction institutionnelle prometteuse, les conflits menaçant la situation dans certains pays africains ont refait surface dans certains cas", a-t-il poursuivi.

Ce défi, d'après M. Talbi Alami, ‘’alimente et est, en même temps, alimenté parfois par les propensions du séparatisme et des tentatives de mettre en péril l’unité territoriale et l’intégrité des États’’, notant que ‘’ces deux défis, malheureusement, convergent quelques fois et s’allient d’autres fois avec les phénomènes du terrorisme haineux et de l’extrémisme violent, compromettant la stabilité dans plusieurs régions’’.

Et de préciser que ‘’le terrorisme et l’extrémisme violent ne portent pas atteinte seulement aux personnes, sèment la terreur et poussent les populations à l’exode, mais ils visent également à mettre en danger la stabilité, répandre le chaos, généraliser la situation de non-Etat et l’étendre au-delà de son contexte géographique et s’emparer des potentialités naturelles des nations’’.

Sur le plan économique, M. Talbi Alami a souligné que le continent africain rencontre les défis découlant des déséquilibres pour lesquels le continent paie un lourd tribut tels que la sécheresse, la désertification, l’érosion des sols et les inondations au moment où l’Afrique peine à tirer profit des fruits de l’industrialisation et de l’accumulation historique subséquente.

‘’De ces défis naissent d’autres tels que la pauvreté, la malnutrition, la dépendance alimentaire, les migrations, l’exode et le déplacement massif des populations, mais aussi, et plus grave encore, des sentiments de frustrations et de désespoir qui ne permettent pas d’établir la confiance dans les institutions nationales que les élites africaines peinent à ancrer’’, a-t-il expliqué.

Ceci, a-t-il dit, ‘’ne doit en aucun cas occulter les signes de réussite et les édifications institutionnelles à l’échelle régionale et à l’échelle continentale ainsi que le succès de plusieurs pays africains à réaliser des transitions démocratiques véritables, en toute indépendance, de façon autonome et en comptant sur la participation et la mobilisation de leurs citoyens’’.

Abordant les atouts et les potentialités dont regorge l'Afrique, le président de la Chambre des représentants a souligné que notre continent "vit à l’heure de nombreuses dynamiques, aussi bien politiques qu’économiques, et qui comprennent le rôle grandissant du continent africain en tant que cadre d’action africaine conjointe et zone de libre-échange continental africain et les groupements économiques régionaux africains, qui constituent aussi un cadre de coopération et d’échanges économiques, à l’exception malheureusement d’un groupement nord-africain".

D’autres initiatives prometteuses et stratégiques sont proposées, y compris le processus des États africains atlantiques et celle visant à permettre aux pays du Sahel africain d’avoir accès à l’Océan atlantique, lancées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et qui viennent en fait compléter le projet de gazoduc Nigéria-Maroc, à travers 13 pays africains, a-t-il conclu.