Il y a une diversité de positions et de points de vue des dirigeants et des États sur la rhétorique politique des talibans afghans. Certains la considèrent comme « encourageante » et estiment que les talibans de 2021 sont différents des talibans de 2001. D’autres attendent que les paroles du mouvement se traduisent par des actions concrètes, afin de se repentir de sa conduite politique.
Entre les uns et les autres, il y a une partie qui reste totalement sceptique quant à un quelconque changement dans l’approche des talibans.
Ils estiment que les changements dans le discours médiatique qui sont maintenant apparents pour tous ne sont qu’un coup de relations publiques que le mouvement a appris au cours des dernières années, et qu’il est engagé dans un processus de marketing politique et médiatique de positions complètement différentes de ses convictions intellectuelles et idéologiques.
L’analyse d’un réel changement dans l’approche et les convictions idéologiques des talibans devient nécessaire pour juger de leur discours politique. Ici, plusieurs points peuvent être étudiés. Premièrement, les Talibans ne sont pas la version qui a dirigé l’Afghanistan de 1996 à 2001, ni en termes de personnalités, ni en termes de compréhension et de conscience des relations internationales.
Ensuite, on ne peut nier les expériences acquises par le mouvement à partir des expériences des deux dernières décennies. Ça se reflète dans son comportement actuel, marqué par des projets visant à changer l’image mentale dominante du mouvement au niveau régional et mondial.
Toutes les actions et tous les éléments du mouvement depuis son retour sur le devant de la scène semblent soigneusement élaborés et sélectionnés. L’objectif est de corriger cette image mentale, malgré des vidéos qui semblent risibles et ironiques, comme celles prises de certains éléments du mouvement dans des salles de sport, des parcs d’attraction ou en train de déguster des glaces.
Mais il s’agit d’instiller une nouvelle image d’un mouvement en marche vers la modernisation. La question ici est de savoir dans quelle mesure l’image mentale promue par les talibans correspond à la vérité. La réponse est simplement qu’il s’agit d’un coup de pub systématique qui n’a peut-être rien à voir avec la réalité.
Il s’agit plutôt de tentatives pour rassurer le monde sur les intentions du mouvement afin qu’il puisse arracher la reconnaissance internationale de son pouvoir et imposer une nouvelle réalité géopolitique à l’Afghanistan et à la région, sans que ça ait quoi que ce soit à voir avec la vision idéologique radicale du mouvement.
Le deuxième point concerne la possibilité d’un changement d’attitude du mouvement à l’égard de dossiers spécifiques controversés tels que le système de gouvernement, la perception des femmes et la relation avec les organisations extrémistes. L’objectivité exige qu’une analyse de l’ensemble du discours politique du mouvement sur ces questions particulières puisse indiquer des changements tactiques.
Mais elle ne signale pas réellement des changements stratégiques ou radicaux. Le régime que le mouvement entend mettre en place reproduit l’essence de son ancien régime (l’Émirat islamique) avec quelques changements visant à améliorer son image globale, comme l’inclusion de certains dirigeants politiques acceptés par les talibans dans le gouvernement prévu.
Mais ça ne nie pas que le mouvement s’oriente vers l’établissement d’un système religieux (théocratique) similaire à celui des mollahs en Iran, avec toutes les implications possibles pour les mouvements et organisations religieuses radicales dans la région et dans le monde.
Un autre point concernant la mesure dans laquelle l’idéologie et l’approche des talibans ont changé concerne la vision religieuse dure du mouvement, ses dirigeants et ses éléments. Cette vision est la source de sa légitimité aux yeux de ses partisans à l’intérieur de l’Afghanistan.
Il est donc peut-être difficile de prévoir la possibilité de changements importants dans cette vision qui pourraient consterner les partisans des talibans et coûter au mouvement sa légitimité. Il n’y a donc pas d’autre choix pour les talibans que de tenter de contourner les obstacles pour atteindre leur principal objectif politique.
On peut ici évoquer spécifiquement la question des droits des femmes. Les talibans affirment qu’ils adhèrent à ces droits « dans le cadre des dispositions islamiques et des traditions afghanes. » Ici, il n’y a rien de nouveau.
Les dispositions de la charia n’ont pas changé. Elle n’était pas la raison de la violation de ces droits dans l’ancien régime taliban. C’était plutôt l’interprétation des dispositions de la charia, et l’application stricte des traditions afghanes.
