Depuis le début de la crise sanitaire, le Maroc connait un mouvement inédit de transformation digitale, qui a fortement contribué à garder, voire à renforcer, les liens entre les citoyens et à maintenir une continuité des services administratifs, économiques et informationnels pendant cette période exceptionnelle. Ainsi, l’AEI salue l’agilité et le changement de palier sociétal engagé par les différents acteurs dans cet élan, néanmoins elle appelle aussi le Gouvernement à consolider ce processus de transformation digitale à travers une nouvelle génération d’initiatives et de réformes dans le cadre d’une stratégie volontariste anticipant le déploiement de notre futur modèle de développement.
Notre pays s’est certes inscrit dans cette dynamique et a investi massivement dans les infrastructures télécom, dans les réseaux, et dans la digitalisation de certaines de ses procédures gouvernementales. Cependant, de nombreux défis restent à relever pour que le Maroc puisse rejoindre le cercle des «nations digitales », et préparer sa jeunesse aux nouveaux métiers 4.0, précise l’Allience dans un communiqué.
Notre pays s’est certes inscrit dans cette dynamique et a investi massivement dans les infrastructures télécom, dans les réseaux, et dans la digitalisation de certaines de ses procédures gouvernementales. Cependant, de nombreux défis restent à relever pour que le Maroc puisse rejoindre le cercle des «nations digitales », et préparer sa jeunesse aux nouveaux métiers 4.0, précise l’Allience dans un communiqué.
La crise actuelle due au Covid 19 a permis de prendre conscience de l’urgence de la transformation digitale, mais également de la capacité de notre pays à la réussir.
C’est à cet effet que l’AEI propose une série de 12 mesures-phares, catégorisées en 3 axes, au profit de quatre domaines stratégiques, à même de permettre au Maroc de poursuivre de manière volontariste sa transformation digitale, pour préparer et protéger l’avenir de notre économie et de nos emplois.
Garantir les prérequis institutionnels
Pour réussir la transformation digitale en gestation, l’AEI appelle le gouvernement à veiller à la préparation de 3 catégories de préalables.
- Il s’agit premièrement de former les ressources humaines et préparer les utilisateurs à travers, les programmes de formation, l’accompagnement et la sensibilisation au digital;
- Il faut également adapter le cadre législatif et institutionnel en agissant entre autres, sur la promulgation d’une législation favorable au développement des TPME et des start-ups, grâce à la dématérialisation;
- Renforcer les infrastructures digitales et télécom en agissant sur l’accélération du déploiement du plan national du haut débit, la consolidation des capacités et le développement du maillage des territoires en infrastructure télécom, développement d’un cloud souverain sécurisé et la construction de centres de données nationales et finalement l’encouragement des partenariats public-privé pour développer le secteur du digital et des TIC.
Généraliser et pérenniser le e-Gov
La période que nous sommes en train de traverser a montré que la dématérialisation des procédures administratives était largement possible. Il est nécessaire de la généraliser et de la pérenniser, souligne l’Alliance, ajoutant qu’elle contribue à optimiser le parcours du citoyen et à faire émerger la notion de « satisfaction du citoyen », à l’instar de la satisfaction d’un client vis-à-vis d’une entreprise donnée. Elle est également de nature à renforcer la confiance du citoyen envers ses institutions.
Ainsi, cette dématérialisation doit être consolidée et accélérée pour contribuer à la relance attendue de notre croissance économique. Dans cette perspective l’AEI invite le gouvernement à adopter les mesures suivantes :
- Créer l’identité digitale du citoyen en incluant une composante d’identité biométrique multimodale du citoyen (e-mail, numéro de GSM, empreintes digitales, face, iris, etc.) sous la supervision du CNDP et une Commission Nationale d’Ethique à créer à cet effet;
- Digitaliser les services publics aux niveaux de l’Etat et des collectivités territoriales, ainsi que les flux de données entre les différentes administrations (Open Data);
- Mettre en place des guichets uniques e-Gov, agissant comme interface entre le citoyen et les e-services de l’Etat.
Equiper les citoyens pour prendre de train de la révolution numérique
Avec plus de 12 millions d’apprenants dans les différents cycles de notre système éducatif, l’équipement de tous, chez eux et en classe, de PC portables et de connexion internet est à la fois une nécessité impérieuse et une opportunité pour le déploiement de tout nouveau modèle de développement inclusif. Pour ce faire, l’AEI propose :
- Accélérer la réforme pédagogique des systèmes scolaire et universitaire en s’appuyant sur le numérique;
- Inviter les universités à s’investir dans le digital et le e-Learning en les incitant à mettre un minimum de 10% de leurs budgets capex dans la plateforme "Maroc Université Numérique » ; à effectuer 30% de leurs formations certifiantes en ligne et à fournir gratuitement les certifications aux e-formations;
- Développer un écosystème digital centré sur le citoyen.
Le e-commerce et la télé médecine, deux opportunités majeures pour un développement inclusif du Maroc
La crise a également permis de prendre conscience de l’importance du e-commerce, comme vecteur de croissance des transactions commerciales domestiques et à l’export. L’Etat se doit d’accompagner son développement et de favoriser la digitalisation des TPME.
- Il faut donc vulgariser le commerce électronique auprès des chefs d’entreprises, des porteurs de projets et des consommateurs;
- Fiabiliser la transaction commerciale électronique;
- Encourager la télémédecine pour améliorer l’accessibilité des soins de bases, contribuer à la digitalisation du secteur et réduire les déserts médicaux.
L’utilisation de la e-santé peut aider le Maroc à consolider son dispositif de prévention, à mieux exploiter les infrastructures médicales existantes, à assurer un service médical de proximité et à réduire les coûts des soins. Dans ce cadre, l’AEI suggère de prendre certaines principales dispositions, notamment le suivi de la santé des citoyens depuis leur naissance en adoptant systématiquement le carnet de santé numérique unifié et généraliser son application, et implémenter le dossier médical partagé, Il faut également revoir le cadre législatif du décret de télémédecine pour élargir ses champs d’application en retirant l’obligation de présence physique d’un paramédical avec le patient, et la liste n’est pas exhaustive.
En somme, l’Alliance des économistes Istiqlaliens, affirme que grâce à la transformation digitale, le Maroc peut réussir d’importantes améliorations dans une série de facteurs de compétitivité qui conditionnent notre classement mondial en la matière ; il s’agit particulièrement de la corruption, des lourdeurs bureaucratiques, de l’inadaptation de la formation à l’emploi et de la faible capacité d’innovation.