C’est ici que se situe le point de discorde. Le noeud n’est pas dans les textes, mais dans son interprétation. Le mouvement ultraconservateur a toujours tendance à introduire les pratiques communautaires les plus hermétiques en matière de droits des femmes.
Entre les uns et les autres, il y a une partie qui reste totalement sceptique quant à un quelconque changement dans l’approche des talibans.
Ils estiment que les changements dans le discours médiatique qui sont maintenant apparents pour tous ne sont qu’un coup de relations publiques que le mouvement a appris au cours des dernières années, et qu’il est engagé dans un processus de marketing politique et médiatique de positions complètement différentes de ses convictions intellectuelles et idéologiques.
L’analyse d’un réel changement dans l’approche et les convictions idéologiques des talibans devient nécessaire pour juger de leur discours politique. Ici, plusieurs points peuvent être étudiés. Premièrement, les Talibans ne sont pas la version qui a dirigé l’Afghanistan de 1996 à 2001, ni en termes de personnalités, ni en termes de compréhension et de conscience des relations internationales.
Ensuite, on ne peut nier les expériences acquises par le mouvement à partir des expériences des deux dernières décennies. Ça se reflète dans son comportement actuel, marqué par des projets visant à changer l’image mentale dominante du mouvement au niveau régional et mondial.
Toutes les actions et tous les éléments du mouvement depuis son retour sur le devant de la scène semblent soigneusement élaborés et sélectionnés. L’objectif est de corriger cette image mentale, malgré des vidéos qui semblent risibles et ironiques, comme celles prises de certains éléments du mouvement dans des salles de sport, des parcs d’attraction ou en train de déguster des glaces.
Mais il s’agit d’instiller une nouvelle image d’un mouvement en marche vers la modernisation. La question ici est de savoir dans quelle mesure l’image mentale promue par les talibans correspond à la vérité. La réponse est simplement qu’il s’agit d’un coup de pub systématique qui n’a peut-être rien à voir avec la réalité.
Il s’agit plutôt de tentatives pour rassurer le monde sur les intentions du mouvement afin qu’il puisse arracher la reconnaissance internationale de son pouvoir et imposer une nouvelle réalité géopolitique à l’Afghanistan et à la région, sans que ça ait quoi que ce soit à voir avec la vision idéologique radicale du mouvement.
Le deuxième point concerne la possibilité d’un changement d’attitude du mouvement à l’égard de dossiers spécifiques controversés tels que le système de gouvernement, la perception des femmes et la relation avec les organisations extrémistes. L’objectivité exige qu’une analyse de l’ensemble du discours politique du mouvement sur ces questions particulières puisse indiquer des changements tactiques.
Mais elle ne signale pas réellement des changements stratégiques ou radicaux. Le régime que le mouvement entend mettre en place reproduit l’essence de son ancien régime (l’Émirat islamique) avec quelques changements visant à améliorer son image globale, comme l’inclusion de certains dirigeants politiques acceptés par les talibans dans le gouvernement prévu.
Mais ça ne nie pas que le mouvement s’oriente vers l’établissement d’un système religieux (théocratique) similaire à celui des mollahs en Iran, avec toutes les implications possibles pour les mouvements et organisations religieuses radicales dans la région et dans le monde.
Un autre point concernant la mesure dans laquelle l’idéologie et l’approche des talibans ont changé concerne la vision religieuse dure du mouvement, ses dirigeants et ses éléments. Cette vision est la source de sa légitimité aux yeux de ses partisans à l’intérieur de l’Afghanistan.
Il est donc peut-être difficile de prévoir la possibilité de changements importants dans cette vision qui pourraient consterner les partisans des talibans et coûter au mouvement sa légitimité. Il n’y a donc pas d’autre choix pour les talibans que de tenter de contourner les obstacles pour atteindre leur principal objectif politique.
On peut ici évoquer spécifiquement la question des droits des femmes. Les talibans affirment qu’ils adhèrent à ces droits « dans le cadre des dispositions islamiques et des traditions afghanes. » Ici, il n’y a rien de nouveau.
Les dispositions de la charia n’ont pas changé. Elle n’était pas la raison de la violation de ces droits dans l’ancien régime taliban. C’était plutôt l’interprétation des dispositions de la charia, et l’application stricte des traditions afghanes.
C’est ici que se situe le point de discorde. Le noeud n’est pas dans les textes, mais dans son interprétation. Le mouvement ultraconservateur a toujours tendance à introduire les pratiques communautaires les plus hermétiques en matière de droits des femmes.
Par Salem AlKetbi
Politologue émirati et ancien candidat au Conseil national fédéral